Saint-Jérôme pourra conserver sa police mais…
Par France Poirier
La Ville de Saint-Jérôme n’avait pas comme optique de ne pas conserver son corps de police et de faire affaire avec la Sûreté du Québec, nous a confié la mairesse Janice Bélair-Rolland.
« Ça nous a rassurés quand la ministre a mentionné que les décisions ne doivent être pas imposées, mais prises dans un consensus avec les municipalités et les parties prenantes. Rien ne sera fait à court et moyen terme, même peut-être à long terme. On partage l’idée qu’il va être nécessaire de faire une évaluation des coûts parce qu’il va y en avoir des coûts avec ce qui est dans le rapport », nous a expliqué la mairesse.
Dans la mesure où Saint-Jérôme veut conserver son service de police, celui-ci devra devenir un niveau 3 selon les recommandations du rapport. « À ce niveau, on doit offrir des services supplémentaires. Comme une équipe GTI (groupe tactique d’intervention), une équipe canine et des équipes spécialisées d’enquête par exemple. Je ne m’y connais pas très bien, mais c’est ce que j’en comprends. Tout ça a inévitablement un coût que l’on devra analyser pour conserver notre propre service de police », a souligné madame Bélair-Rolland.
Enjeux communautaires
La mairesse explique qu’il y a des enjeux financiers, mais pour elle, il y a un enjeu communautaire. « Il y a un lourd aspect social à tenir compte. Notre service de police a une connaissance vraiment pointue du territoire, de sa clientèle. Ils font un excellent travail. On est une ville centre avec des services sociaux, un hôpital régional, un centre carcéral. On ne peut pas mettre de côté le fait que nous avons des particularités et le citoyen y gagne de conserver son service de police à mon avis. Ce n’est pas cette proximité que nos citoyens auront avec la Sûreté du Québec selon moi », ajoute-t-elle.
Par ailleurs, la mairesse a rappelé que Saint- Jérôme ne vivait pas une équité fiscale en lien avec le financement de la police tout comme quelques autres municipalités. « J’adhérerais à monter des équipes à un niveau trois et recevoir par la suite un dédommagement de Québec qui y gagnerait au bout du compte. Ça leur coûte beaucoup moins cher de nous dédommager », a-t-elle rappelé.
Elle croit qu’il est préférable que l’on augmente le niveau d’intervention de Saint- Jérôme plutôt que le service de Saint- Jérôme soit pris en charge. « Je lance ça comme ça, sans avoir fait l’analyse des coûts », a ajouté la mairesse qui soutient que les coûts devront être comparés.
Des exceptions
Selon les recommandations du comité consultatif, ce sont les villes de 130 000 citoyens et moins qui seraient fusionnées à la Sûreté du Québec, à l’exception des villes de Bromont, Granby, Saint-Jean-sur-Richelieu, Thetford-Mines et Saint-Jérôme en plus de la MRC des Collines de l’Outaouais et la Régie de police de Memphrémagog. Cellesci auraient la possibilité de fusionner ou de rehausser leur niveau de service. « Nous aurons l’opportunité de choisir. J’applaudis le fait que nous ne sommes pas dans l’urgence d’agir. Je salue la ministre d’avoir pris la voie du consensus sans forcer les choses. On craignait de se faire imposer alors que ce n’est pas le cas. On est loin de finir les discussions », a conclu la mairesse.