Lincoln Navigator 2018 : dans les traces du Cadillac Escalade


Le Guide de l'Auto

Article par Sylvain Raymond

Chez les grands VUS de luxe, la marque, le style et l’impression de richesse qu’ils dégagent ont toujours été des éléments clés du succès. Le segment des VUS est d’ailleurs l’un des rares qui n’est pas dominé par les Allemands : non seulement les constructeurs japonais sont dans le coup, mais le leader incontesté demeure GM avec son trio GMC Yukon, Chevrolet Suburban/Tahoe et Cadillac Escalade, le roi.

Ford, via sa division de luxe Lincoln, n’a jamais cessé de commercialiser le Navigator, un VUS qui a toujours connu un certain succès, sans toutefois dominer les ventes. Pour 2018, Ford arrive avec la quatrième génération du modèle et après en avoir pris le volant pendant une semaine, nous affirmons avoir été tout simplement impressionnés par cette récente mouture.

Tout d’abord le style
Sous sa nouvelle robe tout en aluminium, pour plus de légèreté, on retrouve un Navigator modernisé et basé sur l’ossature du F-150. Sa silhouette demeure assez carrée, mais son capot et sa partie arrière ont été légèrement arrondis, rappelant les lignes du Range Rover – ne le dites pas aux gens de Lincoln –, mais l’important, c’est que cela apporte une élégance supérieure au Navigator.

Les roues sont souvent l’âme d’un véhicule, c’est aussi le cas de Navigator dont les jantes de 22 pouces sur lesquelles sont montés des pneus à profil bas rehaussent son apparence et l’image de prestige. Afin d’éviter la crise cardiaque, n’oubliez pas de songer au prix des pneus de rechange pour de telles montures… Des phares et feux aux DEL ajoutent de l’effet, tout comme les marchepieds qui se déploient automatiquement dans le cas de la plus cossue des deux versions vendues. Des passants, propriétaires de camionnette pleine grandeur, n’ont pas hésité à s’immobiliser à ma hauteur afin de me faire part de leur étonnement face au nouveau design du Lincoln Navigator 2018. C’est dire que l’opération est réussie.

Un jet de luxe
Lorsque l’on monte à bord, c’est simplement spectaculaire, et il est rare que ce qualificatif s’applique à des véhicules Ford… Le constructeur a haussé la qualité de ses habitacles au fil des ans, mais dans le cas du Navigateur, il s’est surpassé. Au premier coup d’œil, on se croirait dans un jet privé pouvant transporter sept passagers à destination dans un confort princier.

Les passagers avant profitent d’un tableau de bord ultramoderne avec au centre un large écran tactile opérant la toute dernière génération du système SYNC 3, jadis dénigré, mais beaucoup plus efficace maintenant, surtout qu’il est compatible avec Android Auto et Apple CarPlay.

L’arrière est encore plus invitant que l’avant pour les passagers avec deux sièges baquets bien confortables, séparés par une console centrale. Deux écrans de 10 pouces sont offerts, vous pourrez y diffuser, indépendamment l’un de l’autre, vos contenus mobiles sans fils ou via le port HDMI ou USB. Les enfants adorent, surtout que le véhicule est équipé d’une borne Wi-Fi (forfait de données en sus).

Lorsque la troisième banquette est relevée, il faut savoir que l’espace de chargement devient plus réduit en profondeur, alors oubliez l’équipement de sport. C’est de loin supérieur si l’on baisse complètement ou en partie la banquette qui est divisée 60/40.

Sur la route
Sous le capot, un seul moteur et c’est le V6 de 3,5 litres biturbo, que l’on retrouve aussi dans le Ford F-150. Il développe ici 450 chevaux et dispose d’un couple de 510 lb-pi, soit amplement de puissance pour déplacer ce mastodonte qui, malgré une cure de légèreté, n’a rien d’un modèle sous-compact. Afin de maximiser l’économie de carburant, on l’a marié à une rapide et efficace boîte automatique à dix rapports. Soyez avisé que les moteurs turbocompressés de Ford peuvent être plus onéreux à entretenir si vous décidez de conserver votre Navigator longtemps.

Il faut supposer que vous ne cherchez pas un véhicule très écoénergétique… Le moteur turbocompressé peut être assez économe à vitesse de croisière, mais si vous êtes trop enthousiaste avec l’accélérateur, il vous le fera payer chèrement. Une conduite écoénergétique vous sera très bénéfique, surtout en région urbaine. Même constat si vous décidez d’exploiter les 8 300 lb de capacité de remorquage du Navigator.

Bien entendu, sur la route, le confort prime sur la sportivité, ce que les acheteurs apprécient dans ce segment. La direction nous fait penser à celle d’un yacht, mais la suspension rend les routes du Québec pratiquement aussi confortables que celles de la Californie. Les dimensions des roues ajoutent un surcroît d’aplomb en virage, ce qui dynamise la conduite. Le véhicule n’a pas tendance à rouler d’un bord à l’autre. Malgré son gabarit, le Navigator dispose d’un rayon de braquage qui surprend, le rendant un peu plus agile en ville ou dans les endroits plus à l’étroit.

Le hic, c’est son prix. À près de 90 000 $ en version de base, ce n’est pas le VUS de monsieur Tout-le-Monde, mais cette fois, le Navigator n’a pas à rougir face à la concurrence. Il peut soutenir la comparaison et n’a rien d’un modèle figé dans le temps comme ce fut le cas dans le passé.