Lion Électrique : Saint-Jérôme dénonce la concurrence déloyale
Par France Poirier
La Ville de Saint-Jérôme dénonce la concurrence déloyale de la part d’Aéroports de Montréal (ADM) en lien avec les besoins d’expansion de Lion Électrique, pour son projet d’usine de fabrication de modules et d’ensembles de batteries.
La Ville de Saint-Jérôme a appris qu’ADM chercherait à convaincre Lion d’aller s’installer sur ses terrains, au milieu du pôle de l’aérospatial.
Nous avons rejoint le porte-parole de La Compagnie Lion Électrique, Patrick Gervais. « La mairesse de Saint-Jérôme, Janice Bélair-Rolland, est inquiète. Nous n’avons donné aucune confirmation à la Ville de Saint-Jérôme et aucune décision n’a encore été prise concernant le lieu de la construction. Nous allons choisir le meilleur endroit au Québec pour implanter notre usine. »
La mairesse de Saint-Jérôme, Janice Bélair-Rolland, est inquiète. « On sait que la Ville a fait une excellente offre dans le cadre de ce qu’on avait le droit de faire. Au départ c’était 450 000 pieds carrés demandés par Lion, puis on a eu un changement alors qu’ils demandaient 5 millions de pieds carrés. On a réussi à répondre à cette nouvelle demande. Il y a eu des discussions de couloir qu’ADM avait fait une très belle offre. Notre souci ce n’est pas la Ville de Mirabel, ni Lion. Ici à Saint-Jérôme, Lion est dans son écosystème. On grandit avec eux depuis 1996 avec l’Institut du véhicule innovant et il y a des ententes avec le Cégep. Mon principal problème et celui de toute notre administration c’est ADM. C’est un terrain fédéral qui a pour mandat de desservir l’aérospatiale et ils ne sont pas régis par les mêmes règles que nous en tant que municipalité. Ce serait la 4e fois, après Foliot (meubles), PAMA (médicaments) et Métautek (fabrication) », souligne-t-elle.
« La Ville a soumis à Lion une proposition qui répond à ses besoins, et même, qui les surpasse. L’entreprise pourrait ainsi se développer pleinement aux côtés d’autres sociétés novatrices spécialisées dans le domaine de l’innovation et des véhicules électriques, dans un milieu de vie urbain, dynamique et accessible, et ce, tant pour la main-d’œuvre que pour les clients ou fournisseurs. Nous serions franchement déçus que Lion choisisse d’aller poursuivre son développement ailleurs qu’au sein de la communauté d’affaires qui l’a vu naître », a ajouté la mairesse. Madame Bélair-Rolland dit avoir interpellé le ministre Pierre Fitzgibbon ainsi que le gouvernement fédéral, concernant la situation avec ADM.
ADM réplique
« ADM Aéroports de Montréal réfute toute allégation de concurrence déloyale sans fondement et ce pour tous les dossiers dans lesquels elle pourrait être impliquée. ADM est soumise aux mêmes normes et aux mêmes règles que toute autre entité dans ses négociations avec de potentiels investisseurs. L’accusation est lourde de sens et nous déplorons qu’elle soit utilisée de façon si cavalière par la Ville de Saint-Jérôme dans le cadre de leurs négociations avec Lion Électrique », souligne Anne-Sophie Hamel, directrice, Affaires corporatives et relations média
Elle ajoute qu’ADM est une organisation à but non lucratif, issue de sa communauté, et indépendante du Gouvernement du Canada. « Elle joue un rôle important de développement économique par le biais de ses deux sites aéroportuaires. Le site de YMX Aérocité internationale de Mirabel s’est positionné au cours des dernières années comme pôle aérologistique et industriel incontournable dans la région. Plus de 40 entreprises du milieu aérospatial, mais également d’autres sphères d’activité y sont installées et sont à l’origine de la création de plus de 7 600 emplois de qualité. L’ensemble des activités des entreprises sur le site de YMX génère 1,1 G$ de PIB nominal au Québec. »
« ADM ne commente jamais les transactions commerciales sur lesquelles elle pourrait travailler avant la conclusion d’une potentielle entente, et ce, peu importent les partenaires impliqués », explique Anne-Sophie Hamel.