Taxe d’eau: Une mauvaise surprise pour des petits commerçants
Par France Poirier
Lors de la dernière assemblée du conseil, deux citoyennes qui opèrent chacune un salon de coiffure à Saint-Jérôme sont venues rencontrer le conseil concernant la nouvelle taxe d’eau.
En effet, cette année, les immeubles non-résidentiels ont reçu un compte de taxe d’eau. Louise Belle-Isle est propriétaire de son salon à domicile sur la rue Shultz. Sa belle-sœur Johanne Desjardins a aussi son salon sur Esther-Blondin. Nous les avons rencontrées.
« Nous comprenons le principe de la taxe d’eau. Selon nous, ce qui n’est pas juste et logique, c’est le tarif fixe à 730 $. Alors, si tu exploites un petit salon de coiffure, que tu y travailles seule pendant trois jours par semaine, tu paies le même prix qu’un salon avec dix coiffeuses ouvert 6 jours par semaine. Ça ne fait aucun sens », s’indigent les deux femmes. Elles trouvent la situation injuste et sont allées le faire savoir au conseil.
Présence au conseil
Se présentant au conseil lors de la période de questions, madame Belle-Isle a informé le maire sur sa situation. Elle a reçu sur son compte la taxe pour l’assainissement des eaux au montant de 730 $ en plus de la taxe pour le non-résidentiel. « J’aimerais quelque chose d’équitable. Je débite peu d’eau versus un commerce plus grand. Auparavant, quand c’était la Ville de Lafontaine, on avait des compteurs d’eau et je n’ai jamais dépassé ce qui était autorisé. Je trouve choquant que n’importe quel commerce comme un lave-auto, par exemple, paie le même tarif que moi. Je me demande ce qui justifie cette décision », a-t-elle-demandé au maire
« Auparavant il n’y avait pas de taxe pour les eaux et l’assainissement des eaux pour les commerces, alors que tous les citoyens en payaient », a répondu le maire. « Il est certain que le traitement des eaux coûtent très cher. Ça nous coûte 78 % de plus qu’auparavant pour traiter les eaux. Les produits chimiques sont beaucoup plus chers. C’est la même chose pour toutes les villes. On voulait être équitable envers tous les citoyens », a répondu Marc Bourcier.
« Ça devrait être équitable selon l’utilisation ou la superficie. Est-ce qu’on pourrait installer des compteurs d’eau ? Je comprends qu’on peut avoir des taxes. Actuellement, mon commerce est dans ma résidence et je vais payer plus cher pour mon local que pour la maison et le terrain ensemble », ajoute madame Belle-Isle.
Le maire Bourcier a répondu qu’au niveau des compteurs d’eau, c’est une suggestion intéressante qui sera prise en compte.
Hausse de taxe de 1 500 $
Johanne Desjardins s’est présentée à son tour pour faire connaitre sa situation. « J’opère aussi un petit salon de coiffure chez moi. L’an passé je payais 3 700 $ et cette année c’est 5 200 $. L’augmentation est dû à mon petit salon de coiffure. On paie si cher, alors qu’on est seule dans notre commerce. Pour un autre salon dans lequel il y a 7 coiffeuses qui travaillent six jours par semaine, le coût est le même que moi. »
Le maire lui a répondu que son intervention était logique.
Le conseiller Dominic Boyer qui est aussi président de la Commission des finances a souligné que ce point a été soulevé depuis la réception des comptes de taxes. « Lors de la prochaine commission qui a lieu le 30 mars, on va regarder le portrait de la situation et on va voir ce qu’on peut faire », a-t-il souligné.
Le conseiller Boyer m’a confirmé que le sujet était déjà à l’ordre du jour pour cette rencontre. « J’attends cette rencontre pour faire l’état des lieux avant de prendre action le cas échéant. »
À la fin de l’assemblée, le maire nous a souligné qu’il était toujours possible de contester. Par ailleurs, les deux commerçantes vont attendre le résultat des discussions de la Commission des finances pour voir leurs recours.