Cadillac XTS V-Sport 2018 : la Caddy classique
Article par Michel Deslauriers
Afin d’abaisser l’âge moyen de sa clientèle, Cadillac a remplacé ses grandes berlines spongieuses par des modèles plus profilés, plus sportifs et plus sophistiqués tels que l’ATS et la CTS. Elles sont même disponibles en versions ultraperformantes pour rivaliser les autos sport allemandes, mais commercialiser un adversaire pour chacun des modèles populaires de la concurrence est un incontournable. Cadillac a donc créé la CT6 pour affronter les Audi A8, BMW Série 7 et Mercedes-Benz Classe S. Du moins, jusqu’à un certain point.
Ce qui est clair, c’est que la CT6 est une bien meilleure candidate comme voiture porte-étendard que la berline XTS. La compagnie a d’ailleurs laissé entendre que cette dernière serait éventuellement retirée afin de ne pas nuire à la CT6. Et pourtant, la XTS est toujours là, et le sera en 2019.
Avec son V6 biturbo de 3,6 litres produisant 410 chevaux, la Cadillac XTS V-Sport 2018 est une berline étonnamment rapide qui émet également un rugissement très satisfaisant, et grâce à son rouage intégral, elle est drôlement amusante dans la neige tout en possédant une bonne adhérence en conditions de conduite normales. Notre semaine d’essai fut ponctuée de chutes de neige significatives, ce qui a fait grimper la consommation de carburant. Nous avons observé une moyenne de 13,0 L/100 km, alors que la cote mixte ville/route de la V-Sport s’élève à 12,8 L/100 km, et l’essence super est exigée.
Jusqu’à ce que la CT6 se montre le bout du nez, nous considérions la XTS comme étant le modèle pleine grandeur de la gamme, mais en réalité, elle se positionne avantageusement dans la catégorie des berlines intermédiaires. Elle repose même sur un empattement plus court que celui de la CTS, toutefois, la XTS est plus longue et plus large, alors que sa ligne de toit est plus élevée. On profite donc d’un habitacle plus spacieux, surtout aux places arrière. Avec un volume de 509 litres, le coffre de la XTS surpasse celui de la CT6 avec ses 433 litres.
Comme résultat, on obtient une voiture faite sur mesure pour les services de limousine, avec un prix raisonnablement abordable aussi. Les dimensions de l’habitacle permettent aux occupants d’être assis dans une position plus droite que dans la CTS plus sportive, ce que les clients traditionnels de Cadillac risquent de préférer. Par contre, ce n’est pas parce que la XTS servira principalement comme limousine qu’un client au détail ne peut pas apprécier les qualités de la voiture, y compris un roulement douillet, une cabine bien insonorisée ainsi que le design chic de la marque.
En fait, la Cadillac XTS 2018 a reçu une mise à jour esthétique qui s’étend aux parties avant et arrière, aux ailes avant, aux jantes en alliage et à l’éclairage à DEL pour les blocs optiques et les feux arrière. Les changements sont franchement subtils, mais ils permettent à la grande berline de rester fraîche pour les prochaines années.
L’habitacle reçoit quelques améliorations au chapitre du design, mais demeure généralement similaire à celui de l’an dernier. Les sièges avant ont été redessinés pour un meilleur confort, on retrouve de nouveaux agencements de couleurs ainsi que des boiseries et des garnitures de microfibre plus riches. En général, la finition et l’exécution sont très bonnes.
Le système multimédia Cadillac user experience, ou CUE, a été révisé, mais reste difficile à utiliser. L’interface sur l’écran tactile a été simplifiée avec des zones de boutons plus claires, mais le panneau inférieur électrostatique est toujours lent à réagir après que l’on ait tapé sur ces boutons. Il y a des commandes auxiliaires sur le volant, néanmoins, le glissoir de volume sur la planche centrale est distrayant lors de la conduite, et même le passager avant aura de la difficulté à s’en servir, surtout si l’on roule sur des surfaces bosselées. Les bonnes vieilles commandes rotatives sont imbattables, et le seront tant et aussi longtemps que des doigts pousseront sur les mains des humains.
La Cadillac XTS 2018 se détaille à partir de 51 185 $ avant les frais de transport et de préparation. Ça, c’est pour la déclinaison de base qui comprend un V6 de 3,6 litres avec 304 chevaux et une boîte automatique à six rapports, une suspension ajustable Magnetic Ride Control, des sièges avant chauffants et ventilés, un sonar de recul, une clé intelligente avec démarreur à distance ainsi qu’une chaîne audio Bose à huit haut-parleurs, entre autres.
Dans les variantes subséquentes Luxe, Luxe Premium et Platine, on peut ajouter des caractéristiques telles que le rouage intégral, le toit ouvrant panoramique, le volant chauffant, les sièges arrière chauffants, le climatiseur automatique à trois zones, l’affichage tête haute, la chaîne ambiophonique Bose à 14 haut-parleurs, l’instrumentation du conducteur entièrement numérique de 12,3 pouces, la sellerie en cuir semi-aniline, le massage des sièges avant et l’habituelle pléthore de systèmes de sécurité avancés. La XTS V-Sport essayée était très bien équipée, et disponible à partir de 78 310 $.
Elle était censée prendre sa retraite il y a deux ans, mais la XTS se montre encore très utile comme le modèle de choix pour les acheteurs traditionnels de Cadillac et les flottes, qui profiteront d’une berline confortable, raffinée et chic à prix raisonnable. Elle est également un bon choix pour ceux qui méprisent les voitures de luxe allemandes trop dispendieuses et trop sportives. Toutefois, on passerait probablement notre tour sur la version V-Sport à 80 k$ pour en choisir une moins puissante, mais moins chère.