Train de banlieue : Frictions autour de la facture
Par Simon Cordeau
La Ville de Saint-Jérôme aurait facturé des dépenses en trop aux municipalités de Prévost, Saint-Hippolyte, Sainte-Sophie et Saint-Colomban, dans la facture du train de banlieue. C’est du moins ce que prétendent les maires de ces 4 municipalités.
Paul Germain, maire de Prévost, croit qu’ensemble, les municipalités auraient payé entre 800 000 $ et 900 000 $ par année en trop à la Ville de Saint-Jérôme, de 2017 à 2021.
En 2002, les municipalités de la MRC de La Rivière-du-Nord ont signé une entente pour se diviser le coût du futur train de banlieue, qui arrivera à Saint-Jérôme en 2007. À partir de 2017, toutefois, la facture aurait augmenté drastiquement, passant de 1 à 2 millions de dollars par année en 2 ans.
« On a commencé à exiger des preuves de facturation, et c’était extrêmement difficile d’avoir l’information. C’est comme si on essayait de nous cacher quelque chose. Quand on a fini par avoir les factures et qu’on a commencé à poser des questions, on s’est fait menacer de poursuites. On a été intimidés », confie M. Germain.
Des dépenses non-incluses dans l’entente
L’année dernière, les maires parviennent à s’entendre pour commander une étude indépendante de la facturation du train de banlieue, qu’ils reçoivent en mai dernier.
« À notre grande surprise, on a vu sur la facture qu’on devait payer une partie de la quote-part du métro et une partie de l’adhésion à la RTM [Réseau de transport métropolitain] », explique Bruno Laroche, préfet de la MRC de La Rivière-du-Nord et maire de Saint-Hippolyte.
Pourtant, l’entente signée en 2002 n’inclut pas ces frais. « À sa lecture, pour nous, c’est clair. On devait payer uniquement les dépenses d’opération du train », souligne M. Laroche.
M. Germain croit également que les municipalités n’ont pas reçu leur part des subventions versées à la Ville de Saint-Jérôme pour atténuer l’impact des augmentations de tarifs causés par la RTM. « Pendant que la facture globale de la MRC montait de 30 %, celle de la Ville de Saint-Jérôme descendait de 30 % », allègue-t-il.
Négociations difficiles
Selon M. Germain et M. Laroche, diverses démarches auraient été entreprises pour s’entendre avec Saint-Jérôme, mais sans succès. « On a essayé de négocier, mais on a eu une fin de non-recevoir. On voulait aller en médiation pour trouver une solution, mais on a eu un refus de la part du maire », explique M. Laroche.
M. Germain espère que les récents changements à Saint-Jérôme permettront au dossier d’avancer. « J’aimerais que la nouvelle administration se distancie de l’ancienne et règle le dossier. »
M. Laroche souhaite régler l’affaire diplomatiquement. « Nous avons un devoir de vérification. On veut des réponses à nos questions, c’est tout. On ne veut pas faire la guerre à la Ville de Saint-Jérôme. Mon espoir, c’est qu’on puisse s’asseoir ensemble, les maires, et s’entendre. »