Une première dans les Laurentides
Par Anny Champoux
ALIMENTATION. Dans le but de lutter contre le gaspillage alimentaire et d’assurer un meilleur approvisionnement en quantité et en qualité aux banques alimentaires, un projet novateur a vu le jour à Saint-Jérôme. «C’est une première dans les Laurentides», souligne Annie Bélanger, directrice de Moisson Laurentides, qui précise qu’une initiative semblable existe déjà à Sainte-Foy, dans la région de Québec.
En effet, depuis le 16 juin, la Ville de Saint-Jérôme et Moisson Laurentides travaillent en collaboration avec les maraîchers du marché public de Saint-Jérôme pour récupérer une manne de fruits et de légumes frais – en apparence défraîchis mais tout aussi bons – qui auraient été voués à être compostés.
Une étude qui porte fruit!
«C’est la Ville qui nous a approchés», informe Mme Bélanger qui met en lumière l’ouverture d’esprit de Véronique Allard, du service des travaux publics de la Ville, avec qui le projet a été bâti en fonction des objectifs et des ressources de chacun des partis. «C’est ce qui fait que l’on croit que l’initiative sera durable», ajoute la directrice de Moisson Laurentides.
«C’est un partenariat qui était une destinée», renchérit Véronique Allard qui explique que dans un souci de mieux gérer les matières résiduelles qui se retrouvaient dans les conteneurs du marché, la Ville a effectué une caractérisation des déchets. «On s’est rendu compte que 2/3 des fruits et légumes qui se retrouvaient enfouis étaient comestibles», informe Mme Allard qui confirme que depuis le début du projet, ce ne sont que les retailles des végétaux qui sont compostées.
Déjà 225 kilos distribués
Chaque mardi, vendredi et samedi – une heure avant que les maraîchers quittent leur kiosque – le camion réfrigéré de Moisson Laurentides arrive à la place du marché. De gros bacs sont alors mis en circulation afin que les agriculteurs puissent les remplir des produits qu’ils n’ont pas vendus.
«Même si c’est un changement d’habitude de la part des marchands, l’initiative est très bien accueillie», confirme la porte-parole de Moisson Laurentides.
Déjà, quelque 225 kilos de nourriture ont été collectés et ensuite distribués aux moins nantis.
Besoins grandissants
Rappelons que les besoins sont grandissants dans les Laurentides avec plus de 23 000 personnes par mois qui font appel aux services des 81 comptoirs alimentaires de la région.
Le gouvernement soutient les agriculteurs
Par ailleurs, le réseau des Banques alimentaires du Québec a poussé pour que le gouvernement offre un avantage fiscal aux agriculteurs qui aident les banques alimentaires.
Victoire. Un nouvel incitatif fiscal s’adresse maintenant aux donateurs agroalimentaires qui bénéficieront d’une majoration de 50 % de leur montant admissible pour les dons en denrées, comme les fruits, les légumes, la viande, les céréales et les produits laitiers.
«C’est un incitatif que nous souhaitons voir adapté aux entreprises de transformation des aliments», a souligné la directrice de Moisson Laurentides.
Annie Bélanger conclut en invitant les marchés publics à la contacter pour discuter de la possibilité d’adapter le concept précurseur de Saint-Jérôme à leur réalité.