Mercedes-Benz GLB 2020 : CuteWagen


Le Guide de l'Auto

Article par William Clavey

Huit. C’est le nombre de VUS que Mercedes-Benz compte au sein de sa gamme depuis l’ajout du nouveau GLB 2020. À Stuttgart, on saute de joie à l’idée d’avoir déclassé BMW, qui en dispose actuellement que de sept. Toutefois, l’ennemi juré offre présentement trois utilitaires sous-compacts: les X1, X2 et MINI Countryman. Aux yeux de Mercedes, c’est un problème. Le GLB arrive donc pour jouer directement dans leurs plates-bandes.

Cette adorable petite boîte à beurre – celle que Mercedes qualifie de véhicule utilitaire sport – n’a été conçue que pour voler les ventes de la concurrence. Elle sert aussi à mieux repositionner le constructeur dans la lucrative catégorie des petits VUS tout en remplissant une niche entre le GLA et le GLC qui, apparemment, avait besoin d’être remplie.

Nous venons le conduire sur les routes de l’Espagne, et nous avouons avoir été charmés par ce petit bijou.

Le retour du look carré
L’une des distinctions les plus marquantes du GLB, c’est sa bouille sympathique et son allure pseudo aventurière, accentuées par ses lignes angulaires et sa forme cubique. Ce design rappelle le GLK de première génération, empruntant du même coup les traits du Classe G, véhicule emblématique chez Mercedes.

Cependant, sous la carrosserie du GLB se trouve en réalité une sous-compacte dont on a massivement modifié l’architecture pour les bienfaits d’un utilitaire, une technique devenue courante dans l’industrie automobile actuelle.

Sa plate-forme MFA2 est donc tirée des berlines Classe A et CLA, mais celle-ci a été allongée de 130 mm afin de confier au GLB un espace passager et de chargement nettement supérieur à ses jumelles mécaniques. D’ailleurs, ce petit VUS peut être équipé d’une troisième rangée de sièges, une caractéristique presque inexistante dans son segment. Seuls les Volkswagen Tiguan et Land Rover Discovery Sport peuvent en dire autant. Il est toutefois important de souligner qu’une telle configuration n’a pas été conçue pour les adultes. Du moins, pas les adultes nord-américains. Ces petits sièges servent plutôt à dépanner, sans plus.

Dans sa configuration plus traditionnelle à cinq places, le GLB démontre à quel point il est plus accommodant qu’une Classe A. D’emblée, ses places arrière fournissent un meilleur dégagement pour les jambes et la tête, et le coffre est clairement plus volumineux qu’une A 250 à hayon.

À titre de comparatif, on retrouve jusqu’à 1 805 litres d’espace avec les sièges rabaissés au plancher (1 699 litres pour le sept passagers), comparé à la Classe A avec 1 217 litres.

Motorisations efficaces
Pour notre marché, seulement deux déclinaisons seront offertes, soit le GLB 250 et l’AMG GLB 35, chacune alimentée par un quatre cylindres turbo de 2,0 litres, associé à une boîte automatique à double embrayage à huit rapports. La transmission intégrale 4MATIC s’offre de série sur toutes les versions .

Mercedes-Benz nous a parlé d’une éventuelle motorisation entièrement électrique, nommée EQB, mais n’a pas voulu nous en dire plus. Celle-ci s’ajouterait à la gamme en 2021.

Notre période d’essai nous a permis de conduire les deux moutures du modèle. Le GLB 250, la variante qui se vendra assurément en plus grand nombre, propose 221 chevaux et un couple de 258 lb-pi, des chiffres plus que suffisants pour faire avancer cette familiale sans trop d’efforts. C’est un moteur qui nous a plu par sa livrée de couple à bas régime, se mariant extrêmement bien à la boîte de vitesses. Toutefois, nous lui reprochons d’être bruyant, tant à l’arrêt – où on croirait entendre tourner un moteur diesel – que lorsqu’il monte en régime.

À sa défense, quand on règle le GLB en mode Comfort, la boîte de vitesses l’empêche de hurler, car le couple à bas régime est suffisant. Inutile de le faire révolutionner. C’est en mode Sport que les choses deviennent un peu plus irritantes; le bruyant moteur beugle en tentant de tenir ses régimes le plus haut possible, sans réellement améliorer les accélérations.

Bien que ce mode raffermisse la suspension et ajoute de la résistance à la direction, nous n’y voyons aucune pertinence. Bon, il est possible de choisir le mode Individual, qui vous permettra de configurer chaque paramètre à votre guise. En mode Confort, le GLB 250 est néanmoins très rapide et dynamique.

Si vous êtes à la recherche de réelles sensations fortes à bord de votre GLB, c’est l’AMG GLB 35, avec ses 302 chevaux et son couple de 295 lb-pi qu’il vous faut. Ainsi, le GLB est à la fois rapide, dynamique et encore plus beau grâce à ses énormes jantes de 21 pouces, sa suspension rabaissée et ses gigantesques étriers de frein, s’éloignant davantage de sa vocation de véhicule utilitaire. En réalité, c’est une petite familiale survitaminée!

Outre les améliorations énumérées ci-haut, la structure du GLB 35 a été renforcée afin de lui octroyer un comportement routier distingué. À titre d’exemple, une plaque d’aluminium (shear panel) est installée sous le moteur afin d’améliorer la rigidité structurelle. Des renforts diagonaux ont également été ajoutés pour réduire l’effet de torsion de la structure.

Alors, ça fonctionne? Oh que oui! Sur les étroites routes de l’Espagne, le GLB 35 s’est montré maniable, enjoué et étonnement rapide, émettant même quelques pétarades dans ses tuyaux d’échappement. Il est amusant à conduire, à un point tel que l’on en demande toujours plus.

Comme le GLB 250, le couple s’active très bas dans la plage de puissance, sauf que cette fois le moteur aime révolutionner, et se permet même d’émettre une trame sonore plutôt agréable. En entrée de virage on le sent bien ancré au sol, capable d’attaquer les courbes les plus prononcées. Et que dire de ses freins ultramordants?

Au chapitre de la sportivité, c’est du solide, voire à la hauteur de certaines compactes sport, comme une Volkswagen Golf R, par exemple.

D’ailleurs, en conduite animée, le caractère enjoué du GLB 35 nous faisait ironiquement penser à celui d’une MINI Countryman John Cooper Works, sauf que le Mercedes dispose d’un habitacle nettement plus relevé, moderne et luxueux, sans oublier ses places arrière considérablement plus spacieuses.

Idem pour la présentation générale de la cabine qui, bien que calquée sur les autres produits Mercedes par son énorme écran ACL et ses voûtes d’aération métalliques, réussit néanmoins à s’affirmer via des éléments de design et agencements de couleurs qui lui sont propres.

Et pour terminer, plus nous découvrons le système multimédia MBUX, plus nous sommes impressionnés. Son système de navigation avec réalité augmentée s’est montré utile dans les étroites rues de Malaga, et ses commandes vocales ne nous ont pas trop fait jurer, sauf lorsque nous avions le malheur de prononcer le mot « Mercedes » par inadvertance!

Nous trouvons également les systèmes d’aide à la conduite de Mercedes beaucoup trop intrusifs. Le plus irritant c’est que l’auto réactive ce qui a été désactivé au démarrage, nous forçant à retourner jouer dans les menus chaque fois. Un non-sens.

Mais bon, ce ne sont que des détails. Ce qui compte, c’est que le Mercedes-Benz GLB, disponible au Québec dès janvier 2020, se vendra fort bien. Ça ne fait aucun doute.

Il reste maintenant à savoir combien coûtera ce plaisant véhicule, une information que Mercedes n’avait pas sous la main lors de notre essai. Ceci dit, avec plus de 6,5 millions de véhicules utilitaires vendus à l’échelle mondiale jusqu’à aujourd’hui, et plus de 820 000 nouveaux acheteurs en 2018 seulement, il est évident que Mercedes-Benz sait ce que le client veut. Avec son GLB, le constructeur a visé dans le mille.