(Photo : France Poirier)
Les enseignantes Lee-Ann Forget et Mélanie Cadieux, lors de la fête réservée à Mercedes Montano Bovea.

Sur les bancs d’école à 84 ans

Par France Poirier

Arrivée de Colombie le 19 novembre 2020, Mercedes Montano Bovea a commencé les cours de francisation en avril 2021. Le 30 mars dernier, on a souligné les 84 ans de la doyenne des élèves.

C’est au Centre de formation général des adultes de la Rivière-du-Nord qu’on a célébré l’anniversaire de la sympathique dame, entourée des professeurs et des élèves. Appréciée de tous, on dit d’elle est un modèle de persévérance et d’assiduité. « Elle est toujours à ses cours, cinq jours par semaine. Elle participe à toutes les activités avec les autres. Elle a une belle joie de vivre, de l’entregent et est très facile d’approche », nous confie la directrice Linda Denommé.

Lorsqu’elle est arrivée au Canada, en pleine pandémie, elle venait rejoindre sa fille, chez qui elle s’est installée, avec sa famille. Larissa Rico vit dans la région depuis près de 15 ans, elle voulait que sa mère vienne vivre chez elle pour prendre soin d’elle durant cette période pandémique.

« À la maison, nous parlons espagnol, mais maman tenait à apprendre le français parce qu’elle voulait échanger avec les gens, se sentir incluse. Pour elle, ne pas comprendre la langue signifie s’isoler. Elle a un intérêt pour échanger avec les gens. Comprendre et se faire comprendre, c’est très important pour elle, pour son autonomie. Elle souhaite communiquer avec les voisins, ça la motive », nous explique sa fille. Pour l’instant, Mercedes ne parle pas beaucoup le français, mais elle comprend bien le langage et elle travaille fort.

Mercedes et sa fille Larissa, qui est très fière de sa maman.
Mercedes et sa fille Larissa, qui est très fière de sa maman.

L’aînée de 84 ans est très sérieuse dans sa démarche de francisation. Elle fait ses devoirs le soir et aime bien lire. Sa fille nous confie qu’elle cherche toujours le Publisac pour lire le journal. Elle aime connaître ce qui se passe dans le milieu. Pour elle, parler en français mène à de nouvelles amitiés, de nouvelles activités.

Moins d’élèves à cause de la pandémie

« Avant la pandémie, on avait 70 étudiants en francisation par année. La pandémie a ralenti l’immigration et depuis 2020, on en accueille entre 40 et 50 par année », nous explique France Husereau Cloutier, éducatrice spécialisée pour la francisation. Les personnes suivent le cours de francisation. Elles sont référées par le ministère de l’Immigration parce que ça fait partie de l’accès à la citoyenneté canadienne. Dépendamment de leur niveau de scolarité dans leur pays, certains se préparent pour le marché du travail ou des pour accéder à un niveau d’études supérieures.

« Nous accueillons des gens d’un peu partout. Nous avons des Syriens, des gens de l’Afrique du Sud, de Colombie, du Mexique, du Liban et de la Thaïlande. La formation est régie par le ministère de l’Éducation. Il y a aussi des cours de francisation qui se donnent au Cégep de Saint- Jérôme », ajoute Mme Husereau Cloutier.

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