BMW X2 2018 : inévitable


Le Guide de l'Auto

Article par William Clavey

PALM SPRINGS (Californie) – Les consommateurs demandaient à BMW de leur vendre un VUS plus petit et plus abordable que l’X3. Le constructeur leur a présenté l’X1, un véhicule mutisegment à l’allure d’une familiale sportive super cool. Hélas, ce n’était pas assez, les consommateurs lui reprochaient de ne pas être assez pratique, de ne pas offrir assez de coffre. BMW l’a donc agrandi pour qu’il soit plus gros et carré, presque comme l’X3.

Maintenant, on reproche au X1 d’avoir perdu son âme sportive, son allure unique et excentrique. BMW lance donc l’X2.

Voici, mesdames et messieurs, le genre de monde automobile dans lequel nous vivons. Une pluie de VUS, ce n’est pas assez. Il faut désormais en offrir des grands, des petits, des ronds, des carrés et des sportifs! Le BMW X2 2018 est donc le résultat inévitable d’une mutation de marché extrêmement fascinante.

Architecture partagée avec MINI
L’élément qui a provoqué le plus de réactions lors de la sortie du X1 de génération actuelle était son changement drastique d’architecture. Le premier X1 était construit sur le principe d’un moteur six cylindres en ligne longitudinal, alors que son rouage intégral envoyait d’abord sa puissance vers les roues arrière, dignes des « vraies » Béhèmes d’autrefois.

Le X1 actuel, introduit pour l’année-modèle 2016, profite d’une plate-forme à moteur transversal et d’un moteur quatre cylindres turbo, son rouage xDrive envoyant sa puissance en premier lieu vers les roues avant. C’est une plate-forme partagée avec le MINI Countryman. Plusieurs puristes s’en plaignent, mais cela n’a pas empêché le X1 de se vendre. Au contraire, il se vend même mieux que le modèle qu’il remplace.

On ne sait plus ce que l’on veut
Après un tel succès, pourquoi ne pas s’essayer une seconde fois avec un produit un peu plus sportif? Du moins, c’est ce que l’X2 propose de l’extérieur, parce que sous sa carrosserie racée, à laquelle on a collé l’écusson de constructeur sur le pilier C afin de rendre hommage aux BMW d’autrefois, comme la légendaire 3.0 CSL, il n’y a pas grand-chose qui le différencie de l’X1 sur le plan mécanique.

Pour le moment, un seul moteur est proposé, soit un quatre cylindres turbo de 2,0 litres produisant 228 chevaux et un couple de 258 lb-pi. Une seule boîte de vitesses, soit une automatique à huit rapports. Comme pour l’X1, la transmission intégrale xDrive est incluse.

C’est lors de mon séjour au BMW Test Fest 2018 que j’ai eu l’opportunité de prendre le volant du tout dernier bébé VUS du constructeur bavarois. Parmi un buffet immense de produits BMW, on m’a proposé d’aller le conduire sur la magistrale route de Box Canyon Road, dans la région de Palm Springs, quelques centaines de kilomètres au sud de Los Angeles.

Sur la route, l’X2 se conduit… comme un X1 et comme un MINI Countryman, une qualité qui n’a rien de négatif, au contraire. La plate-forme baptisée UKL se montre solide et agile, permettant au petit VUS d’attaquer les virages, bien planté au sol sans trop d’effet de roulis.

Au niveau de l’habitacle du BMW X2 2018, on remarque une planche de bord plus stylisée que celle de l’X1 et des sièges avant sport offrant davantage plus de support latéral. Cependant, plusieurs composantes, tel que le système infodivertissement iDrive, le levier de vitesses et le bouton qui ouvre le coffre, par exemple, semblent tout droit sorties du X1 et du Countryman. Encore une fois, rien de trop nouveau. L’X2 ne fait que recycler de bonnes idées, mais il le fait superbement bien.

Le petit moteur affiche des accélérations intéressantes (0 à 100 km/h en 6,5 secondes) et la boîte automatique, surtout lorsque réglée en mode Sport+, répond bien, rétrogradant rapidement et affichant des passages de rapports doux et prompts. J’ai même eu la chance d’essayer le rouage intégral sur un chemin de terre à flanc de montagne. En Californie, il est fréquent d’en retrouver sur le bord de la route, j’ai donc osé!

À ma grande surprise, malgré le fait qu’il soit conçu sur le principe d’une voiture, le petit X2 s’est montré compétent lors d’ascensions sur surfaces rocailleuses. Le système de retenue en pente, de série dans l’X2, m’a permis de redescendre la petite bute sans trop de tracas.

Coincé
Sommes toutes, je n’ai rien à reprocher au BMW X2 2018. Il est beau, et personnellement, je préfère son museau à celui du X1. Il se conduit bien et présente une dynamique de conduite germanique et sportive, des qualités indéniablement attrayantes, surtout pour un VUS aux prétentions principalement urbaines. Son seul défaut est qu’il est un peu moins pratique que l’X1, un symptôme inévitable causé par son apparence de coupé sport.

Au total, son coffre dispose de 1 415 litres d’espace avec la banquette arrière rabaissée, contrairement aux 1 670 litres offerts par l’X1. Et cette banquette est un tantinet moins accommodante dans l’X2, surtout au niveau du dégagement pour la tête.

L’X2 est donc moins pratique, plus sportif que l’X1, mais pas nécessairement plus rapide. Toutefois, si l’on considère ce que les consommateurs de ce créneau recherchent, ça ne risque pas de trop déranger, puisque l’apparence qu’affiche notre véhicule semble primer sur les performances. Cela étant dit, nous aurions préféré un peu plus de distinction par rapport à son frère, une raison réelle de le préférer au X1. BMW nous parle d’une potentielle déclinaison M, chose qui risque d’aider à le rendre unique.

Le BMW X2 2018, un véhicule qui sera disponible en concession cet été, représente tout simplement l’inévitable évolution d’un virus qui se propage actuellement à la vitesse de l’éclair dans l’industrie automobile, un virus que l’on surnomme la fièvre des VUS. Il est bon, ce X2, mais ne présente rien de particulièrement distinctif, mis à part une allure jeune et dynamique.