Retour à la case départ à Prévost
Par Luc Robert
Surface synthétique
LR, collaboration spéciale
Le conseil municipal de Prévost confie à un expert indépendant le mandat d’évaluer la faisabilité d’une conversion éventuelle du terrain de soccer des Clos prévostois en surface synthétique permanente.
Aucune date n’est retenue pour un éventuel début des travaux. Le maire Paul Germain assure que la saison de soccer 2018 ne sera pas perturbée.
« Il est sain de reculer et de réexaminer le dossier. Les travaux ne commenceront pas avant la fin septembre, s’ils ont lieu. Cette fenêtre évitera de compromettre la prochaine saison de soccer. Nous voulons, grâce à l’étude, prendre une position à long terme dans le dossier. »
Depuis septembre 2017, sous l’administration de l’ex-maire Germain Richer, et maintenant sous celle de Paul Germain, un groupe de citoyens du quartier des Clos prévotois tente de convaincre la municipalité d’imposer un moratoire sur le projet d’installation.
« Le tapis contient des granules faites de pneus recyclés. Des documents scientifiques, des articles de journaux, ainsi que deux pétitions totalisant une centaine de signatures ont été déposés au conseil. Il y est traité des effets nocifs, à la fois pour la santé et pour l’environnement. (…) Le tapis est fabriqué à partir de pneus recyclés et contient, selon une étude de l’Institut national de la santé du Québec, des granules composées notamment de plomb, de benzène, d’arsenic, de cadmium et d’autres substances cancérigènes. Une telle surface synthétique provoquerait assurément un îlot de chaleur », a évoqué Roger Desautels, porte-parole du groupe de citoyens.
Le premier magistrat ne semble pas voir les choses ainsi.
« On n’a pas vu, et on ne nous a pas fourni d’études indépendantes concluantes pour nous prononcer définitivement. Jusqu’à présent, les études consultées ont presque toutes conclu unanimement qu’il n’y a pas vraiment de problème. Pour l’îlot de chaleur, il y a toujours des moyens compensatoires possibles, tels que l’utilisation d’arbres ou l’établissement de toits verts à proximité. »
« Il y a aussi l’aspect économique à considérer. Oui, on peut sauver de l’argent sur l’entretien du terrain, mais à quels coûts? Si on doit changer la surface synthétique pour une neuve au bout de 10 ou 12 ans d’utilisation, quelles seront les implications financières à venir? », a-t-il questionné tout haut.
Le projet de conversion, amorcé par l’ancien conseiller Joel Badertscher, tourne aux environs 800 000 $. Les deux paliers de gouvernement ont offert une subvention à hauteur de 430 000 $. Tout est cependant à nouveau ouvert sur la table.
« C’est un dossier qui a été mal parti depuis le départ. Il nous faut toutes les données pour statuer. Ensuite, s’il y a lieu, viendront les nouveaux appels d’offres », a ajouté Paul Germain.