Projet d’agrandissement du site d’enfouissement

Par Journal-le-nord

Pour ou contre ?

Le site d’enfouissement de Sainte-Sophie fait l’objet d’un troisième projet d’agrandissement, cette fois de plus grande ampleur que les deux précédents. On trace ici un historique du site en plus de faire un survol des positions de diverses personnes impliquées ou concernées par le projet.

De 1964 à 1997, le site d’enfouissement de Sainte-Sophie appartenait à l’entre-
prise Services Sanitaires Robert Richer. Puis, en 1997, Waste Management en
faisait son acquisition. Depuis 1998, des travaux majeurs d’amélioration ont été effectués sur le site par la nouvelle entreprise et ce pendant plusieurs années. En 2004, un premier projet d’agrandissement était autorisé. Martin Dussault, directeur des Affaires publiques chez Waste Management, souligne que le projet avait permis d’ajouter 5,4 millions de tonnes, donc environ 5 ans sur la durée de vie du site. Puis, en 2009, M. Dussault souligne qu’un second agrandissement avait permis d’ajouter une dizaine d’années supplémentaires.

Notons qu’aujourd’hui une quantité maximale de 1 000 000 de tonnes par an
de matières résiduelles est déversée sur le site. Au rythme actuel, la capacité maximale du lieu d’enfouissement technique (LET) de Sainte-Sophie sera atteinte à la fin de 2022. L’étude d’impact, se basant sur ces chiffres, évalue que le projet d’agrandissement permettrait de prolonger la durée de vie du LET d’environ 18,6 années, c’est-à-dire de 2022 à 2040. Ainsi, 18 millions de tonnes supplémen-taires de matières résiduelles y seraient enfouies durant cette période. Le coût de réalisation du projet est estimé à 90 millions. Celui-ci permettra d’exploiter la zone 6 du site.

Dans l’étude d’impact, un chapitre important portant sur la «justification du projet» doit démontrer qu’il y a un besoin à combler : «Malgré tous les efforts qui seront faits dans le cadre des politiques publiques pour le détournement, le recyclage et la valorisation des matières résiduelles, ultimement, il va y avoir des déchets qui devront être gérés. Nous, on propose le projet pour répondre au besoin d’enfouissement des matières qui ne pourront malheureusement pas être récupérées», résume le directeur des Affaires publiques.

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) prendra en charge le processus. La première partie des audiences publiques débutera le 14 janvier à Saint-Jérôme. Au terme celles-ci, le BAPE produira un rapport final où il présentera ses recommandations. «Le gouvernement du Québec prendra une décision d’autoriser ou non ou autoriser avec condition le projet en se fiant à ces recommandations. Le BAPE a un pouvoir de recommandation et non de décision», précise Martin Dussault.

En parallèle, un rapport d’analyse environnemental sera aussi produit par le ministère de l’Environnement. «Ces deux documents-là vont être acheminés au ministre pour l’aider dans sa réflexion à prendre une décision. Le rapport d’analyse environnemental va sortir plus tard au printemps, d’après moi après le rapport final», conclut le directeur général des Affaires publiques.

On donne la parole à…

Louise Gallant
La mairesse de Sainte-Sophie

« Les poubelles, en bon québécois, il n’y a personne qui veut avoir ça aux alentours de chez eux. Mais quelque part il faut être réaliste; les gens ne sont pas encore rendus à faire 100 % compostage, 100% recyclage et ne pas avoir de poubelles. L’enfouissement, il y en a encore pour quelques années. Les environnementalistes sont là et ils crient haut et fort. Je les comprends. Mais il faut être réaliste: il faut les mettre quelque part les vidanges. C’est mieux d’avoir un site qui est sécuritaire et très suivi par le ministère de l’Environnement. C’est très strict, ils ont des inspecteurs, ils suivent à la lettre toutes les exigences du gouvernement. Chez nous, on est consulté tout le temps, ils nous appellent, on les rencontre régulièrement. J’y vais souvent et je vous dirais que c’est très bien contrôlé et administré. En espérant qu’ils vont pouvoir continuer un bout. Sinon, le problème va juste être transféré ailleurs. »

Marc-Olivier Neveu
Mouvement Jérômien

« C’est une grosse symbolique d’agrandir un site d’enfouissement parce que ça fait en sorte de dire aux gens qu’on continue de produire et de surconsommer. La question qu’il faut se poser, c’est comment réduire à la source. Les questions que je me pose aussi, c’est au niveau de l’impact sur l’environnement. Quand on voit que ça pourrait augmenter la capacité d’enfouir les déchets, immédiatement vient la question du transport pour faire en sorte de transporter ces déchets-là. »

Marc-Olivier se questionne aussi sur la décision à prendre au sujet du site d’enfouissement. Est-ce la bonne? « Il faut essayer de voir si la solution d’agrandir le site d’enfouissement est la bonne ou si on peut voir d’autres manières de générer moins de déchets ou les repartager dans d’autres sites d’enfouissement déjà existants. Sans donc devoir enlever des hectares de forêt ou de milieu agricoles. Je suis très sensible à ça parce qu’on a une planète, une région qui mérite de ne pas être un dépotoir, d’une certaine manière. »

Bruno Laroche
Le préfet de la MRC de Rivière-du-Nord

« Il faut, malheureusement en 2020, encore enfouir des déchets. Les déchets, il va falloir les mettre quelque part de toute façon. J’appuie un peu la mairesse dans ce sens-là. Par contre, si on regarde les démarches qui sont entreprises par les municipalités de la MRC comme l’implantation des bacs bruns à Saint-Jérôme, le niveau d’enfouissement dans la MRC représente environ 90 000 tonnes. On voit tout ce qui a été déployé comme effort; ça va baisser. Alors moi je philosophe un peu en espérant que les gens vont quand même arrêter d’enfouir des déchets qui pourraient être valorisés. C’est difficile de dire que je suis pour ou contre. »

Le préfet souligne aussi que la directrice générale adjointe de la MRC, Josée Yelle, sera présente lors des audiences publiques.

Audiences publiques (information) le 14 janvier 2020 à partir de 19 h et le 15 janvier de 13 h 30 et 19 h au 685 rue Laviolette (Salle Laviolette) à Saint-Jérôme

La deuxième partie (opinions et mémoires) débutera le 11 février 2020 à 19 h.

1 commentaire

  1. On a déjà 20% des déchets du Québec dans notre cour!
    Et 80% de nos déchets viennent de l’extérieur de notre région (MRC)
    On en a assez dans notre cour!
    Que les autres régions en mettent dans leur cour!

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