Quelles solutions face à la crise ?

Par Marie-Catherine Goudreau

La semaine dernière, le quotidien Le Devoir relatait que les loyers dans la région des Laurentides étaient plus élevés qu’à Montréal. Dans la MRC des Pays-d’en-Haut, le loyer dépasse les 1500 $ par mois, selon l’analyse du Devoir. Les locations à court terme de type Airbnb causent notamment ces hausses de prix.

À Sainte-Anne-des-Lacs, des mesures ont été prises par la Municipalité, dans l’objectif de diminuer les résidences où il est possible de faire la location à court terme. Un nombre maximum de permis est disponible pour certaines zones de la ville, et aucun ne peut être accordé si le nombre de permis est atteint.

« On sait que ce qu’on fait fonctionne », affirme Catherine Hamé Mulcair, mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs. « Si une personne souhaite acheter une maison pour faire de la location à court terme, mais qu’aucun permis n’est disponible, souvent elle ne va pas l’acheter. »

« Est-ce que ça a un impact sur la disponibilité de logements ou de maisons ? C’est difficile à calculer. Mais ça peut aider à ralentir la spéculation foncière », dit la mairesse. Il arrive régulièrement qu’une personne qui souhaite acheter une propriété pour la louer soit butée par ce règlement.

Règlement plus strict

Malgré les contraintes, certains propriétaires essaient quand même de louer à court terme leur propriété.

« Mais notre administration agit très rapidement lorsqu’il y a des indices qu’il y a de la location à court terme », souligne Mme Hamé Mulcair. Lorsqu’ils ont un avertissement de la Municipalité, la propriété va souvent retourner sur le marché immobilier quelque temps après.

Depuis quatre ans, la Municipalité a réglementé les locations à court terme pour les restreindre. Le nouveau conseil a adopté une règlementation pour limiter encore plus le nombre de permis disponibles. « Dans certaines zones, il restait des permis pour la location à court terme. On a décidé d’enlever ces permis », ajoute la mairesse.

Des problèmes de règlementation

Un des problèmes rencontrés par la population de la région est que la règlementation permet uniquement des constructions de maisons unifamiliales. Mais ces logements ne sont pas accessibles à tous.

Viviane Loranger-Bolduc est copropriétaire de la garderie La Fabrique de petits bonheurs à Sainte-Anne-des-Lacs. Sur sa vingtaine d’employés, seulement un ou deux habitent dans la municipalité où ils travaillent. « Les éducatrices gagnent entre 20 et 30 $ de l’heure. Elles ne peuvent pas se payer une maison ici. Il n’y a pas de logements. Il y a quelques studios, mais c’est difficile à trouver », souligne-t-elle.

Avec les autres propriétaires de la garderie, qui est associée à l’épicerie Radis Noir, elle a acheté une maison l’an dernier pour pouvoir loger ses employés. Toutefois, la règlementation actuelle ne permet pas de louer la maison à plusieurs personnes dans des espaces différents.

« On est en train de réviser notre règlementation en urbanisme. Dans ces discussions, on va voir ce qui peut se faire. Il y a une volonté du conseil municipal pour cet enjeu », souligne la mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs. Cette dernière siège aussi sur le comité de logement de la MRC des Pays-d’en-Haut.

Selon Viviane Loranger-Bolduc, l’accès au logement est « le meilleur avantage social » pour ses employés. « Comme tout le reste, c’est d’être à l’écoute des besoins à l’interne. […] On veut que notre communauté soit bien. Si on a des logements pour eux, ça amène plus de stabilité », croit Viviane.

En plus de donner des logements, cela permettrait de créer une « mini communauté », avec autant des aînés, que des familles et des jeunes, souligne la copropriétaire.

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