Régine Laurent et le relais de l’engagement
Par Aurélie Moulun
Le 6 février dernier, Régine Laurent donnait une conférence inspirante dans le cadre du Mois de l’histoire des noirs. À l’Université du Québec en Outaouais, campus de Saint-Jérôme, elle racontait des bribes de son parcours, soulignait les grandes personnalités qui l’ont inspiré à devenir la femme qu’elle est aujourd’hui et, surtout, elle motivait les jeunes à demeurer engagés.
Savoir d’où l’on vient mène à l’engagement
Le thème du Mois de l’histoire des noirs cette année est « De l’obscurité à la lumière ». « J’aime beaucoup ce thème », disait la conférencière. « Pour sortir de l’obscurité, il faut comprendre son passé et faire la paix avec celui-ci. »
Pour Mme Laurent, savoir qui on est et d’où l’on vient permet de ne pas se laisser définir par les autres. D’ailleurs, elle soulignait que « la connaissance de notre histoire nous emmène vers une sensibilisation pour le bien-être collectif ». Ce serait ensuite cette sensibilité qui mènerait à l’engagement. Pour elle, l’engagement commence par la compréhension.
Les inspirations de Régine Laurent
Régine Laurent souhaitait mettre en lumière deux femmes instigatrices du Mois de l’histoire des noirs au Canada. La première était Rosemary Sadlier qui avait « fait signer une pétition pour que ce Mois soit célébré partout au canada ». La seconde était Jean Augustine. Cette femme est la première femme noire élue au Parlement canadien. En 1995, elle avait initié une motion afin que le Canada reconnaisse officiellement le mois de février comme le Mois de l’histoire des noirs.
Au cours de son parcours, elle s’est aussi laissé inspirer par Toussaint Louverture, homme politique en Haïti et « acteur majeur de la révolution haïtienne », explique Régine Laurent. Lors de la conférence, elle partageait une de ses citations qui l’a profondément marqué.
« En me renversant, on n’a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l’arbre de la liberté, mais il repoussera, car ses racines sont profondes et nombreuses », récitait-elle.
Espoir en les prochaines générations
« Si les plus jeunes générations trouvent un sens dans leurs actions, alors il y a de l’espoir », soulignait-elle. Mme Laurent définit l’espoir comme une orientation d’esprit. « C’est la certitude que quelque chose a un sens », disait-elle.
Et pour faire de cet espoir une réalité, il nous faut des alliés, expliquait-elle. « Quand on a des alliés, on est riches. Il faut se donner la peine de connaitre l’histoire de nos alliées pour nous aider à mieux comprendre les choix qu’ils font ».
Pour elle, ces alliances sont importantes et « nous sommes dans l’obligation d’aider les personnes les mieux placées selon nos valeurs et nos convictions ». Par exemple, pour remédier à l’une des situations actuelles qu’elle déplore : « les femmes sont peu nombreuses dans les postes stratégiques ou de grandes responsabilités. Et ce n’est pas parce qu’elles n’ont pas les compétences ou encore les études adéquates… »
On ne nait pas en sachant ce qui va nous arriver, disait une spectatrice lors de la période de question. Exactement, répondait Mme Laurent. « Dans la vie, quand une porte s’ouvre, il ne faut pas trop penser et plonger dans la piscine », lançait-elle.
« Pas le droit d’être découragés »
Elle souhaite que les jeunes générations prennent le relais des luttes qu’ont portées les générations passées. « Grimpez sur les épaules de ceux et celles qui vous ont précédé. Ne partez pas avec l’idée qu’il faut tout faire, t’as juste à continuer baptême ! Ce n’est pas à toi de faire le chemin, t’as juste à continuer », déclarait-elle.
« Le travail qui vous attend est grand. Mais vous n’avez juste pas le droit d’être découragé. À vous de prendre le relais. À vous d’inventer l’avenir pour tous. […] La connaissance, c’est le pouvoir, alors prenez le pouvoir », concluait-elle.
Le parcours de Régine Laurent
Régine Laurent a un parcours bien rempli. Elle a commencé sa carrière d’infirmière en 1979 et elle quittera son poste en 2009, soit 30 ans plus tard. À ce moment, elle deviendra présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ). Puis, en 2019, elle a été nommée présidente de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse.
En 2022, l’UQO remettait un doctorat honoris causa à Mme Laurent. « Régine Laurent contribue à l’avancement de la place des femmes, des personnes issues des communautés culturelles ainsi que des travailleuses et travailleurs dans la société », expliquait l’Université.
2 commentaires
Bonjour, Mon message s’adresse à Madame Laurent. J’ai été profondément touchée par son rapport adressant des recommandations à la DPJ. Une amie et moi avons décidé de mettre sur pied un projet pilote afin de venir en aide aux jeunes adultes qui doivent quitter le système de la DPJ. Notre avons tenté de faire un partenariat avec La Fondation des jeunes de la DPJ à nombreuses reprises et ce sans succès. Notre Fondation Lignée d’Amour voulait amasser des fonds afin d’offrir des ateliers, du coaching et du mentorat afin de donner de l’espoir et une plus grande confiance en soi à ces jeunes adultes de la DPJ. Je voulais partager notre expérience avec Madame Laurent car trop souvent on demande aux citoyens de s’impliquer afin de faire une différence. Il faudrait également que les agences de la DPJ démontrent une plus grande ouverture de partenariat.
Bonjour mon message s’adresse à Madame Laurent . Vous avez travailler très fort pour sortir un rapport adressant des recommandations à la DPJ . Malheureusement certaines DPJ se fou pas mal de vos recommandations. En tant que citoyenne et grand-maman je suis pris dans l’engrange de la DPJ . Quand nous passons devant le juge remis pour la troisième fois , INCOMPRÉHENTION .
C’est toute la société qui paye et on nous fait accroire qui manque de juges et d’avocats .