Saint-Jérôme : Le Salon des aînés, victime de sa popularité
Par France Poirier
Avec près de 4 000 personnes qui ont passé les tourniquets du Quartier 50 +, le 16 septembre dernier, la popularité du Salon des aînés de Saint-Jérôme ne se dément pas.
Pour cette sixième édition, plus d’une centaine d’exposants étaient sur place représentant différents organismes qui voulaient faire connaître leurs services auprès de la population. Avec les conférenciers de marque qui étaient sur place, il y avait beaucoup de monde. On n’a qu’à penser à Janette Bertrand, qui à 98 ans, déplace encore les foules.
« Il est certain que nous devrons revoir la formule, notamment pour les conférences. Quand on fait des réservations pour les billets, il y a un gros taux d’absentéisme. Alors cette année, on avait dit premier arrivé, premier servi », nous explique Guillaume Nadon, coordonnateur du Salon.
Les gens se sont déplacés en très grand nombre et il y avait une grande file d’attente qui a causé certaines déceptions. « C’est certain qu’on va discuter avec le comité pour améliorer cette situation », nous a confié M. Nadon.
Outre Mme Bertrand, les visiteurs pouvaient assister aux conférences du Dr Réjean Hébert et du Dr François Marquis ainsi que de la comédienne Geneviève Schmidt.
Par ailleurs, la communicatrice Michèle Sirois a mené une grande entrevue avec Janette Bertrand devant le public. Elles ont parlé de la vieillesse, du féminisme, de l’importance de rester en forme, mentalement et physiquement, de retraite, etc. Mme Sirois lui posait des questions et Janette pouvait élaborer plusieurs minutes sur les différents sujets. Voici un aperçu.
Qu’est-ce qui fait que vous êtes encore active à 98 ans ?
Quand mon père a pris sa retraite, il est devenu vieux. Il ne voyait plus personne Il ne se sentait plus reconnu et utile. À cause de ça, j’ai toujours eu peur de la retraite ! C’est important la valorisation et être reconnue. J’ai encore besoin de ça. Pourquoi je suis ici aujourd’hui ? Je viens chercher de l’amour et de la reconnaissance, surtout quand on fait un travail qu’on aime et qui nous passionne. Sinon, il faut faire quelque chose.
Comment gardez-vous la forme ?
J’écris encore. Je prépare un livre qui va sortir à mes 100 ans. Faire des sudokus, des mots croisées, de la lecture, ça garde le cerveau en forme. De plus, je fais de la gymnastique, de la natation et du vélo stationnaire. Il faut se forcer !
Vous avez la chance de vieillir en couple. Voulez-vous en parlez ?
Quelle chance d’avoir un homme 22 ans plus jeune ! Ça fait 40 ans que nous sommes ensemble. Au début, on devait s’ajuster et, en plus, les gens nous jugeaient. C’est un des tabous les plus gros. Si c’est un homme qui est avec une jeune femme, ce n’est pas le même regard.
C’est quoi vieillir ?
Je pense qu’il faut nommer les choses. Je suis vieille, point final. On dit d’un jeune qu’il est jeune. Quand tu atteints 70 ans, tu te dis le prochain saut, c’est 80 ans et tu t’aperçois que tu es encore là. Puis, tu arrives à 90 ans. Ça, c’est vieux, plus rien ne marche. Moi, je fais de l’arthrite, j’échappe tout mais j’écris quand même. Il faut se forcer et rester actif !