Les cafés virtuels du coffret

Par Marie-Catherine Goudreau

Depuis près de deux ans, l’organisme Le Coffret à Saint- Jérôme présente chaque semaine des cafés virtuels pour rassembler des personnes qui ont immigré dans la région des Laurentides. Ce mois-ci, le thème est la nutrition, une initiative de trois étudiantes en nutrition à l’Université de Montréal.

Le café virtuel est « un lieu d’échanges, mais aussi un lieu où on peut partager nos informations en nutrition pour améliorer leur connaissance », souligne Laurie Martin, une des stagiaires de l’Université de Montréal.

La semaine dernière, le mandat des stagiaires était de faire découvrir des fruits et légumes qui se mangent crus et qui sont accessibles au Québec. « Ç’a mené à de bonnes discussions sur comment cuisiner avec ces aliments, ça donnait des idées aux autres », ajoute-t-elle.

Le plus gros défi demeure le recrutement et d’attirer les gens à venir au café virtuel.

« C’est encore nouveau. Certains ne se sentent pas à l’aise avec Zoom, et il y a la barrière de la langue », souligne Laurie.

« C’est un service incontournable depuis la pandémie, on a travaillé beaucoup pour assurer que chaque famille immigrante ait un accès à Internet et à l’information », soutient Olga Tsegelnyk, adjointe à la direction au Coffret et travailleuse sociale. La page Facebook Le Coffret est par ailleurs un outil très important pour rejoindre leur communauté.

Créer de meilleures habitudes

Les trois jeunes stagiaires ont aussi préparé des affiches informatives qu’elles présentent à la clientèle du Coffret sur les bonnes habitudes d’alimentation et sur les aliments qu’on retrouve au Québec.

« Moi-même, j’ai changé plusieurs habitudes de vie avec les affiches ! C’est très facile à comprendre, même pour les gens qui ne parlent pas français », souligne Olga Tsegelnyk. Les affiches sont aussi faites dans d’autres langues.

Les stagiaires ont également élaboré le projet « Partage ton assiette ». Les gens envoient donc une photo de leur repas, puis elles peuvent donner des conseils pour améliorer leurs habitudes en se basant sur ce qu’ils mangent déjà.

Conserver l’identité culinaire

« On veut qu’ils gardent leur identité culinaire, mais on veut aussi qu’ils se procurent des aliments accessibles dans la région des Laurentides », explique Laurie. Contrairement aux régions de Montréal et Laval, les Laurentides n’ont pas ou peu d’épiceries spécialisées, ce qui peut représenter un défi pour les familles immigrantes dans la région.

« C’est de substituer des aliments moins accessibles ou plus chers par d’autres, en gardant à l’esprit la culture et les recettes, qui restent les mêmes », explique Laurie.

Qu’est-ce qui a amené les stagiaires au Coffret ? « J’étais vraiment curieuse avec les populations immigrantes. J’ai vu que l’organisme était beaucoup impliqué tant au niveau de l’alimentation, de la culture et auprès des jeunes », souligne Laurie Carrier, aussi stagiaire en nutrition.

« On a appris quelques éléments dans notre bac, mais je voulais voir comment ça se passe sur le terrain et ce que je peux apprendre de ces gens-là. C’est vraiment enrichissant d’être en contact avec d’autres cultures. »

« Dans le programme de nutrition, on ne parle pas beaucoup des populations immigrantes. On parle beaucoup de l’insécurité alimentaire, mais pas beaucoup de cet enjeu », ajoute Karina Amyot, également stagiaire.

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