Une Maison proche de la famille
Par Journal-le-nord
Janvier étant le mois de la sensibilisation à l’Alzheimer, nous vous proposons de vous parler de la Maison Aloïs Alzheimer située à Saint-Jérôme.
« La belle qualité de la Maison Aloïs est que nous sommes à l’écoute des besoins. On sait que la maladie évolue et que les familles sont moins nombreuses qu’autrefois, c’est plus difficile », nous explique Guylaine Charlot, la directrice générale.
« Le réseau autour de la personne atteinte s’effrite parce que la maladie fait peur. Il y a beaucoup d’incompréhension aussi des membres de la famille par rapport à la maladie et le proche aidant se retrouve avec une charge beaucoup plus importante. C’est là que la Maison Aloïs intervient en leur offrant du répit la journée », continue-t-elle. Le répit peut varier d’une à cinq
journées par semaine, selon leurs besoins.
L’histoire de la Maison Aloïs
La co-fondatrice, Louise Laroque-Guérin, qui avait elle-même pris soin de son mari atteint d’Alzheimer avait, en 1997, décidé de créer une halte répit pour les proches aidants. Une femme très visionnaire dans sa façon de voir les choses. Ainsi, fondée en 2002, la Maison Aloïs, centre de jour, accueille les personnes atteintes de troubles neurocognitifs majeurs tels que l’Alzheimer et des maladies apparentées au sein d’un milieu de vie stimulant, épanouissant et sécuritaire, respectant l’identité et la dignité de la personne.
Elle offre du répit aux proches aidants ainsi qu’un soutien personnalisé nécessaire à leur bien-être psychologique, physique et social tout au long du parcours de proche aidance.
Du lundi au vendredi, dès 8 h le matin, l’équipe accueille une trentaine de personnes atteintes d’Alzheimer et d’autres troubles neurocognitifs majeurs. Au cours des années la Maison Aloïs a développé une solide expertise avec les personnes qui ont un trouble cognitif. « Nous sommes à l’écoute et on sait ce que c’est d’accompagner une personne. On déploie tout notre savoir-faire pour les accompagner. »
Le défi
Le principal défi est le financement. « La demande est tellement criante. À ce
stade-ci le proche aidant n’a pas néces-sairement le choix du rôle qu’il va tenir dans la vie des personnes aidées. Ils ne sont pas rémunérés, ils s’appauvrissent, ce sont encore en majorité des femmes », souligne la directrice. « On a ajouté des journées, des heures, des activités, le financement offrirait plus de plages horaires et plus de points de services.
C’est dans nos ambitions. Offrir une rémunération attrayante à nos employés est notre principal enjeu. Pour le reste ont a démontré à quel point on est novateur. Notre volonté c’est d’accompagner un plus grand nombre de famille », conclut Guylaine Charlot.
Environ 8500 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre maladie apparentée dans les Laurentides. Le chiffre devrait doubler d’ici une quinzaine d’années.
En 2018-19, la Maison Aloïs a accueilli 173 participants d’un à cinq jours par semaine. Au total, 5 614 jours de répit ont été offerts à 305 proches aidants.