Rivière du Nord : Bourcier demande aux villes d’agir
Par France Poirier
Le maire de Saint-Jérôme, Marc Bourcier, a interpellé les maires des Pays-d’en-Haut, lors de la dernière assemblée du conseil municipal. Il veut que les élus prennent tous les moyens nécessaires pour améliorer leurs installations d’assainissement des eaux.
Le 11 août dernier, les résultats de l’étude sur la qualité de l’eau de la rivière du Nord était rendue publique par Fondation Rivières. Les villes reconnaissaient qu’il restait du travail à faire.
« L’eau potable un enjeu important au Québec pour toutes les villes et municipalités. La Ville de Saint-Jérôme a pris tous les moyens nécessaires avec l’amélioration de notre barrage pour la captation des eaux de la rivière. Le travail exceptionnel en assainissement des eaux nous assure une très bonne qualité dans toute la ville. Un dernier correctif majeur a été réalisé cette année au niveau des surverses avec la réparation du grand correcteur situé au coin de Mgr Dubois et Laviolette. Aujourd’hui, on peut dire que notre rivière du Nord est saine et propice à la pêche puisqu’on ensemence chaque printemps de la truite », a souligné le maire Bourcier.
« Par respect pour l’environnement »
M. Bourcier ajoute que l’eau que Saint-Jérôme envoie à ses voisins, Saint-Colomban et Mirabel, est saine selon le rapport de l’organisme Fondation Rivières. Le problème vient du nord, donc le maire appelle les élus des Pays-d’en-Haut à agir.
« Mesdames et messieurs les élus municipaux, je vous demande bien respectueusement de tout faire afin d’améliorer vos installations d’assainissement des eaux. Je sais que purifier adéquatement des rejets d’eaux usées dans la rivière du Nord, c’est surement moins flamboyant que de construire des centres sportifs ou des projets d’habitation. Par respect pour l’environnement, pour la santé de vos voisins au sud, c’est la chose à prioriser. D’ailleurs à titre d’exemple, est-ce que vous accepteriez que votre voisin en amont laisse des liquides toxiques ou des écoulements de fosses sceptiques déficientes se déverser dans le petit ruisseau dans lequel vous pêchez votre poisson ? Tout a un prix aujourd’hui. On constate que l’eau de la rivière que nous captons dans notre prise d’eau au nord de la ville est plus polluée à cause des surverses ou des polluants qui viennent d’en haut. Il en coûtera plus cher à Saint-Jérôme afin de la traiter pour le bénéfice de ses 82 000 résidents », a lancé le maire.
Une responsabilité commune
M. Bourcier ajoute que toutes les villes au nord de Saint-Jérôme, tributaire de la rivière du Nord, ont toute ce devoir. Elles doivent traiter correctement et impérativement les eaux usées qu’elles rejettent dans le cours d’eau pour le bénéfice de leur population, mais aussi des populations en aval. « C’est notre grande responsabilité environnementale. » Le maire Bourcier a invité les conseillers Mario Fauteux et Ronald Raymond, ainsi que tous les membres de la Commission d’environnement, « à intervenir et à faire toutes les représentations qui s’imposent afin de sensibiliser le villes voisines au nord et qu’elles fassent tout le nécessaire pour protéger et bien traiter cette eau qui nous est si chère et qui coûte aussi si chère ».
« Toutes les municipalités sont en train de régler la situation », nous indique André Genest, préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut. « Auparavant, le fluvial avec les égouts étaient reliés. Avec les coups d’eau comme on connait maintenant, il arrive que ça déborde. Les villes sont en train de les séparer. Celles qui ont un système d’égout dans la MRC des Pays-d’en-Haut sont Sainte-Adèle et Saint-Sauveur/Piedmont qui ont des bassins aérés. Elles travaillent à tout séparer. La situation préoccupent les villes. Sainte-Adèle est en train de travailler là-dessus. »
Il y a eu une première mise à niveau l’an passé à Sainte-Adèle. Et de plus, maintenant ce sont les équipes municipales qui font la surveillance 24 h sur 24 à l’usine d’épuration, explique Michèle Lalonde, mairesse de Sainte-Adèle. « De faire les corrections nécessaires, ce sont des dépenses de 20 M$. Ça ne peut pas se faire sans subvention. On avait fait les démarches, il y a deux ans, auprès du gouvernement et ça nous avait été refusé. Je ne sais pas s’il trouvait qu’on ne polluait pas assez, mais là on refait les mêmes démarches et on espère que ce sera accepté. »
Elle ajoute que l’organisme Abrinord a lancé une invitation pour que toutes les villes se rencontrent et travaillent ensemble dans le but de réduire les surverses. « Nous serons présents à cet événement. L’objectif est de voir comment on peut travailler ensemble. Je suis entièrement d’accord avec le maire Bourcier. On s’entend bien et on s’apprécie mutuellement et j’endosse entièrement ce qu’il dit », soutient Mme Lalonde.