Honda Ridgeline 2018 : les nouveaux meilleurs amis
Article par Michel Deslauriers
Lorsque l’on s’achète une camionnette pour la première fois, on a soudainement l’impression que tout le monde est magiquement devenu notre meilleur ami. Bon, cela arrive aussi quand on remporte le gros lot à la loterie, mais pour des raisons différentes.
Être propriétaire d’un pick-up, ça veut dire que l’on peut transporter ou remorquer presque n’importe quoi, et c’est là que ces « nouveaux » meilleurs amis entrent en jeu. À un certain moment dans nos vies, on a tous besoin de quelqu’un possédant une camionnette pour nous aider à déménager un truc, ou déménager tout court, et c’est pourquoi les gens qui s’achètent ce type de camion sont chaleureusement affectionnés.
Le segment des camionnettes pleine grandeur propose des modèles assez puissants et robustes pour remorquer une maison, mais qui sont aussi luxueux que des voitures de prestige, et dans bien des cas, avec un prix en conséquence. Mais parfois, nos besoins et nos désirs sont plus modestes. La catégorie des petites camionnettes, presque disparue il y a à peine quelques années, fait un retour en force.
Le Honda Ridgeline 2018, de deuxième génération, qui concurrence les Chevrolet Colorado, GMC Canyon, Toyota Tacoma, Nissan Frontier et – bientôt – Ford Ranger, est un genre différent de camion. Comme c’était le cas de la première génération.
Ce pick-up est construit sur une plate-forme monocoque, contrairement aux autres qui disposent d’un châssis en cadre à échelle, généralement considéré plus robuste, mais plus lourd aussi. Le Ridgeline est celui qui se comporte le plus comme une voiture, dans sa conduite et au chapitre de ses capacités. On en reparle dans les lignes suivantes.
Sous le capot se trouve un V6 de 3,5 litres qui développe 280 chevaux et un couple de 262 livres-pied, assorti d’une boîte automatique à six rapports. Au Canada, le rouage intégral figure de série, et l’on ne parle pas d’un rouage à quatre roues motrices à temps partiel, avec une gamme basse, mais d’un système réactif qui semblerait convenable sur la fiche technique d’un véhicule multisegment.
En conditions de conduite normales, la motorisation envoie sa puissance aux roues avant, et lorsqu’une perte d’adhérence est détectée, une partie du couple moteur est réassignée aux roues arrière. On dispose aussi de ce que Honda appelle son Traction Management System, permettant au conducteur de choisir entre les modes Normal, Sport, Neige et Boue, mais en principe, le système fait son boulot sans notre aide. En passant, lors de notre essai, hivernal, nous avons enregistré une moyenne de 11,8 L/100 km.
La capacité de remorquage maximale est évaluée à 2 268 kilogrammes (5 000 lb), la plus faible de son segment. Considérant l’ossature du Ridgeline, ce n’est pas surprenant. Les acheteurs devront décider si c’est suffisant pour leurs besoins, et s’ils sont prêts à se faire constamment narguer par les amateurs de « vrais camions ». En contrepartie, il propose une capacité de charge variant de 674 à 713 kg (1 485 à 1 572 lb), un cheveu de plus que celles du Colorado et du Canyon, le plaçant au sommet de sa catégorie.
En gros, si l’on prévoit transporter un VTT ou une motoneige, tirer un bateau de pêche ou une tente-roulotte de camping, le Honda sera à la hauteur. Si l’on est un fanatique de ventes-débarras et que l’on a besoin d’un véhicule pouvant transporter de façon impromptue des meubles antiques, n’importe quel pick-up fera l’affaire.
Le Honda Ridgeline 2018 inclut aussi quelques caractéristiques qui rendent la possession d’une camionnette plus facile. Son hayon peut être ouvert à la verticale, comme d’habitude, mais aussi à l’horizontale, comme si l’on ouvrait une portière de voiture. Cela permet d’accéder plus aisément à la caisse, mais aussi au coffre de 207 litres qui se cache sous le plancher de ladite caisse. Ce coffre est hermétique, verrouillable et inclut un bouchon de drainage. On peut y ranger des objets sales que l’on n’oserait jamais placer dans l’habitacle. Ou on peut le remplir de glace, y jeter nos boissons favorites et devenir le centre d’attraction du prochain tailgate party.
Chaque Honda Ridgeline 2018 inclut des caractéristiques telles qu’un dégivreur d’essuie-glace, des jantes en alliage de 18 pouces, une clé intelligente, des sièges avant chauffants, une banquette arrière divisible 60/40 avec des coussins escamotables et des compartiments de rangements ainsi qu’une chaîne audio à sept haut-parleurs avec écran multimédia tactile. L’intégration Apple CarPlay et Android Auto est également offerte.
Une foule d’items de confort et de commodité sont disponibles, si l’on opte pour les déclinaisons plus dispendieuses. On peut ajouter une sellerie en cuir, des sièges avant ventilés, des sièges arrière chauffants, une chaîne audio à huit haut-parleurs, des sièges avant à réglage électrique, un volant chauffant, un climatiseur automatique à trois zones, un toit ouvrant, un système de navigation et bien plus. Sur les versions Touring et Black Edition, on retrouve aussi un système qui envoie la musique à travers des haut-parleurs dissimulés dans la caisse du camion. Et la sonorité n’est pas si mal. Ce tailgate party dont on parlait plus tôt sera épique, et ça sera grâce à nous!
L’habitacle du Honda Ridgeline 2018 est spacieux – bien que l’occupant assis au milieu de la banquette arrière risque de se frotter la tête au plafond –, confortable et son ensemble de commandes est drôlement ergonomique. On fait toutefois exception de l’interface de l’écran tactile, qui n’est pas réactif comme on le voudrait, alors que les zones de boutons sont minces et trop collées ensemble : appuyer sur le mauvais bouton en conduisant arrivera souvent. C’est un système distrayant et l’absence d’un syntoniseur physique pour le volume est un irritant aussi – malgré le contrôle de volume monté sur le volant.
Les prix du Ridgeline varient entre 37 290 $ et 49 290 $ avant les frais de transport et de préparation. C’est beaucoup de sous pour une petite camionnette, considérant que l’on peut se procurer un modèle pleine grandeur pour le même investissement. Notons qu’il n’existe pas de versions commerciales, basiques à cabine ordinaire du Honda, contrairement à ce qui est disponible chez la concurrence.
Pourquoi s’achèterait-on donc un Ridgeline? Ça ne sera pas pour le prix, mais plutôt pour son côté pratique au quotid
ien, puisqu’il est facile à garer et manœuvrer en circulation urbaine, il est relativement peu énergivore et procure le confort d’une voiture haute sur pattes. Et il bénéficie de la réputation de fiabilité de Honda, ainsi que de sa valeur de revente élevée. Il n’est peut-être pas un « vrai » camion selon certaines personnes, mais il attirera tout de même beaucoup de nouveaux meilleurs amis.