13 avril 2023 à 4h01

Serres Bertrand : Fini le cannabis, on reprend la culture des tomates

Par France Poirier

Depuis le début de l’année, la production de cannabis a cessé à Mirabel. Cette décision a été prise durant la période des fêtes alors que la production était trop grande pour les besoins de Canopy Growth. Donc, Canopy et les Serres Bertrand ont mis fin à leur entente. La fusion des deux entreprises avait fait naître Vert Mirabel.

« Avec l’arrêt de la production de culture de cannabis, ce sera une centaine d’emplois qui seront abolis. La culture de cannabis générait beaucoup plus de main d’œuvre que l’agriculture. En fait, c’est le traitement du cannabis qui demandait beaucoup de personnel », explique Stéphane Bertrand, président des Serres Bertrand. Il ajoute qu’il n’y a pas que son site qui a dû arrêter la production. D’autres producteurs ont vécu la même situation.

Préparation pour les tomates et légumes

La production de tomates et de légumes est commencée aux Serres Bertrand. « On est en train de travailler sur ça. On a replanté depuis plus d’une semaine et d’ici six mois, on sera dans le gros de la production », explique M. Bertrand. C’est dans les installations où Vert Mirabel produisait le cannabis que l’on produira les tomates et les légumes. « Nous avons deux autres fermes qui ont continué la production de tomates alors que Mirabel était devenu le lieu de production du cannabis en 2017 », explique-t-il.

Les Serres Bertrand sont dans la production de tomates, notamment, depuis 34 ans. « On se retrousse les manches et on repart. Le cannabis, c’était quand même complexe. Nous, on était à l’aise avec la production, c’est comme n’importe quelle plantation », ajoute-t-il. À Mirabel, dans le plus haut de la production de cannabis, on comptait 230 employés et pour la production de légumes, nous serons 125 à pleine capacité. On estime atteindre cette pleine capacité dans six mois environ », ajoute-t-il.

Se moderniser

Quand on lui parle de pertes financières, il parle surtout des coûts que ça implique de reprendre sa place sur le marché. « On doit se remettre à grande échelle, mais c’est très positif. Pour nous, ce n’est pas perçu négativement. C’est ça les affaires, on tourne la page et on continue. Dans les serres, ce n’est pas difficile à changer la sorte de production, c’est quand même similaire. Dans le bâtiment où il y avait la transformation, il faut l’aménager aux besoins des légumes. Par exemple, avec des réfrigérateurs et des classeuses à tomates. Ce sera aussi pour les autres produits. C’est surtout là qu’il faut adapter les lieux. De toute façon, ça nous permet de se moderniser. On ne voit pas ça du tout d’un mauvais oeil. On va avoir de la machinerie de pointe pour faire la production de légumes au Québec », soutient le président des Serres Bertrand.

À propos de Canopy Growth

En février dernier, sous la plume d’olivier Bourque de Radio-Canada, on estimait que le plus grand producteur de cannabis au pays, Canopy Growth, supprimerait d’ici 6 mois plus de 800 emplois au pays, dont la centaine à Mirabel. Le but était de retrouver le chemin de la rentabilité en changeant son modèle d’affaires. Toujours, selon Radio-Canada, à l’échelle nationale, l’entreprise couperait 65 % de sa production.

Dorénavant, la production de Canopy proviendra des sites de Kincardine, en Ontario, et de Kelowna, en Colombie-Britannique. « Nous transformons donc l’ensemble de nos activités au Canada avec l’objectif de réduire la taille globale de notre organisation. Ces changements sont difficiles, mais nécessaires pour conduire notre entreprise vers la rentabilité et vers la croissance », souligne David Klein, PDG de Canopy Growth