Vélo Québec demande au gouvernement de reculer
Par Lpbw
ÉRIC NICOL
COUPURES GOUVERNEMENTALES. L’organisme Vélo Québec demande au gouvernement du Québec de revenir sur sa décision de couper pour l’année qui vient les subventions destinées à l’entretien de la Route Verte dont le P’tit Train du Nord fait partie.
Le pacte fiscal transitoire conclu entre Québec et le monde municipal hier prévoit la fin des subventions à l’entretien des pistes cyclables du réseau de la Route Verte, représentant un montant de 2,8 M$.
La directrice générale de Vélo Québec et ex-directrice du P’tit Train du Nord, Lucie Lanteigne, affirme que ces coupures seront très problématiques pour plusieurs municipalités du Québec qui risquent fort de remettre en question l’existence de leur piste cyclable.
« Notre conviction, c’est que l’abolition de ce programme-là va entraîner des fermetures de tronçons de la Route Verte au Québec, affirme-t-elle. On a discuté avec des gestionnaires de réseaux cyclables ce matin en Montérégie, dans l’Est du Québec et les gens nous disent qu’ils n’y arriveront pas! »
Lucie Lanteigne affirme qu’il en coûte 3000 $ par année pour entretenir un kilomètre de piste cyclable. Sans la contribution gouvernementale de 1500 $ par kilomètre, elle estime que plusieurs tronçons de la Route Verte sont en danger. « Ça va être très difficile pour une petite municipalité d’assumer le coût de 3000 $ par kilomètre.
Chaos sur la Route Verte
Au-delà de l’aspect purement financier, la directrice générale de Vélo Québec affirme que la perte des subventions risque de semer le chaos sur la Route Verte. « Si demain matin le gouvernement dit aux municipalités qu’il leur redonne la responsabilité d’une route qui traverse 400 municipalités. Si une d’elles décide que ce n’est pas sa priorité, qu’elle n’intervient pas, qu’est-ce qui se passe avec la route? C’est un réseau national. Ce programme permettait d’avoir une vision nationale, » rappelle-t-elle.
Selon l’organisme, le gouvernement du Québec fait une bien mauvaise affaire en ne subventionnant plus l’entretien des pistes cyclables. Citant une étude de 2007 réalisée en collaboration avec l’Institut de la Statistique du Québec, Lucie Lanteigne affirme que le P’tit Train du Nord génère à lui seul des revenus fiscaux et parafiscaux supérieurs au montant des subventions accordées à toutes les pistes cyclables de la province. « C’est une perte nette de revenus pour le gouvernement du Québec, » résume-t-elle.
« Nous sommes persuadés d’avoir les arguments nécessaires pour que le gouvernement revienne sur sa décision. La Route Verte est une infrastructure de développement économique. Qu’est-ce qui va arriver si les municipalités disent qu’elles n’ont pas l’argent pour entretenir le P’tit Train du Nord? Cette emprise ferroviaire appartient au gouvernement du Québec. On l’abandonne? Notre intention est de rencontrer le gouvernement et de les faire changer d’avis.