(Photo : André Bernier)
Les finalistes dans la catégorie « Poésie ».

Prix d’excellence en français Gaston-Miron : Fierté, partage et respect de la langue

Par Aurélie Moulun

Le Prix d’excellence en français Gaston-Miron a été remis au cours d’un gala au Théâtre Gilles-Vigneault le 19 mars dernier devant plus de 350 personnes. Divisé en deux catégories, « Poésie » et « Rap/slam », le concours a pour vocation de rassembler la communauté autour de l’amour de la langue française.

Les finalistes dans la catégorie « Rap/slam ».

Parmi les finalistes, Samuel Ménard, élève de 4e secondaire à Saint-Jérôme, a remporté la 2e place dans la catégorie « Rap/slam ». « J’ai pas réalisé sur le moment à quel point c’était gros. Mais aujourd’hui j’en suis très fier. Je suis très fier de moi », dit-il.

Cette année, aucun thème n’encadrait la rédaction des textes. « On souhaitait que la personne puisse s’exprimer sur ce qu’elle avait envie de dire. Dans ce sens-là, les mots, la langue viennent soutenir la pensée. On parle de soi à travers les mots qui nous viennent, les musiques et les images. Ça fait en sorte que cette forme d’art-là est appréciée par d’autres », détaille Annie Reddy, directrice générale de la Société nationale des Québécoises et Québécois, région des Laurentides (SNQL).

Le texte qu’a écrit Samuel, et qui lui a permis de remporter un prix de 200 $, en était d’ailleurs un très personnel. « J’ai décidé d’écrire un slam à propos de mon autisme et sur comment je vis avec. Je suis hypersensible et c’est pas toujours facile », explique-t-il.

Quand l’amour de la langue peut changer une vie

« Cette année, on a un prix qui a été gagné par un prisonnier. On ne savait pas qu’il en était un. On a appris ça par l’intervenant qui le soutenait en milieu carcéral et qui l’avait inscrit à ce concours-là ! Et évidemment les membres du jury ne connaissent pas les gens qui appliquent. Mais c’est lui qui a gagné le premier prix en poésie ! », lance Mme Reddy encore surprise.

Elle explique que c’est dans cet esprit qu’elle souhaitait que soit vécu le gala du Prix Gaston-Miron. « On voulait susciter cet intérêt-là. Celui de se respecter, de s’exprimer, de se reconnaitre et d’être reconnu. »

Samuel Ménard est du même avis. « C’est bien d’avoir un prix comme ça. Ça permet de donner de la visibilité à des personnes qui ne sont pas connues, mais qui ont du talent. » Pour lui, la reconnaissance du talent dépasse la valeur du prix remporté.

Un gala rassurant pour le français dans les Laurentides

Les textes proposés ont été soumis par des personnes âgées entre 11 et 80 ans. Pour Mme Reddy, c’est mission accomplie. « On était impressionnés. Ça a couvert un large auditoire donc je trouvais ça rassurant. Je me disais, finalement la langue est encore bien présente vu l’étendue de l’auditoire. » Au total, plus de 350 personnes participaient à l’événement. Ce sont d’ailleurs plus d’une centaine de textes qui ont été soumis.

Bien qu’elle se dise rassurée à l’issue de ce gala, Mme Reddy continue à croire qu’il faut poursuivre le travail pour valoriser le français dans les Laurentides.

« À Montréal, c’est sûr qu’il y a une dévitalisation qui se vit. Mais ça rejoint aussi les Laurentides. On est quand même en périphérie, donc ça avance vers nous. »

Cette année, la SNQL misera davantage sur la fierté du français, comme vecteur de partage et de respect. « On a décidé de miser sur la fierté plutôt que d’être répressif ou de faire peur. On pense qu’il y a une fibre en nous. Elle fait qu’on se reconnait comme des êtres différents, et ça, il faut le faire ressortir. On apprécie les mots et on prend le temps d’apprécier notre langue. On s’aperçoit qu’on a une belle langue, que c’est beau de l’entendre et qu’on devrait la respecter. Nous devrions être fiers de l’avoir. Alors, c’est cet engrenage qu’on essaie de créer. On tente de donner le goût de lire et d’écrire à chacun », soutient-elle.

Pour lire l’ensemble des textes des lauréat(e)s du concours, visitez le https://www.snq-laurentides.quebec/

1 commentaire

  1. Une si belle langue ,il faut la chanter, la parler ,la protégé,l’ecrire ,la publier,l’enseigner,la faire connaitre entre autre par tous ces grands Ecrivains ,poetes: Miron Leclerc Vigneault Charlebois Seguin Rivard Dubois Ferre Brassens Brel Montand Renaud Lavilliers Lelievre Fiori Duguay plume Levesque Ferland Ferrat Boulet
    Because Dassin Mouskouri Moustaki Piaf Aznavour Lama Peloquin…….porter bien L’oreille ce sont de si beau texte ,comme une caresse du vent d’ete…..

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