Zone rouge : Les restaurateurs à bout de souffle
Par France Poirier
Les propriétaires de restaurants et de bars sont découragés à la suite de l’annonce du premier ministre François Legault, la semaine dernière. La fermeture des salles à manger sera maintenue jusqu’au 11 janvier 2021.
« On ne croit pas que ça va rouvrir après le 11 janvier. Au retour des Fêtes, il est peu probable que les cas soient en baisse. Nous, on s’attend plus à une réouverture en mars 2021. Pour dire vrai, on pleure nos vies », dit avec un rire jaune Chantal Harvey, copropriétaire du restaurant 1 gars, 1 fille chez Vic.
Elle ajoute qu’elle et son partenaire d’affaires Claude Pilon, ne voulaient pas demander d’aide financière, mais avec cette annonce, ils n’auront pas le choix de se faire aider. « Par ailleurs, la paperasse pour les demandes d’aide au gouverne-ment provincial est très complexe, c’est décourageant. On va continuer de faire ce que l’on fait depuis la fermeture des salles à manger. On prépare nos plats cuisinés et on espère pouvoir s’en sortir », ajoute madame Harvey.
Pour Jocelyn Millette de chez Majistick, la situation est complètement aberrante.
« On a tout fait les changements requis pour recevoir les clients de façon sécuritaire. On a dû investir et là, il faudrait emprunter à nouveau pour rester ouvert. Ça n’a pas de sens », souligne monsieur Millette qui a ouvert son restaurant le 8 janvier 2020.
Il ajoute avoir de la rancœur face au fait que les magasins sont remplis, comme les épiceries, les Costco et autres commerces, où tout le monde touche à tout, alors que dans les restaurants, c’était très sécuritaire et qu’ils ont dû fermer.
« Je trouve que ce n’est pas équitable. De plus, l’aide n’est pas appropriée et plusieurs restaurateurs et tenanciers de bar ne pourront pas tenir le coup. Moi, je suis en restauration depuis plusieurs années, je peux continuer. Le fait d’avoir diviser les secteurs en zone de couleurs et qu’à dix minutes de distance, certains restaurants sont fermés et d’autres, ouverts à pleine capacité, qui font des profits en augmentation de 30 %, c’est difficile à prendre comme situation. »
Pamela Ghaleb-Poitras et son conjoint Simon Foley, propriétaires du restaurant La petite voisine ont ouvert en juin 2019. Il est certain qu’en s’installant au centre-ville, ils souhaitaient avoir la clientèle étudiante. Mais comme les étudiants font les cours à distance… « Ça va quand même bien en mode take-out, mais on a hâte d’avoir des gens dans notre salle. On a ouvert pour voir du monde. Je trouve ça plate pour les restaurateurs, ce n’est pas facile comme situation », explique madame Ghaleb-Poitras.
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Pendant ce temps en zone orange
- Les municipalités craignent l’affluence de visiteurs.
- Les restaurants sont à pleine capacité.
- Des files d’attente se créent à l’extérieur.
- Certains font des profits en hausse de 30 %.
- La distanciation n’est pas toujours facile à faire respecter.