(Photo : Courtoisie)
L’équipe qui coordonne le Projet Sexto : Me Louis-David Bénard, l’agent Robin Pouliot, le lieutenant Serge Boivin, Me Marc Forgues et Me Maxime Ouellette.

Projet Sexto – Né à Saint-Jérôme, le projet s’implante au Québec

Par France Poirier

Élaboré grâce à une initiative du Service de police de Saint-Jérôme, le projet Sexto est en train de s’implanter partout au Québec. Sexto vise à intervenir pour faire cesser la distribution d’images intimes de jeunes qui ont de lourdes conséquences sur eux.

Le projet Sexto est né à Saint-Jérôme à la fin de l’année 2016. C’est le lieutenant Serge Boivin et l’agent Robin Pouliot qui ont piloté ce dossier. En 2017, le projet a remporté le Prix national du maintien de l’ordre dans le domaine de la justice pour les jeunes qui est décerné par le ministre de la Justice. Les deux policiers ont travaillé avec des partenaires comme le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) et le Centre canadien de protection de l’enfance.

À Saint-Jérôme, les policiers ont rencontré les jeunes dans les écoles avec des procureurs afin de les sensibiliser aux risques de distribuer des images intimes d’eux-mêmes et les risques à quiconque qui en reçoit de les redistribuer.

Déploiement provincial

Dès son arrivée au gouvernement, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, est venue à Saint-Jérôme pour rencontrer les initiateurs du projet et a dit souhaiter que ce projet soit étendu partout au Québec. Le ministère finance donc le projet. Les deux policiers de Saint-Jérôme sont déployés à plein temps avec des procureurs du DPCP jeunesse depuis deux ans. Ils composent l’équipe de coordination afin de former les policiers et les centres de services scolaire pour implanter le programme. « Nous faisons le tour du Québec. Depuis la pandémie, nous avons mis en place une formation à distance d’une durée de quatre heures. Par la suite, la formation est offerte aux intervenants scolaires », souligne l’agent Robin Pouliot.

Sensibiliser les jeunes et leurs parents

L’agent Pouliot nous explique que depuis que le projet Sexto est présenté aux jeunes, ceux-ci deviennent empathiques entre eux. La plupart du temps, lorsqu’ils reçoivent une image, ils la détruisent et avisent un intervenant. « On voit l’impact réel. Les jeunes sont sensibilisés, ainsi que leurs parents, aux conséquences sur la victime de distribuer des images intimes, mais aussi sur la personne qui en a fait la distribution. On leur fait lire les conséquences et on leur demande un engagement (d’honneur) de détruire les images sur tous ses appareils et toutes ses plateformes de stockage. Grâce à la trousse Sexto qui permet aux intervenants d’agir rapidement, un cas de sextage qui pouvait prendre des mois à se régler en cour peut maintenant l’être en quatre jours en moyenne dans 70 % des cas », ajoute Robin Pouliot.

Saviez-vous que…

En 2017, au Québec, 95,7 % des jeunes de niveau secondaire disaient pouvoir accéder librement à Internet, à la maison, sans la présence d’un adulte (Beaumont et coll. ( 2018 )

Au Québec, 12,8 % des adolescents ( 1ère à 5e secondaire) ont déjà reçu au moins une fois des demandes d’envoi de photos/vidéos osées. De ce nombre, 22,6% des jeunes ont accepté d’en envoyer.

Depuis le déploiement provincial de Sexto, 16 corps policiers, 14 Centres de services scolaire et 23 écoles privées ont adhéré au programme.

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