(Photo : Courtoisie)
Rémi Barbeau, chef du Mouvement Jérômien, et Jacques Bouchard, conseiller municipal du district 3.

Saint-Jérôme la ville la plus verte : L’opposition apporte des nuances

Par France Poirier

En novembre dernier, une étude de Statistique Canada révélait que Saint-Jérôme était la ville la plus verte au Canada en termes de proportion de verdure sur son territoire.

Le Mouvement Jérômien souhaite apporter d’importantes nuances sur le sujet alors que l’organisation gouvernementale avait indiqué que 93,2 % du territoire de la ville était constitué de verdure urbaine.

« Nous étions content d’apprendre la nouvelle, mais nous avouons avoir été surpris parce que nous n’avons pas l’impression d’être dans la ville la plus verte quand on se promène dans le centre-ville, en bordure de l’autoroute 15 ou sur la route 158 dans les quartiers Lafontaine et Saint-Antoine », s’étonne le chef du Mouvement Jérômien, Rémi Barbeau.

Jacques Bouchard, conseiller municipal du district 3, explique ce qui a pu laisser perplexe compte tenu de la perte de canopée au fil des développements immobiliers. « La limite du centre de population fixée par Statistiques Canada pour la région de Saint-Jérôme inclut de larges territoires des villes voisines de Saint-Canut et de Saint-Colomban qui rencontrent les critères de densité de 400 habitants par kilomètre carré. En fait, un simple aperçu de la carte nous fait réaliser que l’inclusion de ces deux secteurs vient contrebalancer les zones dénaturalisées de Saint-Jérôme. Dans le secteur centre, seul l’espace du Lac Jérôme relève une zone verte importante. »

Le parti soulève que Saint-Jérôme a perdu de la verdure associée au développement urbain au fil des dernières années. « Il demeure important de ne pas se laisser encenser par ce titre puisque celui-ci ne prend pas en considération plusieurs autres enjeux primordiaux à travers le territoire, tels que les problèmes d’îlots de chaleurs et les grands espaces de stationnements adjacents aux centres commerciaux », souligne-t-on dans un communiqué.

De plus, en consultant les détails des résultats, on constate que le bilan n’est pas aussi vert que ce que les grands titres peuvent laisser paraître, et ce, pour la majorité des villes canadiennes. « L’étude dévoilée par Statistique Canada indique une diminution des espaces de verdure urbaine à Saint-Jérôme comme pour l’ensemble du Canada. Ces données doivent plutôt nous motiver à lutter contre les pratiques d’étalement urbain et à continuer de créer de nouveaux parcs naturels accessibles pour l’ensemble de la population », ajoute Monsieur Barbeau.

« Des idées à échelle humaine »

Le Mouvement Jérômien estime que sa plateforme a toujours été orientée vers la révision de l’aménagement du territoire en commençant par les rues dans l’objectif de les reverdir. « Il est proposé de penser à déminéraliser certains espaces. Il est également important de rappeler les défis rattachés aux îlots de chaleur particulièrement au centre-ville en raison du manque de canopées, de la présence de grands espaces de stationnement et des problèmes importants de vulnérabilité de la population particulièrement en période de canicule, comme le rapporte l’Institut national de Santé publique. En plus de réduire la chaleur, l’ajout de verdure et l’amélioration de la présence d’espaces verts auraient comme résultats d’embellir la municipalité et même de réduire le son provenant des grandes artères routières à proximité en créant notamment des barrières naturelles. Ajoutons à cela le renforcement du sentiment d’appartenance que certaines activités de verdissement collectives pourraient avoir pour les citoyennes et les citoyens », explique le président du parti.

Révision des plans d’urbanisme et de mobilité durable en cours

Le Mouvement Jérômien assistera aux préconsultations ouvertes au public le 9 mars prochain afin de s’exprimer dans le cadre d’un mieux-vivre collectif, le tout dans le respect de l’environnement.

« Non seulement la ville est confrontée à des bouleversements écologiques qui se traduiront, à court terme, par des impacts majeurs en ce qui a trait au transport et à la mobilité, mais aussi à des enjeux sociaux de santé et de pauvreté notamment exacerbés par la crise du logement qui perdure ainsi que par l’insécurité alimentaire. Il s’agit d’une rare opportunité pour la population de pouvoir exprimer ses préoccupations et influencer l’organisation du territoire », ajoute M. Bouchard.

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