(Photo : Contrôle routier Québec)

Un contrôleur routier, qu’est-ce que ça mange en hiver ?

Par Charles Séguin

Avec leurs véhicules qui ressemblent beaucoup à ceux de la police, ils se sont faits très visibles cet été, notamment aux abords du chantier sur l’autoroute 15 à Saint-Jérôme. Pourtant, le mandat des contrôleurs routiers est bien différent de celui des policiers de la Sûreté du Québec (SQ). Le Journal s’est entretenu avec le lieutenant Jonathan Beauvais, coordonnateur aux communications pour Contrôle routier Québec, pour faire la lumière sur leur mission.

« Au même titre que les policiers, les contrôleurs routiers sont des agents de la paix et des constables spéciaux », explique M. Beauvais. Ils peuvent faire appliquer des réglementations fédérales et provinciales. Les pouvoirs qui leur sont conférés sont cependant différents des autres autorités.

Les contrôleurs relèvent de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) et ont pour principale tâche de surveiller le transport des personnes et des biens. Leurs actions visent donc particulièrement l’industrie du transport. Ils ont les yeux braqués sur les camions, les autobus, les limousines, les taxis ou les voitures de livraison ou commerciales (immatriculées avec le préfixe F), par exemple.

« Dans nos interventions sur route, nous faisons des vérifications qui concernent l’ensemble de la réglementation qui touche cette industrie », indique M. Beauvais. Il est notamment question de s’assurer du respect du code de la sécurité routière et des règles qui concernent le poids des cargaisons, et la sécurisation des objets et des personnes transportées. Sans mandat, ils peuvent faire ouvrir la cargaison de n’importe quel véhicule qui relève de leur juridiction.

Cet été, les contrôleurs routiers menaient des actions sur l’autoroute des Laurentides dans la zone de chantier de Saint-Jérôme. Dans la portion où la vitesse maximale était réduite à 70 km/h, plusieurs véhicules veillaient au respect de cette limite par les véhicules qui sont dans leur champ d’action. « On sait que les véhicules étaient nombreux à rouler plus vite, précise M. Beauvais, cette action était donc concertée avec la Sûreté du Québec pour faire notre part auprès de notre clientèle. »

Peuvent-ils vous arrêter ?

Si l’écrasante majorité des interventions faites par Contrôle routier Québec concerne l’industrie du transport, dans quelques cas spécifiques, les contrôleurs routiers peuvent arrêter le véhicule de « monsieur, madame Tout-le-monde », qu’on appelle « véhicule de promenade ». « Par exemple, nous sommes très actifs pendant la période des déménagements, explique le lieutenant, parce que nous pouvons agir sur l’arrimage des cargaisons et nous assurer que tous les gros objets sont bien attachés. »

À l’automne dans les Laurentides, Contrôle routier Québec intervient beaucoup auprès des véhicules de promenade transportant du bois de chauffage. Dans ces cas, selon M. Beauvais, « on voit beaucoup de personnes qui transportent leur bois de chauffage dans la boîte de leur camionnette ou dans une remorque personnelle sans l’attacher et on retrouve des bûches en bordure de route. » Les contrôleurs vérifient aussi le poids et les dimensions des cargaisons pour s’assurer que la conduite demeure sécuritaire.

Toujours pour assurer la sécurité, « nous surveillons l’état mécanique de tous les véhicules, de promenade ou commerciaux », indique Jonathan Beauvais. « Nous pouvons aussi intervenir au niveau du Code criminel, notamment dans les cas de conduite avec les facultés affaiblies », poursuit-il. Les contrôleurs interviennent alors pour mettre fin à l’infraction, puis transfèrent le dossier aux corps policiers concernés.

Sont-ils des policiers ?

Non. Leur travail est distinct, mais s’effectue en constante collaboration avec les corps policiers municipaux et provinciaux. Pour devenir contrôleur, il faut suivre une formation spécifique, qui est donnée en partenariat avec l’École nationale de police du Québec. « Puisque ce n’est pas le même métier, la formation est donnée par des contrôleurs routiers, sous la direction de l’École nationale de police », indique M. Beauvais.

Même s’ils revendiquent depuis plusieurs années de le devenir, les contrôleurs routiers ne sont pas armés. Ils sont munis de bâtons, de vestes pare-balles et de poivre de Cayenne.

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