Trois ans plus tard, Rose Eva est de retour au Québec
Par Ève Ménard
Trois ans après avoir été expulsée du Canada pour avoir continué de travailler alors que ses études étaient terminées, Rose Eva est de retour au Québec.
La Camerounaise âgée d’aujourd’hui 26 ans est arrivée à l’aéroport de Montréal samedi dernier. Le député de Rivière-du-Nord, Rhéal Fortin, et le député de Lac-Saint-Jean et porte-parole du Bloc Québécois en matière d’immigration, Alexis Brunelle-Duceppe, étaient présents pour l’accueillir. Plusieurs membres de sa famille, dont sa soeur aînée qui vit à Saint-Jérôme, Fernande Messina, étaient également sur place.
Rappelons que Rose Eva a quitté le Cameroun en juillet 2017. Elle s’installe alors chez sa soeur, à Saint-Jérôme. L’objectif est de poursuivre ses études en informatique par le moyen d’une formation dont elle n’avait pas accès dans son pays. Sa formation à l’Institut Teccart à Montréal débute le 6 septembre 2017. Normalement, elle devait se terminer le 20 décembre 2019, mais Rose Eva termine plus tôt, soit le 17 septembre 2019. En parallèle à ses études, la jeune Camerounaise trouve un emploi à temps partiel dans un magasin de vêtements. Une fois ses études terminées, elle continue de travailler à temps partiel.
« Une erreur de bonne foi »
Sans le savoir, elle enfreint un règlement. Immigration Canada lui reproche d’avoir continué à travailler après l’obtention de son diplôme, même si sa session prenait officiellement fin le 20 décembre 2019. Selon Immigration Canada, les étudiants n’ayant pas présenté un permis de travail post-diplôme doivent cesser de travailler au moment où ils reçoivent la confirmation écrite qu’ils ont terminé leur programme d’étude avec succès. « J’ai fini en septembre au lieu de finir en décembre. Je pensais toujours être couverte par mon permis d’étude qui expirait le 31 mars 2020. C’était le temps des Fêtes; il fallait des gens sur le plancher. Je voulais aider, mais en aidant, ça m’a fait du tort parce qu’il y a eu de la confusion », nous avait confié Rose Eva à l’époque.
Malgré qu’elle ait reçu plusieurs offres d’emploi et que plusieurs élus se soient mobilisés pour défendre sa cause, tout compromis lui avait été refusé. Rose Eva a quitté le pays le 27 janvier 2020, dans l’espoir d’y revenir.
« Rose Eva a commis une erreur de bonne foi qui lui a coûté cher. Nous estimons que le règlement mérite une précision et surtout une amélioration, particulièrement dans le contexte actuel où plusieurs employeurs se battent contre la pénurie de main-d’œuvre. Pourquoi ne pas abolir cette formalité administrative afin de permettre à toutes celles et à tous ceux qui détiennent un permis d’étude valide, de travailler sans égard à l’avancement ou à l’achèvement de leur programme d’étude? », a suggéré le député de Lac Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe.