BMW M550i xDrive 2018 : pas une M5, mais pas loin


Le Guide de l'Auto

Article par Michel Deslauriers

Évidemment, si l’on voulait se procurer la Série 5 la plus virile sur le marché, la M5 est l’arme de prédilection. Avec 600 chevaux métriques sous le capot, elle peut décoller de 0 à 100 km/h en 3,4 secondes et atteindre une vélocité de 305 km/h. Aussi, elle coûte plus de 113 000 $.

Super, mais c’est peut-être justement un peu trop extrême pour nous. Oh, on se vantera allègrement des performances de notre BMW M5, mais pour la conduite au quotidien, qui pourrait exploiter le plein potentiel de la voiture? Personne, du moins, en toute légalité.

La BMW M550i xDrive 2018 représente la solution logique. Elle arbore l’écusson M Performance, et bien qu’elle ne soit pas un véritable modèle M proprement dit, elle dispose de la puissance nécessaire pour rendre les balades du dimanche matin drôlement intéressantes. L’œil non averti pourrait même la méprendre pour une M5, et l’on ne s’en plaindra pas.

Les moteurs V8 sont maintenant devenus une rareté – y compris dans les voitures de luxe. Cet engin biturbo de 4,4 litres produit 455 chevaux ainsi qu’un couple de 480 livres-pied entre 1 800 et 4 750 tr/min. Selon BMW, la berline franchit la barre des 100 km/h en quatre secondes. Un clin d’œil plus lent que dans la M5 – qui le remarquera?

Outre l’accélération en ligne droite, le moteur de la M550i émet une trame sonore très enivrante. Oui, le V8 est raffiné pour convenir à la mission de la voiture, c’est-à-dire une berline performante de luxe, mais avec le mode Sport activé, la rage du V8 peut être entendue aussi bien qu’elle peut être ressentie.

La boîte automatique à huit rapports et le rouage intégral s’assurent qu’aucun cheval-vapeur n’est gaspillé, les acheminant tous au sol efficacement et rapidement. Et pourtant, la consommation de carburant n’est pas si mal, alors que nous avons enregistré une moyenne de 10,5 L/100 km au cours de notre essai.

Ce à quoi l’on ne s’attendait pas, c’est la sensation nerveuse de la direction de la BMW M550i xDrive 2018. Notre voiture d’essai était équipée de la suspension adaptative M qui comprend la stabilisation active du roulis et un système à roues arrière directionnelles, et cela pourrait y avoir joué un rôle. Cette sensation n’est pas caractéristique des produits BMW, surtout pour une voiture M Performance, mais encore une fois, le comportement de la M550i n’est pas censé être aussi chirurgical que celui de la M5.

La Série 5 a été redessinée pour l’année-modèle 2017, et elle présente des matériaux de meilleure qualité dans l’habitacle ainsi qu’un design général moins conservateur. Une grande sélection de combinaisons de couleurs est disponible, comme l’agencement noir et blanc dans notre voiture à l’essai. On doit toutefois se rappeler qu’une sellerie pâle se salira vite si l’on porte régulièrement des jeans, ou si des enfants prennent habituellement place à l’arrière.

On s’y attend, la M550i inclut – ou peut en être équipée – des caractéristiques telles que des sièges avant et arrière chauffants, un volant chauffant, des sièges avant ventilés avec fonction de massage, des pare-soleil aux vitres arrière, des portes à fermeture adoucie, un toit ouvrant, un affichage tête haute, un climatiseur automatique à quatre zones, un système de divertissement aux places arrière et beaucoup, beaucoup plus. La chaîne audio Harman/Kardon de série diffuse un excellent son, mais on peut toujours la remplacer avec un système Bowers & Wilkins à 4 900 $. Le système multimédia iDrive est facile à utiliser, alors que l’intégration Apple CarPlay est incluse, mais pas Android Auto.

L’espace intérieur est similaire à ce que l’on retrouve chez la concurrence, notamment la Mercedes-Benz Classe E, la Jaguar XF, l’Audi A6 et la Cadillac CTS. Le dégagement pour la tête à l’avant et à l’arrière est en baisse par rapport à la précédente génération de la Série 5, mais l’espace pour les jambes à l’arrière est en hausse, et le dégagement pour les épaules a été augmenté d’un cheveu. Le volume du coffre passe de 520 à 530 litres, bon pour être le plus grand de son segment, battant à peine celui de la Classe E.

La BMW Série 5 2018 se détaille à partir de 63 000 $ avant les frais de transport et de préparation. Ça, c’est pour la 530i xDrive à 248 chevaux. La 530e xDrive hybride rechargeable de 248 chevaux, la 540i xDrive de 335 chevaux et la 540d xDrive de 261 chevaux représentent les échelons incrémentiels menant à la M550i xDrive, qui se vend à partir de 83 000 $. Notre voiture à l’essai, avec options, coûtait environ 95 000 $. C’est quand même une bonne somme d’argent, mais on peut facilement perdre la boule et configurer une Mercedes-AMG E 43 4MATIC de 396 chevaux ou une Audi S6 de 450 chevaux au même prix, et même plus.

La M550i xDrive procure presque le même niveau de performances que celui de sa sœur M5, mais elle n’a pas la tenue de route ou le caractère bestial de cette dernière. En revanche, elle est plus confortable pour le trajet quotidien, et l’on se n’ennuiera sûrement pas de l’écart de performances, à moins d’amener notre Série 5 sur la piste, ce que personne ou presque ne fera – à part ceux qui se sont payé une M5.

Le consommateur moyen devra déterminer laquelle des voitures dans le segment des berlines performantes de luxe lui plaira davantage, il donc est important de magasiner parmi les modèles mentionnés ci-haut. Toutefois, la Série 5 propose les performances, le luxe et les caractéristiques de haut niveau dont on a besoin pour être heureux, et sa refonte récente en fait un choix très intéressant. La M550i et son doux V8, mais puissant, représente le glaçage sur un gâteau déjà très délicieux. Si nous avons plus qu’une dent sucrée, on devrait dépenser un peu plus et se procurer une M5.