(Photo : Nordy)
Actuellement, la Terre de la Réunion regroupe 14 résidents et 12 résidences privées.

La vie en communauté plus populaire que jamais

Par Marie-Catherine Goudreau

En octobre dernier, le journal Le Nord est allé à la rencontre d’un petit écovillage à Sainte-Lucie-des-Laurentides. Il y a 10 ans, la Terre de la Réunion était perçue comme un projet marginal, voire étrange. Mais depuis la pandémie, on y observe un engouement phénoménal, selon Julie Girard, résidente et designer à la Terre de la Réunion.

« Je suis dans le projet depuis 9 ans. Au début, quand il y avait des personnes qui s’intéressaient, c’était extraordinaire ! » D’après Julie, il semble que la mentalité a changé et évolué au fil du temps. Cette nouvelle tendance a été acceptée et l’intérêt a augmenté dans les dernières années, mais jamais autant qu’en ce moment. Seulement en janvier, ils ont eu plus de 22 demandes, ce qui est beaucoup pour une communauté de 14 résidents. « Je pense qu’il y a beaucoup de grosses remises en question. La pandémie a incité certaines personnes à réaliser des projets plus rapidement qu’ils auraient pensé. » Du moins, c’est ce qu’ils observent lors du processus d’accueil (qui peut durer plusieurs mois).

Mais cet engouement « jamais vu » apporte son lot de défis et la communauté a dû repenser son mode de fonctionnement. Il y a notamment la question de la gouvernance. « En ce moment, nous sommes en mode consensus pour prendre des décisions. Mais si un jour on arrive à 25 adultes et plus, ce sera difficile de maintenir ce genre de processus. »

Ils ont donc créé des comités : accueil, bâtiment et gouvernance, par exemple. « Avant, lorsqu’il y avait des demandes, les personnes devaient rencontrer tous les résidents pour voir si le match allait être bon. Maintenant, ce n’est plus possible de faire ça, car il y a trop de demandes ! Le comité d’accueil se charge donc de prendre ces décisions, ce qui allège le reste du groupe. »

Nouveau chapitre

Cette tendance implique aussi de redéfinir les objectifs et les priorités de l’écovillage. Comme il est important pour eux d’avoir des jeunes impliqués dans le projet, ils ont décidé de favoriser les jeunes familles pour les quelques terrains restant à développer. Ils prévoient amorcer la construction en 2022 de logements multiplexes et de maisons.

Dans leurs futurs projets, il y a également celui du « cœur villageois ». « Nous allons rassembler tous nos projets avec le principe de permaculture. Le jardin communautaire sera donc déplacé près du pavillon commun, du poulailler et de l’érablière. Tous ces projets seront interconnectés. » L’objectif est de toucher le moins possible aux ressources et d’optimiser leur utilisation au maximum.

L’environnement occupe aussi une place importante dans les discussions et fait partie de leur objectif pour la prochaine année. « Comment le fait d’être en communauté peut faire une différence au niveau de l’environnement, au-delà des bonnes pratiques écoresponsables de chacun ? » C’est une question à laquelle réfléchissent les résidents.

Peut-être que le projet change, mais les valeurs restent les mêmes : la vie communautaire reste au sommet des priorités, et c’est ce qui est mis de l’avant dans le processus d’accueil. « La recette gagnante pour vivre en lien avec son environnement, c’est aussi de prendre soin de son écologie humaine. »

Pour en savoir plus : www.terredelareunion.com

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