Secousses hors de l’ordinaire à Saint-Hippolyte
Par Luc Robert
Un dynamitage récurrent inquiète des résidents du lac Connelly-Sud, où des secousses de plus en plus régulières se produisent à chaque semaine.
Bien malin celui qui peut affirmer avec certitude de quel développement de construction ou de carrière proviennent les chocs brutaux, qui ébranlent les structures de domiciles à répétitions.
« Je sors d’une réunion avec M. Luc Lachapelle, dirigeant des Sable L.G. (Bauval). Leur collaboration est excellente et il suggère même de reconstituer les comités de vigies citoyennes. Toutefois, il nous assure que les explosions sont inférieures aux normes gouvernementales, qu’elles sont effectuées par petites cascades, pour éplucher le roc. M. Lachapelle réitère que les grosses explosions courtes sont l’œuvre de dynamiteurs privés, ailleurs », a détaillé le maire de Saint-Hippolyte, M. Yves Dagenais.
Selon un dynamiteur d’expérience de la région, qui préfère l’anonymat, les normes provinciales ont changé, dans le but de réduire les vibrations lors des dynamitages. « Elles sont passées de 25 mm à 10 mm à la seconde pour limiter les ondes. Donc, pour faire exploser un même gros cap de roche qu’auparavant, ça prend maintenant plus de dynamitage, à moindre charge, et plus de répétitions. La hausse de fréquence entraîne des désagréments, mais même à 40 mm à la seconde, un solage ne brisera pas », a-t-il assuré.
Les conditions climatiques peuvent aussi interférer dans la propagation des ondes de chocs. « Quand la pression atmosphérique est à la baisse, avec des nuages bas, les ondes (air blasts) se propagent aussi via les airs. L’angle de réflexion sur les nuages a déjà résulté par des vibrations fortes à plusieurs kilomètres à la ronde, alors que par le sol, le même dynamitage n’a pas dépassé 60 mètres autour du site de vibrations. »
Puits non-exposés
Un dynamiteur actif dans un développement au sud du lac Connelly a assuré sur le web, ainsi qu’en entrevue avec Le Nord, que les risques de dommages sont minimes.
« Nous effectuons des travaux de dynamitage à environ 2 km du lac Connelly, à sa partie plus au sud. Ils consistent à dynamiter pour des fondations de maison, le type de sautage qui requiert des forages d’environ 2 mètres. Les puits sont plus profonds et il n’y a aucun danger pour l’eau et le solage des maisons », a garanti M. Alex Pelletier.
Ce dernier, qui possède un chalet au lac Connelly, soutient être à l’œuvre dans le secteur de la rue du Monarque. « On dynamite des piscines creusées à 15 pieds des maisons existantes, sans dommage. Les gens doivent savoir que des micros fissures sont apparentes sur 100 % des maisons, dans les coins de fenêtres : c’est normal et sans danger. Nous effectuons une inspection minutieuse de chaque bâtiment, dans un rayon de 60 mètres de nos travaux, à chaque projet. Au-delà de cette distance, il nous est impossible d’occasionner quelque dommage que ce soit, sur une structure construite selon les normes de la construction. »
Le dynamiteur anonyme est revenu à la charge, en spécifiant que des relevés sismiques existent et que des sismographes privés peuvent être installés pour rassurer les citoyens.
Soulignons que la firme Bauval, à son siège social de Boucherville, n’a pas retourné les appels du Journal, au sujet des dynamitages des Sables L.G.