(Photo : Guillaume Marchal)
René Bourgeault, fidèle de la paroisse de Saint-Sauveur.

Les églises s’organisent pour accueillir des familles ukrainiennes

Par Charlier Mercier

Depuis le 24 février, jour d’invasion de l’Ukraine par la Russie, 4,2 millions d’habitants ont fui leur pays, rapporte le Haut-Commissariat aux réfugiés. Le presbytère de Sainte- Adèle accueille en ce moment l’une de ces familles de migrants politiques.

Un père, une mère et trois enfants âgés de 12 à 14 ans ont pu y trouver refuge. Ce mois-ci, l’église de Saint-Sauveur et celle de Sainte-Adèle ont décidé de collaborer pour permettre l’accueil de deux nouvelles familles ukrainiennes.

« On parle de gens qui n’ont plus que leurs vêtements sur le dos, ces personnes-là n’ont plus rien », soupire René Bourgeault, fidèle de la paroisse de Saint-Sauveur. Actuellement bloqués en Pologne, deux mères de famille et leurs enfants attendent l’obtention de billets d’avion et VISA pour rejoindre le Canada. « Si tout se passe bien, elles devraient arriver sur notre continent d’ici mai à juin », espère René Bourgeault.

Objectif de « 50 000 dollars »

Pour accélérer le processus, l’église de Saint- Sauveur organise, le 23 avril prochain, un concert caritatif. Deux musiciens ukrainiens animeront la soirée, Shershiy Salov au piano et Katerina Bragina au violoncelle. « Cela devrait permettre de payer les frais de transport de la Pologne à Montréal et prendre en charge leurs besoins de première nécessité à l’arrivée ». « On espère récolter 50 000 dollars », poursuit René Bourgeault. Une place de concert coûte 45 dollars. Pour obtenir plus de visibilité, le fidèle appelle toutes les paroisses des diocèses des Laurentides à faire du « bouche-à-oreille ».

« On aurait aimé que les réfugiés arrivés à Saint-Sauveur puissent témoigner devant les médias, mais ils ont été traumatisés par la guerre », s’effraie René Bourgeault.

Il y a trois ans, plusieurs familles de réfugiés, dont des migrants Syriens, avaient rejoint les Laurentides grâce au milieu associatif religieux. « Chaque paroisse avait décidé d’accueillir une famille. Cette année, on a décidé de centraliser nos actions ». L’argent récolté avec l’orchestre sera envoyé à la chapelle de Sainte-Adèle, qui distribuera la somme aux familles de réfugiés.

Questions administratives

« Le plus gros problème, c’est d’avoir l’autorisation du gouvernement canadien pour accueillir les migrants », déplore René Bourgeault. Pour rejoindre le Canada depuis la Pologne, il faut obtenir un permis de séjour, autorisation que n’ont pas encore obtenue les deux mères exilées. Pour faciliter les démarches administratives, le COFFRET [Centre d’orientation et de Formation pour Favoriser les Relations Ethniques Traditionnelles] devrait accompagner les deux familles dans leurs demandes de VISA. « Le COFFRET, c’est le mécanisme reconnu par le gouvernement, qui fait la liaison entre l’état et le milieu associatif ». « Ce sont les spécialistes du monde administratif », conclut René Bourgeault.

La famille ukrainienne ayant déjà rejoint Sainte-Adèle a bénéficié de « facilités ». Le père est initialement Canadien, et la mère s’était elle aussi déjà rendue dans le pays en obtenant un permis de séjour temporaire. Autre question : le logement. Une fois arrivées, les deux mères devraient avoir accès à un logement salubre. Le curé de Sainte-Adèle, André Daoust, et René Bourgeault cherchent des personnes volontaires pour accueillir les réfugiés.

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