(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)

Prévost abandonne le projet de 104 logements

Par Aurélie Moulun

Après deux projets de règlements et deux séances de consultation, les citoyens de Prévost ont tranché : il n’y aura pas de projet de 104 logements dans le Vieux-Prévost.

Le 23 mai, lors d’une séance extraordinaire du conseil municipal, la Ville de Prévost a procédé au retrait du règlement 601-88. Celui-ci visait un changement de zonage dans le secteur du Vieux-Prévost afin de permettre la construction de deux bâtiments totalisant 104 logements.

Le changement de zonage était susceptible d’approbation référendaire. Ainsi, le 15 mai, la Ville publiait un avis public autorisant les citoyens à signer une demande d’approbation référendaire. Ceux-ci avaient donc huit jours pour obtenir un minimum de 12 signatures. Au total, 79 citoyens ont signé contre le projet.

Marie Thibaudeau, citoyenne du quartier, se dit rassurée quant au retrait du règlement. « C’est le seul pouvoir décisionnel que l’on a, nous, les citoyens. Donc, c’est super positif. Je suis contente de voir aussi que le Ville n’a pas insisté. Elle aurait pu choisir de poursuivre les démarches et nous faire signer un registre », raconte-t-elle en entrevue avec le Journal.

Un projet qui ne faisait pas « l’unanimité »

Marc Lapointe est le promoteur du projet de 104 logements. En entrevue avec le Journal, il indique vouloir prendre le temps de réévaluer le tout en collaboration avec les citoyens.

« Le projet ne faisait pas l’unanimité, c’est sûr. On le voyait déjà lors de la consultation publique en avril. Je pense que ce qui causait surtout problème : ce n’était pas mon projet en soi, c’était plutôt le changement de zonage qui s’étendait à toute la zone et non pas seulement au terrain visé. Je crois que les citoyens avaient peur que d’autres projets de cette ampleur poussent dans le même quartier », dit-il.

Bien qu’il comprenne le point de vue des citoyens du secteur, le promoteur considère avoir été disponible pour répondre aux questions des citoyens concernant son projet. « Pourtant, depuis le début, je suis très à l’aise de parler du projet. J’ai donné mon numéro de téléphone à plusieurs citoyens du quartier et il y en a qui m’ont appelé pour discuter ou pour faire des demandes. C’est pour ça qu’on avait fait une assemblée publique en avril aussi. Je voulais pouvoir répondre aux questions des gens et recueillir des commentaires constructifs pour améliorer mon projet, pour le rendre le plus acceptable possible », indique M. Lapointe.

« Prendre un pas de recul »

Le promoteur indique également au Journal qu’il ne sait pas encore ce qu’il adviendra de son projet. « Ce qui est sûr, c’est qu’on va développer le terrain. Mais je ne le ferai pas à tête baissée. Je pense que c’est bon de prendre du recul pour se rencontrer plus tard et en reparler. »

Il se dit aussi très ouvert à rencontrer et à discuter avec les citoyens. « Je veux miser sur une approche d’écoute, de communication et de collaboration pour la suite des choses. Les citoyens peuvent avoir des interrogations, des inquiétudes, des questions. Je trouve important de considérer leur point de vue », ajoute-t-il.

C’est ce que souhaite également Marie Thibaudeau. « Je voudrais que l’on puisse s’assoir avec le promoteur pour voir ce qui est acceptable pour tout le monde », explique-t-elle. « Pour le changement de zonage, j’aimerais voir une autorisation ciblée juste sur les lots concernés. »

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