(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)

Saint-Hippolyte : Consultation publique sur le projet intégré du parc Connelly

Par Luc Robert

Par un vote de 4 contre 3, le conseil de ville de Saint-Hippolyte a rejeté les quatre soumissions reçues pour la réalisation du projet intégré du parc Connelly, lors de la séance ordinaire du 14 mai. Cela force la révision du projet et la tenue de consultations publiques, le 28 mai à 19 h, au Centre des loisirs et de la vie communautaire.

Le coût de construction du toit de la patinoire aurait fait reculer un ou des élus. Au décompte, les conseillers Rose Crevier-Dagenais, Bruno Plourde, Sonia Tremblay et Chantal Lachaine ont fait pencher la balance, en étant pour le rejet des soumissions, alors que les conseillers Alain Lefièvre, Serge Alarie et le maire Yves Dagenais voulaient les accepter.

« Amorcé il y a 10 ans »

« On parle d’un projet amorcé il y a 10 ans, avec beaucoup d’efforts déployés dans le dossier. La résolution pour le règlement d’emprunt (2,4 M$) était déjà adoptée, le projet figure au Programme triennal des investissements (PTI) et nous recevons une généreuse subvention conjointe du fédéral et du provincial (2,2 M$). La reddition complète des comptes (fin des travaux) doit être achevée le 31 décembre 2025. Avec le nouveau délai, ça risque d’être serré. On a déjà reporté à deux occasions la réception de la subvention pour les travaux et nous négocions un autre report. Ce serait malheureux de la perdre », a déploré le maire Yves Dagenais.

Une alliée de longue date de M. Dagenais, Mme Chantal Lachaine, a surpris les observateurs en votant pour le rejet des soumissions. Les édiles n’ont plus de ligne de parti à suivre et peuvent voter selon leur conscience.

« La structure du toit et autres éléments tendent à démontrer que nous n’en avons pas pour notre argent. La séance d’information et la consultation publique du 28 mai nous orienteront à déterminer nos priorités », a lancé l’élue.

« La séance du 28 mai servira en effet de grand sondage dans les besoins et priorités, vus par les citoyens. Les coûts en général ont augmenté partout dans notre société. Sauf que les gens seraient impactés de 2,5 M $ aux taxes, car les subventions aident à amoindrir les coûts de moitié. On ne peut pas dégraisser le projet plus que ce qu’on a réduit jusqu’à maintenant. Et avec les changements climatiques qui s’imposent, le toit de la patinoire demeure un beau legs pour le futur aux adeptes de sports de glace. La confection d’un parc multigénérationnel aussi, pour les familles et aînés », a fait valoir M. Dagenais.

De son côté, la conseillère Sonia Tremblay a évoqué plusieurs points pour expliquer son vote.

« Dans le cadre d’un moratoire sur le plan de conservation, cela entraîne des baisses de revenus. Si on n’émet plus de permis, ça devient un enjeu important. Il faut penser aux finances, avant de dépenser. On a déjà engagé 200 000 $ de frais dans le projet du parc Connelly. Les taxes foncières ont augmenté de 11 % en 2024. La toiture éventuelle d’une patinoire n’est pas une dépense incompressible. On asphalte moins de routes à chaque année, on a besoin de plus d’employés, plus d’inspecteurs, notre directeur général est débordé. On a besoin de gens aux finances pour réfléchir à une fiscalité en fonction d’une réduction du développement. On n’a pas tous les détails du projet intégré, d’ailleurs », a-t-elle évoqué.

Ce à quoi le maire a répondu : « Mme Tremblay se trouvait au caucus et elle a été informée du dossier. Elle a même voté pour la résolution du projet de parc multigénérationnel à l’époque. On a réduit le projet de taille, les gouvernements ont accepté. J’incite tout le monde à venir voir les détails et à se prononcer le 28 mai. »

Réduction

Depuis le dépôt de sa forme originale, présentée à l’époque de l’ancien maire Bruno Laroche, le projet intégré du parc Connelly a subi une cure minceur.

« Les jeux d’eau, le système de réfrigération et le pont ont été retirés des plans. Les frais engendrés se fixent à 255 000 $, jusqu’à maintenant. On parle d’analyses de sol, de mises à niveau et de travaux d’architectes. Ces frais sont inclus dans le 255 000 $. Il y a bien sûr la subvention qui réduit les coûts. Quant aux quatre appels d’offres rejetés, ils incluaient une structure d’acier (932 000 $ plus taxes), des jeux (83 635 $ plus taxes), des modules de planches à roulettes (120 000 plus taxes) et des modules d’escalades (97 135 $ plus taxes) », a détaillé le directeur général de la Ville de Saint-Hippolyte, M. Mathieu Meunier.

Lors des premières esquisses du projet, une butte de glissades, un emplacement pour une surfaceuse (Zamboni), un stationnement plus vaste, un hangar, un toit et des travaux d’installation d’un système de réfrigération étaient prévus. Dans un deuxième temps, des modules de jeux pour les 0 à 5 ans, des jets d’eau, un skatepark amélioré, une surface de pétanque, un mur d’escalade, des toilettes compostables et de l’éclairage solaire étaient prévus. Des projets de pickelball, d’hébertisme et de hockey-balle étaient aussi dans les plans.

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