Reportage sur l’Hôpital régional: les maires des Laurentides sous le choc
Par Rédaction
Au lendemain d’un reportage de Davide Gentile de Radio-Canada qui met en lumière l’incidence de la vétusté sur la qualité et la sécurité des soins de santé auxquels a droit la population, le Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides (CPÉRL) a signifié l’indignation des élus municipaux quant aux éléments dévoilés, particulièrement concernant l’Hôpital régional de Saint-Jérôme (HRSJ).
Pour l’occasion, Bruno Laroche, président du CPÉRL et le maire de la ville de Saint-Jérôme, Stéphane Maher, ont joint leurs voix. « Tout d’abord, nous sommes extrêmement préoccupés par la situation exposée. Nos pensées vont d’abord et avant tout aux citoyens de Saint-Jérôme et de l’ensemble de la région des Laurentides, à leur santé, à leur droit d’obtenir des soins de qualité et surtout sécuritaires. Nous voulons témoigner de notre solidarité envers le personnel médical et hospitalier qui travaille chaque jour sur le terrain, en contexte de pandémie en plus, dans des conditions de vétusté extrêmement difficiles et épuisantes », martèlent d’entrée de jeu les deux élus municipaux.
Le CPÉRL se pose de sérieuses questions : comment expliquer qu’à la fin du mois de septembre, le CISSSL indiquait avoir mis fin à un épisode d’éclosions et qu’il avait déployé tous les efforts, que tout était sous contrôle et qu’on se retrouve à peine après 4 à 6 semaines avec un autre épisode d’éclosion? « Nous nous attendons à ce que le CISSSL soit en mode action, et pas en réaction », souligne Bruno Laroche.
« Un hôpital malade »
« L’Hôpital Régional de Saint-Jérôme (HRSJ) est malade. Le reportage est clair là-dessus. Le coeur de l’organisation des soins de santé de la région est malade. L’éclosion à laquelle on assiste est révélatrice de la vétusté des centres hospitaliers de la région, particulièrement l’HRSJ », s’insurge Stéphane Maher. D’ailleurs, rappelons qu’au printemps 2018, la Vérificatrice générale (VG) avait produit un rapport accablant sur les problèmes criants de l’HRSJ : salles d’opération à superficie inadéquate. Son plan clinique, notait la VG, fait état de plusieurs problèmes: système de ventilation, manque de continuité entre les unités de soins, transport des patients, etc. La communauté laurentienne avait accueilli avec soulagement en mai 2019 l’annonce d’au moins 443 M$ pour la modernisation en une seule phase de l’HRSJ avec le début de la construction en 2023.
Changement dans l’échéancier
Cependant, les deux élus mettent en lumière un changement majeur dans l’échéancier du CISSS des Laurentides qui fait reculer la réalisation du projet de l’HRSJ de 2027 à 2029-30 dans le scénario le plus optimiste. « Malgré les récentes déclarations de François Legault quant à la probité d’enfin consolider cette institution centrale pour offrir une couverture de soins de santé adéquate à la population laurentienne et malgré une annonce d’accélération de ce projet par la ministre d’alors Danielle McCann en mai 2019, nous sommes bouche bée de constater que l’équipe du CISSSL ne livrera pas le projet de modernisation avant la fin de la décennie, sinon davantage », se désole Stéphane Maher.
Il est à noter que les élus des Laurentides ont interpellé à la fin octobre 2020 le ministre de la Santé, Christian Dubé, pour mettre en lumière l’urgence de procéder à un rattrapage pour combler l’inadéquation des ressources vouées aux soins de santé dans la région et de s’assurer de rencontrer les intentions du premier ministre d’accélérer les travaux de modernisation des centres hospitaliers de la région, particulièrement l’hôpital régional. Cette lettre est restée sans réponse.
Mobilisation des forces
« Nous n’entendons pas rester les bras croisés devant ce qui nous apparaît être le Tiers Monde de la santé au Québec ici dans la région des Laurentides; nous mobiliserons les forces vives de la région — élus municipaux et à l’Assemblée nationale, gens d’affaires, personnel médical et hospitalier, organismes communautaires et personnalités publiques. Plus de détails à venir », conclut Bruno Laroche.