Un retour en classe qui divise

Par Charlier Mercier

C’est le 17 janvier dernier que le retour en classe était prévu pour les élèves du primaire, du secondaire, de la formation professionnelle et de la formation générale aux adultes. La tempête aura retardé ce retour d’une journée.

Alors que certains parents se réjouissent des effets bénéfiques sur la psychologie de leur enfant, d’autres craignent de nouveaux foyers d’éclosion de cas de COVID-19.

« J’ai l’impression qu’on les renvoie un peu en plein chaos », croit Mme Gilbert, mère de deux élèves, en 4e et 6e année du primaire au pavillon de La Vallée de l’école primaire de Saint-Sauveur.

« Je n’ai pas vraiment peur pour la santé de mes enfants, ce sont plutôt les complications qui viennent autour de ça [qui m’inquiètent], en particulier pour le système de santé qu’on risque d’encombrer », ajoute la mère.

Rappelons qu’à la fin du mois de novembre 2021, des éclosions de cas de COVID-19 avaient forcé la fermeture complète du pavillon de La Vallée.

Un retour «nécessaire»

Le retour en classe est nécessaire, en particulier pour répondre aux besoins psychologiques des enfants, croit pour sa part Jenny Richard, mère d’un élève de 6e année à l’école primaire Val-des-Monts, à Prévost.

« Il n’y a pas de raison valable pour poursuivre l’éducation à la maison », ajoute la mère. Son enfant est exposé à un minimum de quatre heures d’écran par jour, ce qu’elle juge « énorme ».

Une autre mère, que nous avons contactée et qui a préféré demeurer anonyme par peur de représailles, s’oppose au retour en classe. Sa fille fréquente l’école secondaire Augustin-Norbert-Morin.

Elle craint des foyers d’éclosion et des fermetures de classe à l’école que fréquente sa fille à Sainte-Adèle. La mère revendique le droit pour les parents de choisir ou non le retour en classe de leurs enfants.

Contactée par courriel, la direction de l’école Augustin-Norbert-Morin affirme que tout le personnel « fait preuve de diligence et applique les règles de la santé publique ». Depuis septembre 2021, il y a eu 24 cas positifs d’élèves et 1 seul cas chez les membres du personnel. Une seule classe a été fermée.

Un risque calculé

L’enseignement en ligne n’est ni idéal pour les enfants, ni pour les parents, croit Frédérique David, enseignante à l’école préscolaire et primaire l’Orée-des-Bois, à Saint-Colomban. La professeure croit qu’il faut « faire la part des choses entre le risque lié au virus et le risque lié à la santé mentale et au bien-être des élèves ».

Même au plus fort de la pandémie, elle considère que les élèves sont mieux à l’école, en particulier pour ceux qui proviennent de milieu défavorisé, dont plusieurs ne se sont pas connecté pour suivre les cours lors de la première semaine d’école de janvier.

La rentrée ne sera pas pour autant de tout repos. « C’est sûr qu’il y a beaucoup d’inquiétude de la part des enseignants [par rapport à la rentrée]. On n’est pas tous égaux face au virus, il y en a qui sont plus à risque que d’autres », explique Mme David.

Comme bien d’autres écoles, l’Orée-des- Bois a connu quelques éclosions et des fermetures de classes. « On commence à être habitué à côtoyer le virus, parce qu’on est revenu en classe quand même assez longtemps [à l’automne dernier] », conclut Mme David.

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