Saint-Jérôme : La nomination du pro-maire sème une controverse
Par France Poirier
Lors de l’assemblée publique du 20 novembre dernier, le maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher, a nommé le conseiller Gilles Robert à titre de maire suppléant pour 2019, titre qu’il occupe depuis son élection.
Élu une première fois en 2013, M. Robert a été nommé à ce poste tous les ans. « Dans la plupart des municipalités, le maire suppléant ou pro-maire est choisi pour une période de quelques mois et il y a une rotation entre les conseillers », souligne la conseillère Nathalie Lasalle.
Amendement
Lors de cette assemblée, Nathalie Lasalle a demandé un amendement à la nomination de Gilles Robert comme pro-maire pour un an. « Mon amendement proposait que la promairie soit occupée par une femme, dès décembre 2018, afin de respecter la parité homme/femme qui, semble-t-il soit si chère au maire. Nul besoin de vous dire que ce dernier a été fortement contrarié par ma demande », souligne Mme Lasalle. M. Maher a souligné qu’il pouvait en tant que maire choisir le pro-maire. Par ailleurs, la Loi des cités et villes prévoit à l’article 56 : « que c’est le conseil désigne, pour la période qu’il détermine, un conseiller comme maire suppléant ».
Parité homme/femme
Les événements des dernières années ont poussé Nathalie Lasalle à réagir et à demander cet amendement. « Le maire Stéphane Maher a expulsé deux conseillers « hommes » en 2017, et ce, par des manœuvres électorales douteuses. Il avait agi ainsi avec l’aide de messieurs Robert et Beaulieu, sous le prétexte d’avoir la parité homme /femme au conseil de ville. Puisque le maire s’attribue cette belle valeur, pourquoi toujours faire élire le même homme à la suppléance depuis 5 ans au lieu d’une femme et, ainsi, établir la parité dans la direction de la ville? Pourquoi Gilles Robert ne cède-t-il pas, lui-même, son poste de pro-maire au profit d’une femme? J’en déduis que la parité en 2017 se voulait simplement une manœuvre électorale, surtout que l’on avait même poussé l’audace de présenter un nouveau conseiller « homme », soit Érik Bak dans le quartier #4 », souligne la conseillère indépendante. Rappelons qu’une enquête du Directeur général des élections est en cours sur la dernière élection municipale de Saint-Jérôme de l’automne 2017.
Nathalie Lasalle a fait des démarches auprès du MAMOT (ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire). « On m’a dit que j’avais agi dans les règles et pour que mon amendement ne soit pas déposé, il aurait fallu que le vote soit demandé et personne ne l’a fait malgré qu’il y ait des conseillers d’expérience.
Le maire a demandé à Nathalie Lasalle, si elle voulait demander le vote. Elle a répondu non, mais qu’elle souhaitait faire un amendement. « Ce n’était pas à moi de demander le vote sur mon propre amendement », conclut la conseillère.