Toyota Sienna 2020 : un véritable couteau suisse
Vous cherchez un grand véhicule à la fois spacieux, pratique et agréable à conduire ? Une fourgonnette comme la Toyota Sienna pourrait répondre parfaitement à vos besoins.
Une fourgonnette, c’est comme un couteau suisse. C’est un « véhicule à tout faire » adapté à une foule de scénarios, comme nous l’a démontré la Toyota Sienna. Grâce à son aménagement intérieur à 7 ou 8 places, selon la version choisie, la Sienna convient autant à une petite famille, qui fait une grande virée d’un océan à l’autre avec beaucoup de bagages, qu’à votre jeune scout et tous les membres de sa sizaine que vous transportez chaque semaine à leur réunion.
Et puis, s’il faut déménager l’universitaire de la famille, pas de problème ! L’espace dans le coffre abonde. Par son ampleur, ce coffre peut même éveiller le menuisier ou l’antiquaire qui sommeille en vous. Son côté est d’ailleurs indéniable. Voilà pourquoi la fourgonnette de Toyota est devenue l’outil de travail de prédilection de nombreux chauffeurs de taxi!
Théorie de l’évolution
Les ventes de fourgonnettes diminuent régulièrement d’année en année. Pas surprenant que ce créneau ne compte plus que cinq modèles rivaux qui sont, dans l’ordre d’importance de leurs ventes, la Dodge Grand Caravan, de loin la grande favorite, la Sienna, la Honda Odyssey, la Kia Sedona et la Chrysler Pacifica, la seule du lot qui offre l’option d’une motorisation hybride — rechargeable de surcroît. On pourrait croire que la théorie de l’évolution de Darwin s’applique à ce créneau de véhicules, puisque seuls les modèles les plus intéressants ont survécu jusqu’ici !
Les spécialistes de la commercialisation estiment que 60 000 Canadiens environ choisiront une fourgonnette cette année pour combler leurs besoins en matière de transport. En 2005, alors qu’il y avait plus d’une douzaine de modèles rivaux, ils avaient acheté trois fois plus de fourgonnettes ! Et pourtant, malgré ces ventes qui déclinent, je persiste à croire qu’un véhicule comme la Sienna a encore beaucoup à offrir. Le constructeur semble partager mon avis puisqu’une quatrième génération de Sienna, présentement en fin de développement, sera présentée au cours de l’année prochaine.
Le moteur qu’il faut
La Sienna est assemblée à l’usine Toyota de Georgetown, au Kentucky. L’origine du modèle actuel remonte au Salon de l’auto de Los Angeles de 2009. C’est là que le constructeur nippon a dévoilé le modèle millésimé 2011, qui avait fait son entrée chez les concessionnaires quelques mois plus tard.
Depuis, cette fourgonnette a subi de légères retouches esthétiques et le moteur à 4 cylindres de 2,7 L offert à l’époque a tiré sa révérence. Désormais, seul le V6 de 3,5 L perdure. Ce moteur anime aussi le Highlander, qui partage d’ailleurs une plateforme commune avec la Sienna. Pour la fourgonnette, depuis 2017, ce V6 est jumelé à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Très souple, elle a remplacé une boîte à 6 rapports pour réduire la consommation de carburant d’environ 5%. C’est un bienfait puisque cette fourgonnette de 2 t consomme tout de même de 11 à 12 L/100 km selon ÉnerGuide (nous avons obtenu une moyenne de 10,7 L lors d’un essai qui s’est déroulé en automne).
Fait à noter, la boîte de vitesses est dotée d’un mode manuel pratique; une caractéristique qui fait défaut à la dotation de la Chrysler Pacifica. Plus facile à utiliser que la molette rotative de cette dernière, ce levier de vitesses de conception classique, très ergonomique, facilite d’ailleurs l’utilisation du mode manuel.
Fort de ses 296 ch, le V6 de la Sienna lui permet d’abattre les 100 km/h en 7 s environ de façon très linéaire. Il convient à sa vocation de couteau suisse, surtout lorsqu’on choisit une version dotée de la transmission intégrale. Cette exclusivité de la Sienna, parmi les fourgonnettes du moins, ajoute environ 2 800 $ au prix des versions LE et SE, alors qu’elle fait partie de la dotation de série de la XLE, la plus cossue. Avec ce moteur, enfin, cette fourgonnette peut remorquer des charges de 454 kg ou 1 588 kg si l’on opte pour l’ensemble de remorquage; un ensemble qui coûte 841,29 $ pour les Sienna CE, LE et SE, alors qu’il est de série pour la XLE.
Du coffre à revendre
Le coffre est indubitablement le point fort d’une fourgonnette et, là-dessus, la Sienna ne déçoit pas. D’abord, son volume utile, qui varie de 1 100 à 2 470 L, est considérable. Seuls ses rivales ou des mastodontes énergivores comme le Chevrolet Suburban offrent un volume comparable ou supérieur. Dans le cas de ces mastodontes, il faudra évidemment admettre le seuil de plancher démesurément haut et la consommation copieuse. La Sienna, elle, a un plancher très bas qui facilite le chargement des objets lourds et encombrants.
À l’arrière de ce véhicule, on trouve une cavité profonde pratique pour les colis de toutes sortes. Elle sert aussi à loger les deux sections de la banquette arrière (60/40) lorsqu’on les escamote. Ce concept original introduit en 1995 par Honda pour l’Odyssey a été repris par Toyota pour la seconde génération de Sienna, en 2004. Pour rabattre ces deux sections de banquette, il faut toutefois un effort substantiel, puisqu’elles sont hors de portée à l’intérieur et relativement lourdes. Mais, une fois encastrées dans le plancher, on dispose d’une surface de chargement uniforme pratique.
Soulignons que notre modèle d’essai, une Sienna SE Nightshade (oui, entièrement noire) avait l’aménagement intérieur à huit places. Or, la huitième place est obtenue à l’aide d’un siège central amovible. Très étroit, il s’insère entre les deux sièges baquets latéraux de la rangée centrale. Toyota parle alors d’une banquette 40/20/40. Ce concept original procure une solution d’urgence pratique puisque ce petit siège amovible s’installe assez simplement, bien qu’il soit lourd et encombrant. De plus, le constructeur a prévu un espace de rangement ingénieux dans la cloison intérieure, du côté conducteur, à l’arrière du coffre.
Les portes coulissantes latérales, enfin, constituent le deuxième attribut le plus attrayant de ce genre de véhicule; un attribut qu’on souhaiterait avoir sur toutes les autos, les VUS et surtout les camionnettes à quatre portes. C’est tellement pratique dans un stationnement où l’espace est compté ! Simples à utiliser, ces portes coulissantes découvrent une très grande ouverture qui facilite l’accès aux places centrales et arrière. Dans le cas de la Sienna, il y a toutefois un petit bémol, puisqu’il est possible d’ouvrir par mégarde le volet du réservoir à essence, situé du côté conducteur, même lorsque la porte coulissante est déjà ouverte. Il y a alors un risque d’abimer l’un ou l’autre. Espérons que cette petite incongruité sera corrigée sur la prochaine génération de cette belle interprétation à quatre roues du couteau suisse !