Projet d’agrandissement du site d’enfouissement de Sainte-Sophie : Des consultations publiques utiles?

Par Daniel Calvé

Les 14 et 15 janvier, la population était invitée à assister aux consultations du BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement) pour poser des questions sur le projet d’agrandissement du site d’enfouissement. Les citoyens ont-ils été bien renseignés?

« Les questions posées étaient légitimes et nous sommes satisfaits des renseignements transmis », affirme Martin Dussault, directeur des affaires publiques de Waste Management.

En plus des représentants de la multinationale, des porte-paroles de la MRC de la Rivière-du-Nord, de la Communauté métropolitaine de Montréal, de Recyc-Québec et des ministères de l’Environnement, de la Sécurité publique et des Transports étaient notamment présents pour répondre aux questions.

Des réponses qui ne font pas l’unanimité

« On a réussi à obtenir quelques chiffres, mais les réponses manquaient généralement de précision » affirme Marc-Olivier Neveu, co porte-parole du parti politique municipal Mouvement Jérômien. M. Neveu a demandé si le compostage et le projet d’écocentre pour récolter les débris de construction avaient été considérés dans la quantité de déchets à enfouir dans les prochaines années.

C’est le cas, mais la MRC précise que sur son territoire, les matières compostables représentent un faible pourcentage des matières enfouies tout comme les débris de construction. L’écocentre permettrait de détourner environ 10% des déchets enfouis du secteur.

M. Neveu croit que la MRC pourrait faire davantage en bannissant les sacs de plastique à usage unique sur tout le territoire, par exemple. « Le scénario d’agrandissement devrait être revu, car nous avons des outils pour réduire à la source », affirme-t-il.

Du côté de Waste Management, Martin Dussault mentionne que le projet n’aurait aucun impact sur l’environnement en plus de répondre à l’état d’urgence climatique de différentes manières.

« Les gaz à effet de serre seraient transformés en biogaz à 100% et les 39 hectares de boisé et de milieux humides seraient reboisés avec des essences d’arbres d’excellente qualité. Nous planterions d’autres saules pour récolter l’eau souterraine et de l’asclépiade pour le retour du monarque », explique-t-il.

Le porte-parole de la Coalition Alerte à l’enfouissement, Normand L. Beaudet, n’est pas convaincu des arguments environnementaux. Pour lui, c’est en régionalisant les sites d’enfouissement qu’on peut prendre conscience de notre consommation, la réduire et ainsi participer à l’urgence climatique.

Une critique des consultations par la Coalition est disponible sur la page Facebook du groupe.

Le processus des audiences

« Ce n’est pas acceptable qu’on invite les citoyens et qu’on leur présente une information qui n’est pas vulgarisée », déclare M. Beaudet en ajoutant qu’il doit y avoir des changements pour que la population obtienne des réponses claires.

Prochain rendez-vous : 11 février

Une dernière consultation publique aura lieu le 11 février pour permettre aux citoyens de donner leur opinion sur le projet et de déposer des mémoires (les dates limites à respecter pour ce faire sont indiquées sur le site Internet du BAPE). Tous les commentaires seront rapportés dans le rapport du BAPE qui sera transmis au gouvernement pour l’aider à prendre une décision.

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