Assez de bénévoles dans les Laurentides?
Par Charlier Mercier
Certains organismes des Laurentides manquent « cruellement » de bénévoles. D’autres sont en mesure de répondre à la demande d’une clientèle âgée et vulnérable. Tous font une différence significative dans leur communauté.
« On a connu une perte massive de bénévoles au début de la pandémie », affirme Dominique Chartrand, directrice générale du Centre d’action bénévole Laurentides. Alors que l’organisme comptait près de 300 bénévoles avant la pandémie, elle estime qu’il y en a environ 90 à l’heure actuelle. Plusieurs d’entre eux craindraient de revenir en raison de la pandémie, croit-elle. Pas moins de 80 % de leur main-d’oeuvre ont 70 ans et plus.
Le Centre d’action bénévole Laurentides offre plusieurs services dans la MRC des Laurentides, dont des groupes d’art-thérapie, de l’accompagnement individuel psychosocial et des services de transport.
Manque à Saint-Jérôme
« On manque cruellement de bénévoles », lance Manon St-Denis, responsable des communications du Centre d’action bénévole de Saint-Jérôme. Plusieurs ont déserté le centre au début de la pandémie. « On a un grand roulement de bénévoles. J’en engage régulièrement et il y en a régulièrement qui partent. »
C’est surtout le service de transport médical qui souffre d’une pénurie de main-d’oeuvre. « Le département doit souvent refuser des inscriptions parce qu’il y a un manque de bénévole », souffle Mme St-Denis, visiblement déçue.
« Le département ne fournit pas. Il y a deux employés qui ne font que ça, gérer l’inscription des clients, faire l’horaire des bénévoles. Elles sont débordées. »
Si vous souhaitez devenir bénévole, visitez le site Jebenevole.ca Cette plateforme provinciale jumelle des centres d’action et organismes sans but lucratif (OSBL) avec les bénévoles.
À Saint-Jérôme, les visites et les appels d’amitié, qui consiste en un accompagnement des personnes âgées ou vulnérables, est un autre département « en souffrance ». Plusieurs doivent être mis sur des listes d’attentes, étant donné que la demande surpasse l’offre.
Selon Mme St-Denis, les dîners communautaires sont l’activité la plus appréciée des aînées, qui comptaient une cinquantaine de personnes auparavant. Mise en pause durant la pandémie en raison des mesures sanitaires, cette activité a « timidement » repris en juin, avec seulement cinq clients hebdomadaires. Ce nombre est maintenant passé à 25 bénéficiaires par semaine, soit la moitié de la capacité habituelle.
De son côté, le Centre d’action bénévole Laurentides a pu reprendre l’ensemble de ses activités, excepté les dîners communautaires, qui rassemblent en temps normal 75 personnes.
Capable de répondre à la demande
L’Entraide bénévole des Pays-d’en-Haut dit quant à elle être capable de répondre à la demande de leurs bénéficiaires avec ses 283 bénévoles actifs. Même s’ils en recherchent toujours, en particulier pour l’accompagnement et le service de transport médical, l’organisme compte sensiblement le même nombre d’aidants qu’avant la crise sanitaire.
Durant la pandémie, l’organisme ne cuisinait plus de repas, faute de personnel. La popote roulante s’est alors tournée avec un autre organisme pour acheter des repas congelés. Deux personnes de leur centre se chargeaient de préparer seulement les soupes et les desserts. Par la suite, l’organisme a trouvé une formule « magnifique » et plus efficace, rapporte Danielle Corbeil, directrice générale de l’Entraide bénévole des Pays-d’en-Haut. C’est un traiteur de Saint-Jérôme, en collaboration par une nutritionniste, qui leur fournit désormais des repas frais. L’organisme livre maintenant deux fois par semaine, comme en temps normal.
Une relève
Après avoir entendu parler de la campagne « Je contribue » du gouvernement du Québec, Lucie Darveau a contacté le Centre d’action bénévole des Laurentides. Son mari et elle ont commencé à livrer des repas et effectuer du transport médical.
« Ça nous fait rencontrer des gens qui ont toutes sortes de choses à dire. J’en ai rencontré qui ont de belles histoires à raconter. On parle même parfois de politique », explique la retraitée de 58 ans.
« Ça apporte beaucoup de satisfaction de rendre service aux gens qui sont dans le besoin », ajoute son mari, Serge Leroux. « Une fois qu’ils ont été en contact avec nous, plusieurs bénéficiaires demandent de faire affaire avec le même bénévole. Ils nous appellent même “leur” bénévole », ajoute-t-il en riant.