(Photo : Nordy)

Que reste-t-il de la Rolland?

Par Simon Cordeau

Mont-Rolland – Partie 3

Le nom des Rolland est aussi indissociable de l’histoire des Laurentides, ou presque, que celui du curé Labelle. Mais que reste-t-il de leurs deux papeteries aujourd’hui? Celle de Mont-Rolland, à Sainte-Adèle, reprend vie avec une nouvelle vocation.

La papeterie de Mont-Rolland a fermé ses portes en 1990. En 2015, le Groupe Maalouf a acheté le site et des terrains avoisinants pour un projet récréotouristique sur 84 hectares. Entre temps, les bâtiments de la papeterie ont été, à toutes fins pratiques, laissés à l’abandon.

La papeterie de Mont-Rolland, vue du ciel. Photo : Nordy

« J’essaie de défendre, le plus possible, l’âme de la Rolland. » Frédéric Lajoie est responsable de la gestion du site et des bâtiments pour le District La Rolland, qui est la partie du projet où se trouvait la papeterie. « Le District sera un quartier urbain en pleine nature. Il accueillera les gens locaux et de la région, et mettra en valeur le patrimoine industriel. On essaie de garder tout ce qu’il est possible de garder. »

Sauver son âme

« Ça demeure tout un défi. C’est une vieille bâtisse, construite en 1904, raboutée au fil du temps, à laquelle se sont ajoutées des sections tous les 10-15 ans. » Certaines sections, irrémédiablement endommagées, ont dû être démolies. « Moi, c’est tout juste si je n’étais pas celui qui se mettait devant les pelles mécaniques! Mais c’était nécessaire… Tous les consultants nous ont dit que c’était insensé. J’entendais des poutres tomber de mon bureau », déplore M. Lajoie.

Heureusement, une partie importante des bâtiments a pu être sauvée. Une attention particulière est donnée pour mettre en valeur le patrimoine architectural qui a survécu et pour protéger au maximum l’authenticité du site. « Pour moi, c’est sacré. Jamais je ne permettrais de cacher la peinture originale de la brique intérieure. Il y a des traces qu’on veut garder. On va dessiner des choses autour pour les conserver. »

Par exemple, les briques des bâtiments démolis ont été récupérées. « C’est 73 palettes de briques originales qu’on va réutiliser. Ce n’est même pas pour sauver des coûts. On a fait de nombreux tests, avec toutes les versions de briques, et rien n’est aussi beau que les briques originales », raconte M. Lajoie avec enthousiasme.

Un District déjà vivant

Une fois complété, le District La Rolland aura des ateliers d’artistes, un musée, divers commerces allant du café à la location d’équipements de sport, et une place centrale pour accueillir des spectacles extérieurs, des projections et des expositions. La pandémie a retardé les travaux plus importants, mais M. Lajoie assure que du travail continue d’être fait.

Entre temps, le District est déjà animé. « Il y a des artistes installés ici. On a accueilli des tournages de film, des shootings photo, des lancements, etc. Déjà le District commence à vivre, malgré l’arrêt des travaux. »

Si le plus grand projet du Groupe Maalouf aura une vocation récréotouristique, l’objectif du District est d’en faire un lieu de rassemblement local, à l’image des gens d’ici et de leur patrimoine. « Il y a de plus en plus de gens qui découvrent la place. Les gens qui sont ici, ils sont tous d’accord. Ils sentent cette âme-là. Ils aiment l’endroit et ne veulent pas qu’il disparaisse », conclut M. Lajoie.

À quoi ressemblera le District La Rolland une fois complété. Photo : Courtoisie

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