Sportif reconnu : Robert Vermette entre officiellement dans la légende
Par Luc Robert
Un grand pan de l’histoire sportive jérômienne sera célébré le samedi 24 février prochain dès 11 h, à la cathédrale de Saint-Jérôme, où se tiendront les funérailles de Robert Vermette.
«Ti-Bob», l’ami de tous à l’aréna Melançon et au terrain de balle voisin, aura déjoué tous les pronostics des médecins, en quittant cette terre au vénérable âge de 84 ans, le lundi 29 janvier dernier à l’hôpital de Saint-Jérôme. Victime d’un AVC le 22 novembre 1963, il aura été marqueur officiel de plusieurs milliers de parties sportives, pendant six décennies.
« J’ai été plus chanceux que (John Fitzgerald) Kennedy, abattu le même jour. Mon bras gauche a paralysé et ma jambe gauche partiellement, mais j’ai fait mon bout de chemin pareil. Les médecins me donnaient six mois à vivre et ils se sont tous trompés. C’est comme la blague du gars, à qui son médecin dit qu’il lui restait deux semaines à vivre. Il lui a répondu… qu’il prendrait les deux dernières semaines de juillet ! (…) J’allais à Montréal à chaque mois, en autobus et en métro, pour subir des traitements expérimentaux en médecine. Ils n’ont pas été capables de m’achever ! (rires). J’ai même pu prendre ma retraite dans une maison pour aînés avec soins », avait confié en mai dernier le pince-sans-rire, lors de la fermeture du parc de balle Melançon.
M. Vermette aura donc déjoué les calculs d’à peine… 60 ans. Résident de la rue Gauthier, au coin de la rue De Martigny (voisin de la Brasserie Elle et lui), il se rendait à pied à tous les jours travailler à l’aréna Melançon. En prenant de l’âge, des employés de la ville lui simplifiaient la tâche en allant le reconduire occasionnellement en camionnette.
« Mon père vivait dernièrement dans une résidence de soins de la rue du Palais, depuis que son état se compliquait. Il nous reconnaissait moins et ne marchait plus. Une pneumonie s’est ajoutée à ses traitements. Vous le connaissez, il a lutté jusqu’au bout et voulait encore se lever. Ils lui ont prodigué des soins de confort et je remercie ceux qui l’ont soigné », a témoigné son fils, l’ancien hockeyeur des Cheminots, Richard Vermette.
Robert Vermette laisse aussi dans le deuil, dans sa lignée immédiate, sa petite-fille, Jade, ainsi que ses arrières petits-enfants, Henrik et Sidney.
Cérémonie grandiose
Avant la messe du 24 février à 11 h, les gens pourront aller saluer Ti-Bob une dernière fois au salon funéraire Trudel, situé du côté ouest du parc Labelle, de 9 h à 10 h 45.
« Depuis lundi dernier, je reçois un feu roulant de témoignages au téléphone. Ça n’arrête pas de sonner. C’est là que tu te rends compte de l’impact social qu’il a eu sur beaucoup de monde. Des gens me soulignent comment il les écoutait et leur remontait le moral. Dad était taquin et il aidait les gens avec son humour », s’est souvenu l’ancien employé de l’Académie Lafontaine, maintenant retraité.
Les funérailles étant prévues plus de deux semaines après son décès, les hommages à l’illustre Jérômien risquent d’être notables. On a demandé à l’animateur-artiste Jacques Auger de livrer un hommage au défunt. Des politiciens préparent aussi un souvenir pour commémorer la vie de l’ancien joueur d’arrêt-court.
« Je vais diviser mon texte en trois périodes, comme les parties qu’il marquait. On a vécu toute sorte de moments avec Bob, souvent très drôles. Qu’il repose en paix », a précisé M. Auger, qui a maintenant 85 ans.
Personne d’indifférent
Ti-Bob était connu des professionnels qui venaient évoluer à l’aréna Melançon du temps des Alouettes. En participant à l’organisation de l’Omnium de golf (Jocelyn) Guévremont- (Guy) Lafleur, M. Vermette s’était lié d’amitié avec le Flower. Alex Kovalev l’avait aussi salué lors de la Coupe Midget Esso, en 1989.
« On allait aussi saluer Guy, avec mon père, à son ancien resto de Rosemère. Il a touché tellement de gens que plusieurs anticipent près de 1 000 personnes aux funérailles », a repris Richard.
Un parc à son nom ?
De son vivant, Ti-Bob Vermette se fâchait seulement lorsqu’on lui demandait si un aréna devait être nommé en son honneur, pour souligner son énorme contribution aux sports locaux.
« Je ne veux rien savoir de ça, de mon vivant ! Les parcs ou arénas nommés pour des sportifs, c’est quand ils meurent », avait tranché le principal intéressé, en mai dernier.
« Maintenant qu’il est parti marquer des parties au ciel, j’espère qu’on suggérera au comité de toponymie de nommer le futur parc de balle de la rue Filion en son nom. Dad a tout donné pour le sport. Il se trouvait régulièrement à Melançon sept jours par semaine », s’est souvenu Richard Vermette.
« Des fois, quand j’arrivais à la maison après 15 heures au terrain ou à l’aréna, ma femme me demandait mes cartes pour être certaine que c’était bien moi qui rentrait ! », a achevé la légende, qui aura gardé son humour bien vivant jusqu’à la fin, notamment au tour d’adieux de Melançon avec Le Nord et le maire Bourcier, réalisé en juin dernier.
Le maire a d’ailleurs souligné que derrière cette visite à l’aréna Melançon avait été l’un de ses derniers grands bonheurs.