(Photo : France Poirier)
Stéphane Maher témoignait à son procès, mercredi au Palais de justice de Saint-Jérôme.

Stéphane Maher témoigne : « Je n’avais plus confiance en eux »

Par France Poirier

Le maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher, a mentionné en interrogatoire principal qu’il avait exclu les conseillers Marion et Fauteux de sa formation politique le 6 octobre 2017 parce qu’il n’avait plus confiance en eux.

En contre-interrogatoire, l’avocate du Directeur générale des élections du Québec (DGEQ), Me Geneviève Lemay, a voulu démontrer que M. Maher n’avait pas confiance en eux, mais qu’il leur avait tout de même offert des postes. « J’étais en mode empathique. Je n’avais plus confiance en eux pour faire partie de ma formation politique, mais je ne voulais pas les empêcher d’avoir un poste de prestige dans des domaines qui les intéressaient. » Il a expliqué que des postes de prestige sont des postes non rémunérés, mais que l’enjeu monétaire était important pour les deux exclus. Par ailleurs, la procureure de la poursuite a fait valoir que c’est monsieur Maher qui avait parlé d’enjeux monétaires en premier, alors que lui soutient qu’il offrait des postes non rémunérés et que c’est plutôt monsieur Fauteux qui avait parlé d’enjeux financiers en premier, tout comme monsieur Marion. Il estime qu’il s’agissait là de discussions entre deux personnes toute simple.

Objectif de la rencontre du 6 octobre 2017

Stéphane Maher affirme que la rencontre du 6 octobre 2017 avait pour seul objectif de leur annoncer qu’il les excluait de son parti politique. Il dit qu’il avait des raisons de croire qu’ils voulaient se faire élire sous sa bannière pour quitter par la suite et siéger comme indépendants. Il soutient que s’il a été question de postes c’était par empathie. « S’ils le désiraient, ils pouvaient s’impliquer dans la communauté dans des domaines qui les passionnaient. C’était une décision dure, difficile, je voulais les aider en bon père de famille », a affirmé le maire.

Pour lui, il s’agissait d’une stratégie politique, « dure j’en conviens ». « Dès que j’ai su que ceux-ci voulaient se présenter pour quitter par la suite. Comme chef de parti, ça m’a chaviré », a-t-il témoigné.

Me Geneviève Lemay, avocate du Directeur générale des élections du Québec (DGEQ).

Me Lemay a demandé pourquoi ne pas les avoir confrontés lorsqu’il a appris cela en septembre 2017 ? « Vous les avez laisser prendre les photos pour la campagne le 19 septembre, vous n’avez pas eu la même empathie pour eux, pourquoi ? », a questionné Me Lemay. Le défendeur a souligné qu’il avait choisi la date du 6 octobre 2017 par stratégie politique. « Ce n’est pas personnel. Je me suis engagé à ne pas faire de campagne de salissage. Il ne faut pas franchir la ligne entre le personnel et le politique. »

La poursuite a demandé à plusieurs reprises à Stéphane Maher pourquoi proposer des postes de prestige à des personnes en qui il n’avait pas confiance. À cela le témoin a répondu qu’il n’avait pas confiance aux deux politiciens et que « l’enregistrement clandestin » de Mario Fauteux lui démontre qu’il a eu raison de ne pas lui faire confiance. Il a souligné n’avoir rien contre les deux hommes, mais qu’il ne pouvait pas leur faire confiance dans le cadre de son organisation politique.

La preuve de la défense était complète avec le témoignage de Stéphane Maher. Jeudi, on assistera aux plaidoiries de la poursuite et de la défense, ce qui doit conclure le procès.

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