Que font nos villes dans la lutte contre le réchauffement climatique?

Par Rédaction

MRC de la Rivière-du-Nord

Françoise Le Guen, collaboration spéciale
Les villes peuvent avoir un impact majeur en étant au cœur de la lutte contre les changements climatiques. Le journal a questionné les cinq maires de la MRC de la Rivière-du-Nord afin de connaître leur volonté de jouer un rôle de premier ordre et les actions qu’elles accomplissent ou comptent accomplir.

Stéphane Maher, maire de Saint-Jérôme

Stéphane Maher, Saint-Jérôme

Pour le maire de Saint-Jérôme, le développement du transport en commun et sa gratuité sont primordiaux pour contrer les effets de la plus grande source de GES. La Ville travaille sur son aménagement urbanistique afin de favoriser l’écomobilité. L’objectif est de créer des écoquartiers comme le Quartier des arts et du savoir.
«L’écomobilité fait partie de toute notre réflexion urbanistique pour freiner l’auto solo. » Une autre préoccupation touche l’électrification des transports. « Notre vision est d’électrifier complètement notre flotte de véhicules et de passer d’une trentaine de véhicules à l’usage des fonctionnaires à une vingtaine, électriques, avec un plan de réservation des voitures selon les besoins. Ainsi, on réduit l’empreinte écologique. »
Par ailleurs, un grand changement se prépare dans les nouvelles constructions.
«D’ici 18 mois, on va annoncer un développement écoenvironnemental, une nouvelle façon de créer des quartiers sur le modèle de microsociétés avec des commerces de proximité. »
Dans les nouveaux ensembles, la Ville changera de système de collectes. « Les gens iront déposer les déchets dans des Moloks. On étudie l’idée d’avoir des capteurs afin de faire le ramassage seulement quand ils sont pleins pour éviter la circulation de camions lourds. »
La Ville prévoit créer des milieux verts, par exemple les jardins urbains. Un autre grand enjeu environnemental touche l’eau. «Notre stratégie vise la réduction de la consommation d’eau. Depuis quatre ans, on l’a réduite de plus de 20 % par personne, on a donc prolongé la vie de notre usine d’épuration de 20 ans. »
Qu’attend Stéphane Maher du député élu? « Je souhaite que le gouvernement s’implique financièrement dans le projet du corridor Montréal–Mont-Laurier. On veut asphalter tout le sentier. Il est prouvé que l’achalandage augmente alors de 40%. C’est une demande officielle qu’on fait à tous les candidats. »

Louise Gallant, mairesse de Sainte-Sophie

Louise Gallant, Sainte-Sophie

La mairesse de Sainte Sophie est fière de contribuer à cette lutte. « Il faut prendre soin de notre planète. » Comme actions responsables, cette dernière nomme la collecte des matières recyclables, organiques et putrescibles. « On était les premiers à l’installer dans la MRC. » La Municipalité a aussi été l’une des premières à obtenir la certification zéro CO2 (mise en place de mesures de réduction des GES). L’hôtel de ville possède un système de géothermie.
«On a acheté deux véhicules électriques, installé des bornes, sans oublier la Journée du Sophien, durant laquelle sont distribués des arbres et arbustes. »
Question transport, deux arrêts ont été ajoutés sur le trajet de la navette 35 de Saint-Lin en plus du changement des abribus. La Municipalité est également plus intransigeante, notamment sur la qualité de l’asphalte, dans ses exigences aux entrepreneurs pour les nouveaux ensembles résidentiels.
Qu’attend Mme Gallant du député élu? « Il faut que le gouvernement travaille sur le transport, l’autoroute 15 et la 158, qui sont surchargées. Le ministre des Transports doit penser autrement. C’est la priorité pour notre secteur, en plus de construire des écoles supplémentaires. On doit aussi repenser notre système social, avoir de nouvelles visions et écouter les jeunes. »

Xavier-Antoine Lalande, maire de Saint-Colomban

Xavier-Antoine Lalande, Saint-Colomban

Pour le maire de Saint-Colomban, le geste le plus important posé par le conseil contre le réchauffement climatique est la nouvelle réglementation visant à limiter la coupe d’arbres sur le territoire.
« On ne pouvait pas mieux agir pour limiter l’impact de la déforestation causée par le développement résidentiel. Nous avons établi des pourcentages de couverture boisée à préserver. Maintenant, notre objectif est de la faire respecter. »
Autre sujet épineux, les transports.
« Il faudrait redonner l’autonomie à Saint-Jérôme quant au transport en commun, ce qui permettrait d’étirer les lignes d’autobus dans les autres municipalités.
J’aimerais qu’une ville comme la mienne soit capable de gérer ses transports collectifs sans avoir à faire affaire avec le privé, mais la loi sur les transports l’empêche. »
À Saint-Colomban, le transport collectif est gratuit pour les étudiants à temps plein et vise à augmenter la fréquentation du service.
Par ailleurs, Saint-Colomban veut dynamiser son centre-ville.  « L’ouverture du marché public comble un besoin qui vient réduire la distance que les gens doivent faire. »
La Ville travaillera également pour améliorer la qualité de l’eau en surface et souterraine afin de détecter les sites qui génèrent de la pollution dans les cours d’eau, les lacs et la rivière du Nord.
Qu’attend le maire du député élu? « J’aimerais que soient bonifiés les portefeuilles en matière de conservation du territoire pour protéger des espaces. »

Paul Germain, maire de Prévost

Paul Germain, Prévost

Prévost pose déjà des gestes importants comme la réglementation pour interdire les sacs de plastique qui entre en vigueur le 1er novembre prochain et vise un bannissement complet des sacs en 2020.
Par ailleurs, la Ville prépare le Plan d’action local de sur le changement climatique (PALCC) avec des mesures beaucoup plus ambitieuses que dans le passé.
Cet automne, elle procédera à des consultations sur le sujet auprès des citoyens et espère lancer les actions en 2019.
« Je pense qu’on peut lancer la roue localement, ça se fait partout à travers le monde, les villes prennent les rênes. On peut faire plus que recycler ou composter. On a l’intention d’aller plus loin. »
Selon le maire, les villes se limitent souvent à gérer les déchets et l’eau, mais il faut intervenir aussi en ce qui concerne la consommation.  « Par exemple, on a autorisé un zonage pour une station-service en rendant obligatoires les bornes électriques et des distributrices de lave-glace. »
Afin de réduire les déchets au début de la ligne de la consommation, parmi les pistes de solution, Prévost pourrait interdire à la vente certains produits pour lesquels il existe des substituts biodégradables.
Est également sur la table un projet qui vise à protéger 42% des espaces verts.
Il est aussi question d’intervenir au niveau de la réglementation pour que les gens prévoient qu’une partie de leur entrée charretière asphaltée soit en pavé absorbant pour cesser d’envoyer les eaux de ruissellement dans la rue. Selon le maire, il faut penser aux actions avant même la construction des maisons pour minimiser l’impact.
Qu’attend le maire du député élu?
« On a des problèmes dans le secteur du transport en commun, car on est au milieu de trois réseaux de transport et aucun n’est interconnecté. J’ai déjà sensibilisé les candidats pour qu’ils travaillent à l’interconnexion des réseaux. »

Bruno Laroche, maire de Saint-Hippolyte et préfet de la MRC

Bruno Laroche, maire de Saint-Hippolyte et préfet de la MRC

Saint-Hippolyte se préoccupe du réchauffement climatique depuis 2009, tout d’abord en ne favorisant pas le développement afin de préserver le couvert forestier des montagnes.
Par ailleurs, au sujet de l’eau, le conseil a fait faire une étude avec la station de biologie de l’Université de Montréal, pour mieux gérer le développement et planifier les zones les moins à risque d’érosion. « Il tombe de plus en plus de pluie, et un plan directeur a été mis en place pour tout ce qui est du domaine de l’irrigation, fossés et ponceaux afin d’éviter qu’un trop grand apport d’eau crée des débordements. »
Même si les fossés sont entretenus et profonds, la municipalité dispose de 100 bacs à sable pour les secteurs problématiques. Par ailleurs, une planification est en cours afin de créer des zones inondables et ainsi éviter que les eaux partent directement vers les lacs. Elle sera dirigée vers des terrains qui seront acquis pour créer des zones de drainage où la sédimentation restera emprisonnée. Le but est d’envoyer de l’eau plus saine vers les lacs. La Municipalité a également mis en place un fonds vert dédié aux associations qui ont des projets environnementaux, comme les associations de lacs.
Question transport, la Municipalité créera des stationnements incitatifs. Par ailleurs, la MRC de la Rivière-du-Nord a engagé la firme Vecteur5, qui fait l’analyse des besoins pour améliorer l’offre de service en transport adapté et collectif.Qu’attend le maire du député élu? « Il faut que le gouvernement s’engage, appuie et prenne des ententes avec les entreprises au bénéfice des municipalités afin d’installer Internet haute vitesse. Ça fait partie du processus de désengorgement de nos routes en favorisant le télétravail. Il existe des programmes, il faut sortir du monopole des compagnies. »

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