Lexus NX 2018 : quand la technologie crée plus de distraction qu’elle en évite
Dans la promo de son VUS compact, Lexus insiste sur la technologie à bord du NX qui évite les collisions et les bouchons de circulation. Car, comme on dit, l’erreur est humaine. Si seulement Lexus utilisait une technologie qui empêchait de commettre des erreurs à la source…
La distraction au volant prend différentes formes. L’émergence des messageries texte sur mobile ces dernières années demeure le meilleur exemple de ce phénomène. Mais ce n’est pas le seul. Une conversation téléphonique, même via le système mains libres de la voiture, peut réduire l’attention du conducteur suffisamment pour multiplier par quatre les risques de collision.
Tout se joue donc sur cette attention. D’où la mise au point, par plus d’une marque d’automobiles, d’interfaces visant à minimiser l’interaction entre l’humain et la machine, tandis que le véhicule est en marche : surfaces tactiles, commandes vocales, affichage tête haute…
Une surprise sous l’appui-coude
Les marques haut de gamme sont friandes de gadgets. C’est connu. Ça crée une impression de prestige que d’être tendance. Les 19 enceintes du dernier Range Rover en témoignent. Le massage sur pierres chaudes simulé par les sièges de la Classe S de Mercedes-Benz en est une autre manifestation.
Le pavé tactile sur la console des plus récents véhicules de Lexus va dans le même sens. C’est une interface que l’on retrouve à bord des produits japonais depuis quelques années, et qui revient en force avec le NX, un VUS compact qui ne manquera pas d’attirer de nouveaux et plus jeunes acheteurs plus aisés dans le giron du groupe Toyota.
La finition de l’habitacle est impeccable. Les plastiques sont texturés et les deux tons anthracite et métal brossé, bien qu’un peu froids, sont modernes et très industriels. Tout ça transpire le design urbain. Mais ce qui est beau n’est pas nécessairement utile. Forme et fonction ne vont pas toujours de pair, dirait Shakespeare.
À preuve, ce petit miroir amovible logé en pleine console centrale, directement sous l’appui-coude du conducteur. On soulève le coussinet recouvert de cuir et on y trouve une surface réfléchissante fort pratique pour… pour quoi, au juste? Ajuster son mascara entre deux feux verts? Se replacer le toupet avant d’arriver au bureau?
Au-delà de l’éventuelle distraction, l’utilité réelle de cet accessoire nous échappe encore.
Une souris d’ordinateur sur la console
Tout juste devant ce miroir-surprise se trouve le pavé tactile servant d’interface de commande du système d’infodivertissement du véhicule. Un grand, grand pavé comme celui que vous retrouvez sous le clavier de votre MacBook (ou de votre portable Dell).
C’est le parangon de la surface tactile, on veut bien. Mais qu’est-ce que ça vient faire dans une voiture, un tel périphérique? Supposons un instant que ce soit pour reproduire l’interaction avec un ordinateur personnel, mais dans ce cas-ci, pour contrôler la musique, la navigation et divers réglages. On s’attendra à ce qu’un curseur, à l’écran, se déplace selon les glissements du doigt sur la surface tactile.
Pourquoi, alors, est-ce que ce n’est pas le cas? Ce curseur vogue au gré des options s’affichant à l’écran à la manière d’une pièce de métal attirée par leur magnétisme. On ne sait donc jamais vraiment si un glissement du doigt vers la gauche enverra ce curseur à gauche, en haut, ou en bas!
Une souris d’ordinateur à bord, c’est déjà toute une distraction. Un système dont le comportement est impossible à prédire, ça semble carrément dangereux. Car pour bien s’y retrouver, on doit quitter la route des yeux bien trop longtemps pour que ce soit rassurant…
Il y aura toujours ce système d’alerte de collision imminente ou de changement de voie qui vous évitera d’accrocher un véhicule près de vous… Mais on est devant une situation où la solution cherchait un problème, plutôt que l’inverse.
Ce problème, Lexus le livre de série dans le NX, sous la forme d’un pavé tactile et d’une interface homme-machine parmi les plus désagréables à utiliser en voiture. On a beau dire que les autos sont devenues des ordinateurs sur quatre roues, c’est une expression à ne pas trop prendre au pied de la lettre!