Honda Passport 2019 : pour l’aventurier douillet


Le Guide de l'Auto

Article par Marc-André Gauthier

Il est rare, le Honda Passport! Aux dernières nouvelles, en 2019, il s’en est vendu moins de 400 au Québec.

À juste titre, peut-être, puisqu’il s’agit d’un véhicule pas mal niché. Même s’il n’en a pas l’air, le Passport est un genre de Toyota 4Runner, c’est-à-dire un VUS robuste, élevé, capable d’affronter les sentiers hors routes les plus difficiles. Cela dit, il s’est vendu trois fois plus de 4Runner. On peut donc dire que le Passport gagne à être connu!

Mais, qu’en est-il? Mérite-t-il vraiment d’être plus connu?

Un look un peu banal qui cache de la robustesse
Il est vrai qu’en apparence, le Passport n’a pas l’air particulièrement robuste. Si on le compare à un Toyota 4Runner, ou encore à un Chevrolet Tahoe ou à n’importe quelle autre grosse camionnette capable de se déplacer dans les champs, le Passport est rondelet.

Il est bâti sur la même architecture qui donne vie au Honda Pilot et au Honda Ridgeline. Le Passport, comme ses deux cousins Honda, a une architecture monocoque, tandis que plusieurs de ses compétiteurs ont une architecture de type carrosserie sur châssis.

Si une conception monocoque vient diminuer les capacités de remorquage ainsi que la robustesse, on gagne en confort et en tenue de route. Comparé à un VUS plus traditionnel, le Passport se conduit davantage comme une voiture. Cela dit, avec les grosses roues de la version Touring, on sent un peu trop les bosses sur une mauvaise chaussée. Un profil plus épais aurait été mieux adapté à la vocation du véhicule.

Un habitacle invitant
L’habitacle du Passport rappelle énormément celui des autres produits Honda qui partagent son ADN.

Le design global est simple, voire unique, si on le compare à la mode actuelle dans l’automobile, qui consiste en des lignes très droites avec un écran qui ressemble à une tablette électronique collée là.

Dans l’habitacle du Passport les sièges avant sont confortables, et à l’arrière, les passagers auront beaucoup d’espace. Pour sa part, le coffre est gigantesque. Si l’on abaisse les bancs, on peut pratiquement y mettre un matelas et y dormir. Toutefois, question de le différencier du Pilot, il n’y a pas de troisième rangée dans le Passport.

Quant au système d’infodivertissement, on a droit au nouveau système de Honda, qui fonctionne bien, et qui intègre sans problème Apple CarPlay et Android Auto. Pour le reste, les commandes sont simples à utiliser, sans casse-tête pour changer de poste de radio par exemple.

Capacités hors route surprenantes
Le Passport est mu par le V6 « Earth Dreams » de 3,5 litres de Honda. Misant sur des technologies avancées pour «  sauver la planète et diminuer votre consommation d’essence », ce V6 développe 280 chevaux et 263 lb-pi de couple. Sa puissance maximale est disponible à 6 000 tr/min. Il émet alors une belle sonorité, et lorsqu’il est combiné à une transmission automatique à 9 rapports, il est plutôt performant, surtout quand on le pousse un peu.

Malheureusement, il n’est pas très vert, puisqu’il enregistre une consommation moyenne de 11,5 L/100 km, même si vous activez le mode Eco, qui ne fait que désensibiliser l’accélérateur…

Côté remorquage, selon les équipements sélectionnés, vous pouvez tirer jusqu’à 5 000 lb (2 268 kg).

Le Passport se débrouille bien en mode Hors route, gracieuseté d’un système inspiré de la technologie SH-AWD (Super Handling All-Wheel Drive) d’Acura. Ainsi, vous pouvez sélectionner le type de terrain sur lequel vous vous trouvez à l’aide d’un bouton sur la console, et l’ordinateur adaptera les paramètres du véhicule en conséquence.

Toutefois, si vous voulez un maximum de performance, laissez le Passport en mode Normal, et enlevez le contrôle de la traction. Vous serez surpris de ce que vous pourrez accomplir, gracieuseté d’une suspension haute offrant un bon dégagement.

À qui s’adresse-t-il?
Le Honda Passport est plutôt dispendieux. Débutant à 42 000 $, il faudra débourser plus de 50 000 $ pour la version Touring, et 2 500 $ supplémentaires si vous voulez les marchepieds, les barres de toit, ainsi que les contours d’aile en plastique, choses qui devraient être incluses à la base, bien franchement.

Avec un tel prix, on s’approche de véhicules hors route traditionnels, et c’est pourquoi, à mon avis, on ne voit que très peu de Passport sur nos routes. Il est dispendieux, et même s’il est confortable, il ne procure pas la sensation « camion » recherchée par les consommateurs dans ce segment.

Agréable à conduire, spacieux et capable de se débrouiller dans la boue, le Passport saura tout de même plaire aux aventuriers douillets qui veulent un produit rare, capable de surprendre le club Jeep du coin…