S'attaquer à la démocratie…
Par Anny Champoux
ENTREVUE. «Si on veut une démocratie saine et active, mon message est clair, il faut réagir à l’intimidation en la dénonçant», a souligné d’entrée de jeu la présidente de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Suzanne Roy, au cours d’une entrevue téléphonique avec le Journal Le Nord.
Mme Roy est aussi la mairesse de la Ville de Sainte-Julie, en Montérégie. Selon elle, lorsque les élus vivent des situations d’intimidation, ils hésitent souvent à en parler parce qu’ils se disent que ce n’est pas grave. «Ne serait-ce que de se dire qu’on n’acceptera pas l’intimidation. Même si cela prend du courage, en dénonçant, on évite ainsi une montée de violence», a-t-elle insisté, s’adressant à ses collègues.
À l’UMQ, la Politique tolérance zéro violence est proposée comme un modèle aux municipalités. Elle comporte deux volets : l’outil de sensibilisation et la marche à suivre pour déclarer un cas de violence. Aux dires de la présidente, plusieurs municipalités du Québec l’ont adaptée à leur réalité.
Le respect doit être la norme
«Les situations d’intimidation sont souvent reliées à des citoyens mécontents face à des décisions prises par les élus», a mis en lumière la première magistrate qui croit que cette raison ne justifie aucunement des actes de violence. «Le respect doit faire partie de la norme. On est avant tout des humains», a-t-elle ajouté.
À la question: «Vous sentez-vous plus vulnérable à l’intimidation du fait vous êtes une femme?», Suzanne Roy a répondu sans aucune hésitation. «L’intimidation n’a pas de sexe. Homme ou femme. C’est plutôt un acte en lien avec la fonction».
Selon elle, d’intimider un élu représente une attaque directe à la démocratie.