Vélos électriques: Partager la piste cyclable pour que le courant passe
Par Charles Séguin
À l’ère de la mobilité électrique, les vélos à assistance électrique ont pris d’assaut les routes et les pistes cyclables des Laurentides. Selon la directrice générale du P’tit Train du Nord, Maryline Lortie, « c’est une bonne nouvelle pour l’économie et le transport durable dans la région ». Or, si le nombre d’usagers des sentiers multifonctionnels augmente, le défi est maintenant d’assurer que leur cohabitation est harmonieuse.
Le partage de la voie entre les familles, les coureurs, les marcheurs, les pédaleurs du dimanche et les cyclistes passionnés était déjà un défi sur les pistes polyvalentes comme le P’tit Train du Nord ou le Corridor Aérobique. Aujourd’hui, les gestionnaires se retrouvent avec plus d’usagers, dont plusieurs sont assistés d’un moteur, qui doivent se partager le même sentier. Leur niveau et leur vitesse sont très variables.
L’assistance électrique d’un vélo conforme peut aider le cycliste à pédaler jusqu’à une vitesse de 32 km/h. Or, la vitesse recommandée sur les voies cyclables est généralement limitée à 22 km/h. Pour l’équipe du P’tit Train du Nord, l’heure est à la réflexion pour trouver des moyens de faire respecter cette limite.
« Ça passe surtout par la communication et la sensibilisation, et nos patrouilleurs travaillent déjà à informer les usagers », explique Mme Lortie. « Nous songeons maintenant à installer des radars pédagogiques ainsi qu’à modifier l’affichage et les règlements », dit-elle. La directrice générale dit vouloir agir rapidement.
Les pistes changent de vocation
Dès le jeudi 20 juillet, les trottinettes, planches à roulettes et gyroroues électriques seront permises sur les voies cyclables et les chemins publics dont la vitesse maximale est inférieure à 50 km/h. Les pistes cyclables aménagées « hors de l’emprise des chemins publics » comme les parcs linéaires ne sont pas touchées par cette mesure.
Même si ces engins demeurent interdits sur le P’tit Train du Nord, Maryline Lortie se prépare malgré tout à ce que ces bolides fassent leur apparition sur la piste. Encore une fois, la communication est le principal outil.
Avec la diversification et l’électrification des moyens de transport, les amateurs de vitesse semblent appelés à ralentir ou à délaisser les pistes cyclables. Pour demeurer sécuritaires, celles-ci deviennent avant tout des voies de prédilection pour le transport actif ou électrique et les randonnées de plaisance, qui se font généralement autour des 20 km/h. Pour tester la limite de son vélo électrique, ou pour pédaler à fond la caisse, c’est vers la rue qu’il faudra se tourner.
Vélo ou scooter ?
Un vélo est considéré « à assistance électrique » par le Code de la sécurité routière s’il est muni d’un moteur d’une puissance maximale de 500 watts et d’une batterie rechargeable. Quand le système électrique n’est pas utilisé, le vélo doit être utilisable comme une bicyclette classique. Le port du casque est obligatoire en vélo à assistance électrique.
Le Code fait la distinction avec les scooters électriques, dont la puissance n’est pas limitée. Leur vitesse peut atteindre 70 km/h. Ceux-ci doivent être munis d’un numéro de série et immatriculés.
Entre ces deux types de véhicules se trouve cependant une zone grise. Des bicyclettes électriques dont la vitesse maximale assistée n’est pas limitée et dont le moteur peut atteindre 1000 watts peuvent tout de même être vendues et louées au Québec. En un coup d’œil, impossible de savoir si ces vélos sont conformes aux règles ou non. De plus, ils n’ont pas à être immatriculés.
Les voies cyclables et leurs usagers vivront certainement une période d’apprentissage et d’adaptation à la nouvelle réalité.