(Photo : Courtoisie)
La Maison de Sophia offre un hébergement aux femmes en difficulté, comprenant des chambres individuelles et des pièces communes.

Un mois pour trouver 300 000$

Par Ève Ménard

Une pétition en français circule actuellement pour « sauver » la Maison de Sophia. En date du 15 avril, elle avait récolté 1175 signatures.

Depuis le 25 mars dernier, l’organisme n’a obtenu aucun retour du CISSS des Laurentides concernant son financement, qui lui a été coupé. On rappelle que la Maison de Sophia s’est vu reconduire la location de ses locaux jusqu’en 2023. Mais pour le moment, le financement ne suit pas.

Instabilité des ressources

Il ne reste qu’un mois à l’organisme pour trouver 300 000 $, indique Lucie Mayer, membre du conseil d’administration de la Maison de Sophia. Elle ajoute que ce montant permettrait uniquement de payer les salaires et les charges. On répond donc aux besoins de base, mais pas à la demande grandissante.

Dans une entrevue conduite avec Sophie Mederi la semaine dernière, la directrice générale de l’organisme soulignait que l’idéal serait de passer de 9 à 20 lits en hébergement. Dans l’éventualité où l’organisme devait fermer ses portes, de nombreuses femmes devront se tourner vers une alternative. Lucie Mayer déplore d’ailleurs l’instabilité des ressources, relié au manque de financement récurent.

Maison de Sophia

« Nos femmes ne sont plus capables d’être trimbalées. Il y en a qui ont changé plusieurs fois de ressources en raison du CISSS. »

« C’est électoraliste »

En parallèle, Lucie Mayer se désole de voir le gouvernement financer le nouveau projet de La Hutte et de laisser mourir un organisme déjà en place et qui vient en aide à un nombre significatif de femmes dans la région. Le projet de La Hutte est évalué à 6,5 M$ et sera chapeauté par le CISSS des Laurentides, en collaboration avec la Ville de Saint-Jérôme. La ressource contribuera à moderniser l’offre pour répondre aux besoins des personnes aux prise avec une situation d’itinérance. La Hutte construira également une nouvelle maison d’hébergement sur le terrain adjacent l’église Sainte-Paule.

« C’est électoraliste », affirme Lucie Mayer au sujet de cet investissement. Selon elle, le gouvernement paraît mieux lorsqu’il crée de nouvelles ressources qui font les beaux titres des journaux, au détriment de ressources déjà existantes.

Depuis la parution d’un premier article sur le sujet dans notre dernière édition, l’équipe de la Maison de Sophia n’a pas « chômé », soutient Lucie Mayer. Tout le monde continue à lutter pour la survie de l’organisme. Une rencontre a d’ailleurs été menée avec le député provincial, Youri Chassin, et une autre est prévue avec le député fédéral, Rhéal Fortin, pour voir si des sommes pourraient être débloquées en ce sens.

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