Québec reconnaît l’urgence d’agir dans les Laurentides
Par France Poirier
Le 11 mai, des représentants de la Coalition santé des Laurentides (CSL) se rendaient à l’Assemblée nationale pour l’adoption d’une motion qui admettait la situation alarmante d’accessibilité aux soins de santé et services sociaux dans les Laurentides.Cette motion, adoptée à l’unanimité, est la deuxième en un an. Elle reconnaît l’urgence d’appliquer les principes du Plan santé dans la région.
Sous l’invitation du député indépendant de Chomedey, Guy Ouellette, et accompagnés des députés Christine St-Pierre (PLQ, Acadie), Sol Zanetti (QS, Jean-Lesage), Joël Arseneau (PQ, Îles-de-la-Madeleine) et Claire Samson (PCQ, Iberville), les porte-parole de la CSL ont interpellé le gouvernement. La région des Laurentides est la pire au Québec quant à l’accès aux soins de santé, selon l’organisation.
« La population laurentienne, qui continue de s’agrandir, ne dispose ni des infrastructures modernes nécessaires, ni des ressources en nombre suffisant pour assurer les besoins en santé et la sécurité de ses résidents. Actuellement, rien ne nous indique que les choses s’amélioreront dans l’horizon des dix prochaines années. Nous voulons avoir confiance que nous avons été entendus et surtout que des engagements concrets se matérialiseront rapidement », affirme d’entrée de jeu un porte-parole de la Coalition Santé Laurentides, le Dr Simon-Pierre Landry, médecin de famille à Mont-Tremblant et à l’urgence de l’hôpital Laurentien.
La CSL rappelle que depuis trois décennies, la population des Laurentides a doublé, elle vieillit et le nombre de villégiateurs est en hausse constante. Pourtant, les centres hospitaliers n’ont pas été agrandis et n’ont pas été modernisés de façon adéquate. La région doit donc pouvoir compter sur l’application prioritaire du Plan santé du gouvernement du Québec et bénéficier d’une majoration importante du Plan québécois des infrastructures (PQI) dédiée au parachèvement de ses six centres hospitaliers.
« Rattrapage financier nécessaire »
La CSL demande que le gouvernement du Québec mette tous les efforts pour assurer le rattrapage financier, la dotation adéquate des permis de médecins, et l’accélération des projets de modernisation de l’hôpital régional de Saint-Jérôme, ainsi que des cinq autres centres hospitaliers de la région.
« Avec 650 000 citoyens du Québec (7,5 %), la région a pendant trop longtemps souffert d’avoir reçu moins de 5 % du budget en santé et c’est encore le cas aujourd’hui. La croissance démographique n’a pas été suivie d’une croissance budgétaire. Les manques d’espaces et d’équipements rendent le recrutement des professionnels en santé, particulièrement les médecins, extrêmement difficile. L’attribution des postes de médecins est aussi limitée par le gouvernement du Québec. Le constat de la vétusté de ses six centres hospitaliers est également sans équivoque : ils n’ont pas été conçus pour traiter le nombre actuel de citoyens dans les Laurentides », a fait savoir le président de la Coalition Santé Laurentides, Marc L’Heureux, également vice-président du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides.
Des infrastructures inadéquates à moderniser
Pour la CSL, « une accélération pleine et entière des projets de modernisation et d’agrandissement des centres hospitaliers des Laurentides s’impose ». Par ailleurs, le Plan santé prévoit un horizon de 2025 en matière d’investissements accrus en infrastructures, ainsi que la mise en place de milieux modernes, une accessibilité aux soins, des urgences plus fluides, un rehaussement du ratio de lits d’hôpitaux et un grand rattrapage des chirurgies.
Selon la CSL, « pour être mis en œuvre de manière prévisible et crédible, le Plan santé dans la région doit bonifier d’au moins 1,4 G$ le Plan québécois des infrastructures (PQI) pour parachever rapidement les trois projets planifiés d’ici 2032 que sont l’Hôpital régional de Saint-Jérôme, l’Hôpital de Saint-Eustache et l’Hôpital de Mont-Laurier. Il doit également assurer une perspective de complétion pour les trois autres hôpitaux de la région à savoir l’Hôpital Laurentien de Sainte-Agathe-des-Monts, le Centre multi-service de soins et de services sociaux d’Argenteuil à Lachute, ainsi que le Centre de services de Rivière-Rouge ».
« Il est temps que Québec démontre concrètement de la proactivité vis-à-vis plusieurs engagements passés et de ce que défendent depuis les deux dernières années les élus municipaux, les médecins, le Conseil des médecins, des dentistes et des pharmaciens du CISSS des Laurentides, les gens d’affaires, les groupes communautaires et associations de personnes âgées, les associations d’usagers, et les institutions d’enseignement postsecondaire de la région. Les Laurentides veulent leur juste part, ni plus ni moins », conclut le Dr Simon-Pierre Landry.