(Photo : Archives Nordy)
La reconstruction du Centre carcéral communautaire au centre-ville est l'un des principaux litige entre la Ville et le gouvernement fédéral.

Saint-Jérôme et le fédéral : Mésententes sur trois dossiers majeurs

Par France Poirier

​​​Lors de l’assemblée du conseil municipal, tenue le 17 septembre dernier, le maire Marc Bourcier a souligné d’entrée de jeu trois dossiers litigieux avec le gouvernement fédéral auxquels fait face la Ville de Saint-Jérôme.

Reconstruction du centre carcéral communautaire

On sait déjà que la Ville de Saint-Jérôme poursuit le gouvernement dans le dossier du Centre carcéral communautaire (CCC). « Je trouve dommage de devoir aller devant les tribunaux pour empêcher la reconstruction du CCC à l’entrée du centre-ville de Saint-Jérôme, où l’on retrouvait anciennement l’immeuble Taillon. Nous demandons un contrôle judiciaire pour faire annuler la décision de Service correctionnel Canada (SCC) qui refuse de faire une consultation. On veut protéger nos droits et ceux des citoyens », a affirmé le maire.

Il soutient que le SCC doit tenir des consultations selon ses propres lignes directrices. « On est choqués d’apprendre qu’ils vont se soustraire à cette obligation. Ce sera Saint-Jérôme contre le SCC devant la cour fédérale du Canada », a ajouté Marc Bourcier.

Réactions du Service correctionnel

De son côté, le SCC a réagit à l’article sur la reconstruction du Centre carcéral communautaire publié dans le journal Le Nord la semaine dernière. Par courriel, le SCC soutient vouloir encore discuter avec la Ville concernant la reconstruction sur ce site, alors que la Ville souhaite la reconstruction sur un autre site.

« Le CCC Laferrière a temporairement cessé ses activités en mars 2019 afin que le SCC procède à des améliorations du site. Depuis, une firme d’architecture a élaboré un échéancier complet et détaillé de la réalisation de travaux qui permettront la reprise des activités du Centre. Toutes les activités en lien avec la rénovation du bâtiment ont été concentrées dans un projet majeur qui comprend la décontamination du bâtiment, sa déconstruction et la reconstruction d’un nouveau bâtiment conforme aux normes actuelles. Des rencontres avec les représentants de la Ville de Saint-Jérôme se sont d’ailleurs tenues régulièrement dans le cadre de la planification du projet. »

« Dans le but de permettre la poursuite des activités essentielles de réinsertion des résidents du CCC Laferrière dans les meilleurs délais et de réduire les coûts, le SCC a décidé de maintenir le Centre à cet endroit, en raison également de sa localisation dans la région des Laurentides, au centre-ville de Saint-Jérôme, soit près de nombreux services publics, incluant les transports, et des opportunités d’emploi. »

Le maire rappelle toutefois que le centre est fermé depuis cinq ans et qu’il est complètement démoli. Différentes options de terrains ont été présentées au SCC, et pour une raison qu’on ignore, les fonctionnaires maintiennent le choix du centre-ville.

Le Nord a voulu avoir plus d’explications concernant la décision de refuser toute offre d’un autre terrain, mais on a répondu que compte tenu des procédures judiciaires en cours, « il serait inapproprié pour le SCC de commenter davantage ».

Manque à gagner de 10 M$ sur 5 ans

La TAEQ (taxe d’accise sur l’essence au Québec) est un montant qui provient d’une partie des revenus de la taxe sur l’essence du gouvernement fédéral et une contribution du gouvernement du Québec.

« Une partie de ces sommes est remise pour nos infrastructures, d’eau potable, d’eaux usées et de voirie locale et d’autres types d’infrastructures. Avec cet argent, la Ville répare les rues et ces sommes sont constituées de parts égales des gouvernements fédéral et provincial », a expliqué le maire.

Cette année, ajoute-t-il, la contribution fédérale a été réduite de 30 % sans explications. « Ceci représente 10 M$ de perdus sur 5 pour la Ville. Des travaux majeurs sont à exécuter. Je demande au gouvernement fédéral de nous verser l’argent qu’il nous doit », a souligné Marc Bourcier.

Fonds pour le transport en commun

Le ZETF est un Fonds pour le transport en commun zéro émission. Il a été créé pour les constructeurs d’autobus électriques. « Nous sommes à Saint-Jérôme et nous avons La Compagnie Lion électrique. Il y a deux ans, le premier ministre Justin Trudeau est venu dans les locaux de Lion Électrique pour leur demander d’augmenter la production d’autobus électrique parce que son nouveau programme ZETF allait être lancé bientôt à travers le Canada », rapporte le maire.

Pour répondre à cette demande, la compagnie Lion commande des pièces de tous ses fournisseurs afin de pouvoir construire plus d’autobus. « Après deux ans, le programme n’est pas à la hauteur et ne fonctionne pas comme prévu. Une promesse de Trudeau non tenue qui a pour résultat des mises à pied chez Lion électrique, des mises à pied que nous espérons temporaires. »

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